BRANDON FLOWERS : « The Desired Effect »
Cinq années après son premier solo, trois ans après le dernier Killers, leur frontman Brandon Flowers publie son nouvel album toujours hanté par ses influences post-New Wave British…et toujours capturé dans sa bonne ville de Las Vegas.
Influencé par son grand frère Shane, Brandon s’est forgé son éducation musicale l’écoute des British Depeche Mode, New Order, Pet Shop Boys, OMD, Human League, Cure…d’ailleurs, faut il le rappeler, le patronyme de sa formation est directement tiré d’un vidéo-clip de New Order où un groupe de fiction était baptisé…the Killers. Alors, on ne sera pas surpris à l’écoute de ce « Desired Effect » de trouver en guest-star dans la chanson « I Can Change » le fameux Pet Shop Boys Neil Tennant vocalisant…sur un sample de Bronski Beat ( l’emblématique hymne gay « Small Town Boy). Certes Brandon n’est pas gay, père de trois gamins et mormon convaincu, il ne touche jamais à une goutte d’alcool. D’ailleurs, lorsque je l’avais rencontré pour RS voici 5 ans il soulignait déjà le challenge pour quelqu’un de religieux comme lui de vivre dans la ville du pêché : Las Vegas. Mais Brandon n’est pas à un paradoxe près et il le prouve avec ce « Desired Effect » produit par Ariel Rechtshaid (Haïm, Vampire Weekend, Taylor Swift…) entre le studio du groupe dans le Nevada et LA.
Comme les Killers
Le Killers en chef souligne dans les entretiens accordés à la presse que cet album solo était en fait le 2ème CD que the Killers aurait du sortir en lieu et place de « Sam’s Town »…mouais…En tout cas, selon la règle qui veut que les chats ne fassent pas des chiens, cette seconde aventure en solitaire construit sur de solides love songs (« Untangled Love », « Still Want You » et l’excellente « I Can Change ») sonne étrangement comme les Killers. J’avais déjà fait cette remarque à Brandon lorsque je l’avais interviewé et ce dernier avait répliqué : « : Incontestablement, l’approche est similaire par rapport à un album des Killers, car je ne connais qu’une seule manière de faire un disque. Alors oui, j’use de techniques musicales que j’utiliserais si je bossais sur les Killers et aussi sans doute des trucs que j’ai appris avec eux. Alors même si le groupe n’est pas en studio avec moi, son esprit m’accompagne. Mais je pense aussi que sa présence n’est tout de même pas aussi marquée. Je suis aussi fier du coté expérimental que nous avons parfois en tant que groupe tout en continuant à faire une musique encore accessible. Mais cet album, à mon sens est beaucoup plus sobre. » Cela vaut également pour « The Desired Effect » : sous sa pochette néo-Bryan Ferry séducteur, l’album est une jolie collection d’ardentes et entêtantes pop songs.