Algia Mae Hinton une diva du blues nous a quittés

 

 Algia Mae Hinton

 

Née l’année de la crise de 29, Algia Mae Hinton s’est éteinte voici quelques semaines à moins de 50 kilomètres de son lieu de naissance, en Caroline du Nord . Entre temps, elle aura su émouvoir plus de quatre générations de « music lovers » par son blues-folk aussi dépouillé qu’émotionnel. Protégée de la fondation Music Maker Relief, Algia Mae Hinton incarne à elle seule tout l’héritage de ce blues du sud dont les chansons reflètent le long chemin parcouru par les Africains-Américains des champs de coton de l’esclavage à la fierté noire de BLACK PANTHER. RIP miss Algia !

 

Algia Mae HintonAvec ses années de souffrance, son feeling illimité et son irrésistible blues au « finger pickin’ » interprété avec sa guitare, Algia Mae Hinton était sans doute une héroïne inconnue de la culture américaine, son héritage sera heureusement préservé grâce au travail accompli par Tim Duffy et son Music Maker Relief Foundation ( voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/music-maker-relief-foundation-les-blues-and-soul-brothers.html ). Fille de cultivateurs  de tabac, coton et de patates douces, Algia grandit néanmoins dans la culture…du blues. Sa mère était déjà une guitariste experte et c’est à ses côtés, à l’age de 9 ans, qu’elle apprend ses tout premiers accords. La benjamine de la famille avait pourtant 14 frères et sœurs avec lesquels elle partageait le travail aux champs. Mais la musique emplissait déjà toute son âme. Mariée à 21 ans, à la mort de son époux assassiné en 1965, Algia va élever seule ses sept enfants sans jamais perdre le fil du blues, un héritage qu’elle transmet naturellement à ses enfants. À la fin des années 70, après des années de petits concerts à travers sa région, sa réputation lui ouvre la scène du North Carolina Folklife Festival. Algia Mae Hinton se produit alors dans de nombreux festivals de Chicago jusqu’au Carnegie Hall de New York. Elle interprètera même son blues acoustique en Italie, à Turin, où son style rustique et naturel fait battre les cœurs. Hélas comme de trop nombreux musiciens noirs du Sud, elle ne parvient plus à vivre de son art. Heureusement Music Maker Relief Foundation vient à sa rescousse, finançant l’achat de nouveaux instruments, guitares et banjos, l’aidant directement à payer ses traitements médicaux et ses frais de bouche, en lui versant une bourse mensuelle. Mais surtout, MMRF finance l’enregistrement de ses albums et lui offre des « tours supports » qui permettent à Algia Mae Hinton de se produire à nouveau à travers sa chère Caroline du Nord. Elle nous a quittés à 88 ans, mais son blues si naturel lui survivra à jamais.

 

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