L’hécatombe continue, après Prince c’est au tour de Papa Wemba de tirer sa révérence.
Papa Wemba, le « prince » de la rumba congolaise n’est plus. À 66 ans, il s’est écroulé sur la scène du festival Femua d’Abidjan après un malaise et n’a pu être ranimé. L’Afrique et le Monde perdent encore un héros de la world-music.
Lorsqu’il démarre dans la musique, il a tout juste vingt ans et illumine déjà les nuits de Kinshasa qui est encore la capitale du Zaïre. Sa rumba secouée devient bientôt la bande originale des « sapeur » ces pauvres du ghetto qui choisissent de se vêtir comme des princes pour faire un pied de nez festif à la misère qui les entoure. En 77, avec la naissance de son label Viva La Musica, Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba , alias Papa Wemba, compte parmi les premières stars du continent à gagner son indépendance artistique. Son groupe également baptisé Viva La Musica l’emmène aux quatre coins de l’Afrique avant de gagner le cœur des Européens. C’est ainsi que durant les 90’s, le label Realworld fondé par Peter Gabriel l’entraine dans une nouvelle aventure : l’irrésistible ascension de la world-music, que Jean François Bizot notre grand sorcier d’Actuel qualifiait de « sono mondiale ». Au fil des ans, Papa Wemba collabore avec de très nombreux artistes, d’abord son « héros » perso le fameux Tabu Ley Rochereau, mais il participe également à des albums de Peter Gabriel, Ray Lema, Manu Dibango, Youssou N’Dour, Alpha Blondy, Aretha Franklin, Lokua Kenza, Angélique Kifjo, Salif Keita. Papa Wemba est mort sur scène à l’instar de Jean Baptiste Poquelin dit Molière, il nous laisse en héritage la richesse inestimable d’une soixantaine d’albums de pure musique africaine. Avec la mort de Papa Wemba on peut dire que nous sommes tous à nouveau orphelins.