AuRA AIME MURAT

La fille de la cote

La fille de la cote

En général, quand on a droit à ce genre d’hommage c’est qu’on a trépassé les deux pieds devant… sauf que… Murat était maréchal, donc cela ne s’applique pas, heureusement ! Hé oui, ce vieil ours mal léché de Jean Louis Murat est toujours parmi nous et continue de nous séduire de ses balades oxygène, et c’est de son vivant qu’une armée d’artistes de sa région a voulu rendre un vibrant hommage en reprenant 16 de ses compositions unis sous la bannière « AuRA Aime Murat » (comme Auvergne-Rhone-Alpes), un super projet participatif que nous ne pouvions manquer de saluer.

AuRA AIME MURATCertes, tout n’est pas au top du top des montagnes, cependant on peut dire que la majorité des artistes qui composent ce AuRA AIME MURAT font un incroyable boulot pour réinventer et s’approprier les compositions nombriliques de Jean Louis Murat. Ce qui, connaissant le personnage, n’est pas un job toujours aisé. Dés « Tout est dit » de 93, repris par Adèle Coyo, on tombe sous le charme d’une folk artiste, cool comme une Joni Mitchell francophone en apesanteur.  Avec son nom en forme de calembour Chevalrex… chevalresque… s’approprie « Dieu n’a pas trouvé mieux » ce titre de 96 en version champêtre et insouciante, qui coule comme une source claire. Le même album, « Dolorès » décidément, a su aussi inspirer le duo fille/garçon folky détaché Dory4 et leur interprétation de « Brûle moi » se révèle juste parfaite, habitée mais sans en faire trop. On remonte le temps jusqu’en 2003 avec « C’est l’âme qu’on nous arrache » repris par Dragon Rapide, formation entre pop et rock rageur qui lui insuffle un petit air 60’s rétro.

 

Erik Arnaud

Erik Arnaud

Sans doute un des covers les plus aboutis celui d’un Erik Arnaud particulièrement expérimenté qui fait swinguer comme jamais « Fort Alamo » qui date de 96. La force de cette collection c’est qu’elle vous fait (re)découvrir des titres qu’on a pu oublier, comme La fille de la cote qui reprend « Marlene » extrait de « Tristan » paru en 2008 façon twist sous opium, étrange mais forcément… entêtant. J’ai toujours un faible pour les groupes qui intègrent un joke dans leur patronyme, à l’instar d’Hiver Pool ( Liverpool…. Vous l’avez ?)  lumineux duo garçon/fille qui reprend de manière aussi incantatoire que jubilatoire « Le monde intérieur » de 2002. Enfin, avec «  Rouge est mon sommeil »  notre estimé camarade Silvain Vanot  s’attaque à un monstre sacré  extrait de l’album « Venus » de 93, un titre vénéneux et magistralement suffocant, un titre carrément hanté aux reflets sombres du « The End » des Doors, l’un des moments-clef de ce projet. Vous l’aurez compris, il y a beaucoup d’amour et d’imagination dans cet hommage appuyé à Murat et à ses compositions. Et l’amour est fait pour être partagé…

Sylvan Vanot

Silvain Vanot

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