AMERICAN PRIMEVAL

American-PrimevalAMERICAN PRIMEVAL, titre Français À L’AUBE DE L’AMERIQUE, est sans doute une bluffante série TV, mais dès le tout premier épisode on comprend aisément que les adaptateurs francophones aient fait preuve d’une pudeur de gazelles pour ne pas utiliser la traduction littérale qui aurait dû être L’AMÉRIQUE PRIMITIVE ; car dans un tout autre contexte, les premières minutes de premier épisode ma rappellent la scène de bataille épique d’ouverture du premier « Gladiator », cette bataille épique et sanglante, filmée de manière hallucinante par Ridley Scott. Ici Peter Berg le réalisateur tient toutes ses promesses d’une implacable sauvagerie, dans cette histoire captivante de deux femmes qui traversent ce maëlstrom, où s’affrontent pionniers, indiens, mormons et soldats US dans la conquête de l’ouest.

American PrimevalC’est sûr, on est loin du western façon « Le Dernière Séance », où les chemises de cow-boys étaient toujours soigneusement repassées et leur look de beaux gosse toujours impeccable. Et lorsqu’ils dégainaient leur colt, le mauvais garçon vacher s’écroulait, un tout petit point de sang sur la chemise. Point. Là, on est dans un réalisme rarement vu à l’écran, nos héros sont crades, le visage noircis par la poussière et l’absence d’hygiène. L’hémoglobine coule à flot. Et, inutile de vous dire, que la vie ne vaut décidément pas grand-chose chez ces cow-boys réalistes. Mention spéciale d’ailleurs à la superbe image conçue par un chef op Français, Jacques Jouffret, qui a déjà à son crédit quelques blockbusters tels que les franchises « Transformer » et « The Purge », sans oublier l’excellente série JACK RYAN ( Voir sur Gonzomusic  ). Mais il faut avouer que Jouffret s’est ici surpassé, car tout au long des six épisodes de cette mini-série, les images et la lumière sont carrément subjuguantes, le cinématographe jouant avec art sur les gris et les bleus, jusqu’aux scènes finales de montagne, où la lumière blanche devient presque aveuglantes, et collant ainsi aux deux principaux antagonistes de la série, soit les miliciens Mormons vêtus de gris, et la cavalerie US en bleu. Car au-delà de ses images décomplexées et réalistes, AMERICAN PRIMEVAL éclaire un épisode peu connu de la conquête de l’ouest : la prise de contrôle de l’Utah par les Mormons et la violence extrême dont ont fait preuve ces membres éminents de « l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours ». Ces derniers font preuve d’une sauvagerie digne de Torquemada, n’hésitant pas à massacrer hommes, femmes et enfants pour les dissuader de s’installer sur ce qu’ils considèrent être leur territoire. Au fil des six épisodes, on s’attache principalement à deux femmes, qui se retrouvent mêlées à tous ces drames.

American-PrimevalD’abord, Sara Holloway, accompagnée de Devin, son fils handicapé ainsi que d’une jeune indienne muette Two Moons ; elle est en cavale, après avoir tué son mari pour échapper à sa violence au quotidien. Sa tête mise à prix à 1500€ attire la convoitise de chasseurs de primes sans foi ni loi. Sara cherche à traverser le territoire, pour rejoindre le père de Davin de l’autre coté à Crooks Springs, dans le Missouri. Elle peut heureusement compter sur le guide Isaac Reeds qui accepte de les conduire à bon port. Reeds qui a vécu en partie chez les indiens Shoshones est rodé à leurs redoutables techniques de combat tout en étant un tireur hors pair. L’autre femme-clé de la série est une ravissante mormone, Abish Pratt, qui accompagne son mari Jacob Pratt dans un périple vers le Wyoming.

American-PrimevalPour y parvenir, ils se joignent à une caravane de colons mais mauvaise pioche, la milice mormone, le visage dissimulé par des cagoules et des indiens renégats massacrent tout le monde en référence directe au funeste Mountain Meadows Massacre en septembre 1857, un des épisodes les plus sombres de la « Guerre de l’Utah ». Seule Abish échappe au carnage, enlevée par les indiens. Quant à Jacob, à demi scalpé dans la bataille, il a perdu connaissance et se réveille à moitié fou au milieu des cadavres. D’autres personnages riches en couleurs se distinguent dans cette série, à l’instar de Plume Rouge le valeureux guerrier Shoshone ou encore le terrifiant et cynique Brigham Young, premier gouverneur mormon de l’Utah, sans oublier le naïf Capitaine Edmund Dellinger, censé protéger tout le monde, hélas abandonné à son sort par sa hiérarchie. Vous l’aurez compris, on n’a guère le temps de s’ennuyer à la découverte de cette AMERICAN PRIMEVAL !

 

Diffusée sur Netflix depuis le 9 janvier 2025

 

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