BEATLES VS STONES
Ah…les joies ultimes du clash. Souvent futile, jamais utile. Mais lorsque c’est à l’échelle des Titans, comment résister ? Cela faisait longtemps… très longtemps que le feu couvait, après leurs performances respectives pour le concert virtuel Global Citizen, Mick Jagger et Paul McCartney ont soudain rallumé sur les radios US la plus vieille querelle du monde : The Beatles VS The Rolling Stones. Il semble, cette fois, que la futée Brenda, confinée dans son château chez nous et portée par son nouveau « Living In A Ghost Town », semble avoir eu le dessus sur notre good old and eternal Macca boy… avant la brillante contre attaque de Ringo. Que l’on se rassure…il y aura bien d’autres rounds !
C’est un peu comme la maxime finale du film « Highlander » : « there can be only one », il n’en restera qu’un, la compétition entre les Beatles et les Stones a toujours fait rage. Entre les groupes eux-mêmes et, bien entendu, entre les fans. Certes, tout cela se déroule entre gentlemen, à la loyale, entre les deux camps, avec autant de respect que de défiance. Et le combat n’est jamais vraiment fini. La preuve, alors que le 18 avril dernier, pour le concert virtuel planétaire Global Citizen ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/woodstock-a-la-maison-ce-soir-avec-le-festival-one-world-together-at-home.html ), l’oncle Paul McCartney ( Voir sur Gonzousic https://gonzomusic.fr/?s=paul+mccartney )
nous offrait, de chez lui et tourné à l’iPhone, sans artifice, une surprenante et émouvante « Lady Madonna » déconstruite au piano façon blues soul, tonton Jagger répliquait le soir même avec sa bande de mauvais garçons (Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=Rolling+Stones ) d’un « You Can’t Always Get What You Want » certes acoustique, mais bien plus construit… si bien construit, d’ailleurs, que d’aucuns se demandent s’il n’y avait pas une bande ou deux qui tournaient à droite à gauche pour se substituer à eux-mêmes, en quasi-play-back. Anyway, on aurait pu conclure à un match nul. Sauf que… dans leur Guerre des Roses rien n’est jamais aussi simple. Quelques jours plus tard, l’offensive reprenait de plus belle, entre Mick et Paul, via deux fameuses émissions de radio diffusées aux USA : le Howard Stern Show avec McCartney et, en réponse, le Zane Lowe show pour Jagger. Et l’on peut dire que Mick Jagger a indiscutablement marqué un point, en martelant durant son interview à Zane Lowe, que les Beatles « n’existent plus » en réponse au tacle de son estimé collègue de l’Académie du Rock : Paul McCartney.
Le score Mick Jagger : 1 Paul McCartney : 0.
En effet, Paul McCartney, qui était l’invité du Howard Stern Show la semaine dernière, s’est vigoureusement rangé du côté de son groupe, assurant que « les Beatles étaient meilleurs que les Stones »: « [Les Rolling Stones] sont enracinés dans le blues », a-t-il déclaré à Howard Stern, le 14 avril dernier. « Quand ils écrivent des choses, c’est en rapport avec le blues. Nous avons eu un peu plus d’influences… Il y a beaucoup de différences, et j’aime les Stones, mais je suis d’accord avec vous. Les Beatles étaient meilleurs. »
Quelques jours plus tard, Mick Jagger et Keith Richards ont raillé l’ex-Beatles chez Zane Lowe, lors de son émission sur Apple Music. Tout en plaisantant de la polémique Beatles VS Stones, Jagger a néanmoins tenu à expliquer la différence entre les deux groupes, d’autant plus que les Stones sont toujours ensemble, eux contrairement aux Beatles qui se sont séparé en 69: « Les Rolling Stones sont un grand groupe de concert, dans d’autres décennies et dans d’autres domaines, alors que les Beatles n’ont même jamais fait de tournée des stades, ni joué au Madison Square Garden, avec un système de son décent », a-t-il déclaré. « Ils se sont séparés avant que ce business ne commence, le business des tournées, pour de vrai. » Il a ensuite ajouté : « Nous avons commencé à faire des concerts dans les stades dans les années 70 et nous en faisons encore aujourd’hui. C’est la vraie grande différence entre ces deux groupes. Un groupe est incroyablement chanceux de jouer encore dans des stades, et l’autre groupe n’existe plus ».
End of the story ? Pas vraiment, puisqu’un nouvel épisode de la guérilla entre les deux groupes légendes du rock s’est poursuivi jusqu’à hier. Déjà, voici trois jours, la bande à Jagger balançait sa bombe sonique, avec le premier titre neuf des Rolling Stones, publié depuis huit ans, l’inoxydable et si opportuniste « Living In A Ghost Town » ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/breaking-newsles-stones-publient-linedit-living-in-a-ghost-town-une-ville-fantome-qui-ressemble-a-notre-monde.html ) qui colle à ce que nous vivons aujourd’hui, comme le sparadrap sur le Capitaine Haddock. Titre viral, s’il en est, le nouveau Stones fait déjà s’écharper tous les soi-disant aficionados des compositions des Glimmer Twins. Blues ou pas blues ? Reggae ou pas reggae ? Fond de tiroir de « Some Girls » ou estimable art rock contemporain ? Juste opportuniste ou brillante provoc à la Stones ? Vous savez déjà ce que j’en pense, et je laisse aboyer les vieux chiens briscards, tandis que la caravane du rock passe. Vous en vous en doutez, du côté des adversaires de Liverpool, on n’allait tout de même pas rester les bras croisés. Cependant, ce n’est pas Paulo qui s’en est chargé, mais l’autre Beatles survivant… mister Ringo Starr.
C’est ainsi que pas plus tard qu’hier, l’ex-batteur des Beatles nous a tous conviés au plus grand karaoké de l’histoire du rock and roll, ce que les anglo-saxons qualifient de « live sing along » pour visionner et vocaliser tous ensemble, pour son anniversaire, l’éternel « Yellow Submarine » des Beatles avec toutes les paroles des chansons apparaissant en bas de l’écran ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/ringo-starr-va-tous-nous-karaoker-ce-soir-sur-yellow-submarine.html ). Et c’était un évènement d’envergure planétaire, par le choc émotionnel qu’il nous a causé. Génial dessin animé poétique, « Yellow Submarine » se révèle également troublant, lorsque chacun de nous semble aujourd’hui confiné à fond de cale de nos propres sous-marins jaunes. Et puis, apparaissant en sous-titres pour que nous les chantions en chœur, les compositions de plus d’un demi-siècle des Fab Four apparaissent terriblement prophétiques. Ainsi, lorsqu’ils s’interrogent sur « Eleanor Rigby » : « all the lonely people where do they all come from?”. Plus tard, c’est encore “All Together Now” qui nous interpelle, en ces temps de « distanciation social » : “ABCD Can I bring my friend to tea… EFGHIJ I love you… all together now…” . Adeptes de la théorie du complot, trouvez-vous normal que les Beatles chantent « When I’m 64 » …l’année de mes 64 ans à moi…. ? Plus loin encore, dans “Sea of Monsters », notre Yellow Sub sort plein d’accessoires, à la manière e l’inspecteur Gadget…dont une banderole qui arbore les mots : The Rolling Stones…complot toujours ! Toujours lié à notre Coronavirus situation, ben voyons, « Nowhere Man »… l’homme de nulle part, est un peu chacun de nous en ce moment.
« C’est un vrai homme de nulle part
Assis dans son pays de nulle part
Faire tous ses plans de nulle part, pour personne
N’a pas de point de vue
Ne sait pas où il va
N’est-il pas un peu comme toi et moi ?
Homme de nulle part, s’il te plaît écoute
Tu ne sais pas ce que tu manques
Homme de nulle part le monde est à tes ordres
Il est aussi aveugle qu’il peut l’être
Il ne voit que ce qu’il veut voir
Homme de nulle part peux-tu me voir ?
Homme de nulle part ne t’inquiète pas
Prend ton temps, ne te dépêche pas
Laisse tout cela jusqu’à ce que quelqu’un d’autre te donne un coup de main… »
Enfin, tout est bien qui finit bien, après « la Marseillaise » de « All You Need Is Love »… où « love » (amour) supplante le mot « glove » (gant) des « blue meanies », qui haïssent la musique, et qui résonne comme un écho aux masques, lunettes, gants et autres gestes barrières qui nous séparent les uns les autres depuis déjà deux mois. Les Beatles même séparés, finissent par avoir le dernier mot… jusqu’à la prochaine joute verbale ente Paul et Mick. Alors Beatles ou Stones ? Les deux, mon général, on ne choisit pas entre son père et sa mère, pas vrai ? Encore magique qu’ils soient toujours parmi nous, pour faire battre nos cœurs juste un peu plus vite !