AMADOU & MARIAM : « La confusion »

 

Amadou & Mariam 

C’est leur neuvième album, en plus de vingt années de carrière, Amadou & Mariam, sans doute le couple le plus emblématique du continent africain revient avec ses mélodies enjôleuses et ses textes candides comme des dessins des enfants qu’ils n’ont jamais cessé d’être…malgré leurs 37 ans de mariage 😉 Cependant, cette fois, pour « La confusion » Amadou & Mariam ont choisi de collaborer avec Adrien Durand (Bon Voyage) et l’américain Jimmy Douglas qui œuvre sur les hits de Björk et the Weeknd. Le résultat donne un objet hybride, voire… « confus » où l’équilibre Afrique Occident penche un peu trop du côté occidental.

 

La confusionC’est au tournant de l’an 2000 que j’ai craqué pour la première fois sur ce couple de non-voyants maliens au feeling illimité. Leur premier hit en Occident « Mon amour, ma chérie » sur l’album « Sou Ni Tilé »- en fait leur second disque- avait ouvert la voie au succès fracassant de l’album « Dimanche à Bamako » et des suivants où ils se sont associés successivement à Manu Chao, Damon Albarn ou encore Bertrand Cantat. Le premier titre « Bofou Safou », dédié à ceux qui parient sur l’utopie de danser, au lieu de travailler, est un des incontestables atouts de ce projet. A la fois roots et dansant, il incarne cet esprit « fête au village » qui incarne la musique d’Amadou & Mariam. Cependant, dés « C’est chaud », la seconde composition, le couple renoue en français avec la tentation de la naïveté exacerbée. Retour à la tradition du bambara avec « Filaou Bessame » avant de replonger dans le français avec la fade « Ta promesse ». Téléporté dans un environnement quasi électro, le duo entonne « La confusion » la chanson-titre, hélas un peu trop aseptisée par ses producteurs. Heureusement, l’Afrique reprend du poil de la bête avec « Femmes du monde », qui nous transporte de son rythme entrainant. Mais il faudra patienter jusqu’à « Fari Mandila » pour qu’un puissant blues africain nous emporte enfin de son ivresse tropicale. Vrai faux reggae avec « Diarra » ou afro-folk avec « Mokou Mokou », retour de la grosse dance-machine sur « Yiki Yassa » ou reggae slow à nouveau avec « Mokou Mokou Blues », décidément « La confusion » crée indubitablement une incontestable …confusion musicale, où l’on a du mal à définir quel cap Amadou & Mariam ont-ils choisi pour propulser cet album ambivalent, dont le défaut principal, et pas le moindre, est d’avoir le cul entre deux chaises quelque part entre New York et Bamako.

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