BERNARD SWELL « Priez pour moi »

Bernard SwellVoici 42 ans dans BEST, GBD saluait le retour d’un des Français les plus Californiens du paysage musical hexagonal en la personne de Bernard Swell, cool baladin du rock hanté par la Cité des Anges, dont il tire toute son inspiration, mais également de sa complicité d’alors avec Véronique Sanson et avec Stephen Stills, dont le mythique Manassas est largement mis à contribution sur l’album avec le guitariste Al Perkins et le percus Joe Lala. Vous l’aurez compris, ce « Priez pour moi » était un bien cool OVNI sonic et plus de quatre décennies après sa sortie, ses good vibes n’ont manifestement rien perdu de leur magie. Flashback…

Bernard SwellPublié dans le numéro 170 de BEST :

Bernard Swell, comme son nom ne l’indique pas, est un francophone. Il a débuté comme guitariste d’Hugues Aufray, qui avait finance son premier album, simplement intitulé « Swell ». En 77, cette tentative West Coast en français passera inaperçue. L’année suivante, Grimaldi et Zeiher tentent une percée sur le même registre et se plantent. La crise est sous-jacente et elle correspond à une baisse d’intérêt du public pour ces sons trop peaufinés. Swell réapparait en 80 avec Véronique Sanson au bras et « Je te tuerai », un album-tentative d’homicide avorté. « Priez pour moi », heureusement pour Swell, cartonne bien plus. Enregistré, comme le précédent dans LA-ville des anges, ce LP features de l’excellent franglais. La musique, dans le style est impeccable ; normal, notre homme est assez imprégné de culture américaine pour l’avoir assimilée depuis bien longtemps. Les inspirations de Bernard Swell ont pour nom Firefall ou… Manassas, alias Stephen Stills. D’ailleurs, Al Perkins, guitariste de son état, et son confrère percussionniste, Joe Lala, deux anciens du groupe, se retrouvent sur ce… « Priez pour moi ».  Okay, j’avoue, je déteste ce titre depuis le début de la chronique, je le trouve carrément cucul ; à mon humble avis, il dessert même carrément l’album. Mais revenons à Manassas, puisqu’on retrouve un troisième représentant du groupe US qui n’est autre que Steve Stills lui-même. Sur le vinyle, le cocktail est réussi : les guitares de Stills (sur certains morceaux) et de Swell se marient parfaitement. Mais sans vouloir me mêler de la vie privée des personnes publiques, je trouve la situation assez cocasse, proche d’une comédie de boulevard du rock.

Bernard SwellMais il est inutile de s’attarder sur ce genre de détails, parlons plutôt de la voix de Swell, un organe parfait pour le rôle. Comme si ses cordes vocales étaient nées pour chanter à la manière des Rocky Mountains. On retrouve d’ailleurs sur le 33 tours, en guise de chanson-titre, un cover du « Dont Be Denied » de Neil Young. Les autres compositions sont signées B. Swell. Si ses textes sont un peu simplistes, ils ont au moins l’avantage de s’adapter parfaitement aux rythmes californiens de Stills et aux percus méxicanisantes de Lala. Quelle que soit votre pointure, si vous chaussez toujours des santiags, vous ne manquerez pas de mettre l’éperon sur cet album, en prenant soin, bien entendu, de ne pas le rayer.

Publié dans le numéro 170 de BEST daté de septembre 1982

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.