BLAXPLOITATION, Episode 3:  les toiles noires de nos nuits blanches!

 

Straight Outta Compton 

Du « 8 Mile » d’Eminem à « NWA : Straight Outta Campton »…de Dre à Dre en quelque sorte! Troisième et dernier volet de notre funky marronnier de l’été consacré aux amours du grand écran et de la musique noire. Car les années 00 voient ainsi apparaître un nouveau genre de blaxploitation : les biopics d’artistes vivants…ou morts, d’ailleurs…

 

8mileEn 2002, Eminem n’a pourtant que trois albums à son actif, mais ce petit blanc enrôlé par le bon docteur Dre, ci-devant baron du NWA et magicien sonique de Compton, révélateur sonique entre autres de Snoop Dogg, est déjà une légende le la black music. Comme « Purple Rain » avait su satelliser au bon moment la popularité de Prince, de la même manière, « 8 Mile » braquera son projecteur sur les origines modestes de white trash élevé dans son camper park et les premiers DJ clash de notre héros, un story-telling déjà bien rodé et véhiculé dans les lyrics du rapper de Detroit. Si Em’ se taille la part du lion sur la BO, on y retrouve néanmoins le « king of New York » Jay-Z , 50 Cent ainsi que les excellents Gangstarr. Un an plus tard, en 03, la BO marquante est incontestablement celle de « Bad Boys II ». Mais malgré la présence de l’ex Fresh Prince of Bel Air, Will Smith, ce dernier n’intervient portant pas sur la bande originale. Pourtant son track-list est assez ambitieux. L’incunable Jay-Z en fait bien sûr partie, avec son remix de « Excuse Me Miss » rebaptisé « La La La » pour l’occasion. Beyoncé est aussi de l’aventure, ainsi que le regretté Fat Joe, épaulé sur un titre bien latin interprété aux côtés de Puff Daddy et Dr Dre. Mary J Blige et les petits Orishas sont également au générique. Retour aux biopics avec « Ray » (04) en forme de « Best of » des chansons de Ray Charles et un Jaimie Foxx particulièrement bluffant dans la peau du héros du jazz-soul élevé dans une plantation du Sud qui devient aveugle à l’âge de sept ans. Réalisé par Taylor Hackford, « Ray » a d’ailleurs raflé de nombreuses , dont l’Oscar du meilleur acteur pour Jaimie Foxx.

Les années 2000

Biopic en forme de super-video-clip pour le rapper Curtis « 50 Cent » Jackson, et au titre slogan, « Get Rich or Die Tryin’ » sorti en 2005 est un peu le « 8 Mile » de 50 Cent. Un poil trop laudatif sur les qualités du « héros », le film à sa sortie est certes boudé par la critique, mais les fans de rap ont adoré la BO boostée par la puissante « Window Shopper » du bad boy du Queens.« Get Rich or Die Tryin’ »

« Idlewild »Un an plus tard, sort « Idlewild » OVNI mi jazz-mi hip hop-qui me tient particulièrement à cœur, car j’ai signé son adaptation sous-titres en Français-. Andre « 3000 » Benjamin et Big Boi, le binôme de Outkast en sont les deux protagonistes. Particulièrement dépaysant, le film nous téléporte dans les années 30 de la prohibition et des premiers clubs noirs de l’Amérique. La BO swingue à donf’ et les balles sifflent de tous côtés. Les critiques à l’époque évoquaient une « version afro-Américaine de la comédie musicale filmée « Moulin Rouge ».

Plus documentaire que biographique, filmé de manière remarquable par le regretté Malik Bendjelloul, « Searching For Sugarman » est le premier « docu à caractère musical » qui m’ait jamais fait pleurer. Car la vie de Sixto Rodriguez est un roman à la Victor Hugo totalement émouvant. Alter ego chicano d’un Dylan ou d’un Cohen, injustement tombé dans les oubliettes de l’histoire, Rodriguez sans le savoir est devenu une star en Afrique du Sud où ses disques se sont vendus par milliers. Mais comme trop souvent l’artiste non-blanc est floué par la grosse machine du showbiz. Rodriguez ne touchera jamais ses royalties, mais en « happy end » le film comme un puissant projecteur relance sa carrière et le chanteur song-writer de Detroit tourne désormais dans le monde entier. « Searching For Sugarman »Sa BO est une sorte de « Best of » des deux albums publiés par Rodriguez au début des 70’s, une sublime collection de ballades qui donnent la chair de poule. Consacré par l’Oscar du meilleur documentaire 2013, « Searching For Sugarman » se double hélas d’une ultime tragédie : sans doute trop de pression font craquer Malik qui met hélas fin à ses jours le 13 mai 2014 à seulement 36 ans.

 

 

 

 

 

Sorti en 2014, « Selma » retrace la marche pour les droits civiques menée en 64 à Montgomery en Alabama à l’instigation de Martin Luther King. John Legend et Common qui ont chacun un role dans le film chantent « Glory » le titre phare de ce soundtrack où l’on retrouve également Curtis Mayfield, Otis Redding, Duane Eddy et Bob Dylan. Cette même année brille également le biopic consacré à James Brown « Get On Up ». Co-produit par Mick Jagger, le film repose essentiellement sur la performance du comédien Chadwick Boseman qui a su développer une incroyable ressemblance avec James dans son génie aussi bien que dans sa folie des dernières années de sa vie. Mais le moteur de « Get On Up » est incontestablement le catalogue des compositions légendaires du « Godfather of soul ». Le soundtrack du film est un véritable « Best of » où l’on retrouve bien entendu les classiques tels que « Get Up ( I Feel Like Being a Sex Machine) », « The Payback », « Please Please Please », « Say it Loud I’m Black and I’m Proud ».selma

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Enfin, LE film black de cet été 2015 est incontestablement le biopic de l’épopée du groupe de Dr Dre, Ice Cube et Eazy-E « Straight Outta Campton »…qui porte d’ailleurs en guise de titre celui du tout premier album du fameux groupe de Compton. Sorti en salles depuis le 14 aout aux USA-et numéro un surprise du Box Office de cet été-, il faudra encore attendre septembre pour le découvrir sur les écrans Français. Mais avec la publication surprise du troisième et nouvel album de Dr Dre, (voir la kronik du disque sur Gonzomusic : https://gonzomusic.fr/dr-dre-compton.html ) on connaît déjà les chansons inspirées du film…en attendant d’en découvrir la BO. J’assiste le 2 septembre à la projo du film, je pourrais alors vous confirmer ou infirmer le caractère exceptionnel du film qui retrace l’épopée de ces NWA hachipés hipopés…« Straight Outta Campton »


 

            

 

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