THE LINDA LINDAS « No Obligation »
Ce n’est pas seulement parce qu’elles portent le prénom de ma grand-mère que j’ai un faible pour les Linda Lindas, c’est surtout que la quatuor de LA s’inscrit dans la grande tradition des girls groups en version garage band dont j’avais jadis couvert les tous premiers pas pour BEST, à l’instar des Bangles ou encore des Gogo’s… mais pas que… Bela, Eloise et les frangines Lucia et Mila me rappellent un peu, par leur énergie mes copains les Ramones… et tant pis si leur look brut de coffrage évoque bien plus les Slits ou les Runaways que les jolies Gogo’s, la puissance ravageuse de leur « No Obligation » ne peut laisser indifférent nul amateur de bon vieux punk rock made in USA.
Hey ho… let’s go… pourraient chanter les Linda Lindas à la manière des Ramones ( Voir sur Gonzomusic Au secours…ils ont rétréci les Ramones (et Oasis) et aussi Gabba Gabba Hey l’héritage des Ramones est enfin réglé ) et l’on reste toujours bluffé par le parcours furibard de ces quatre jeunes femmes de Los Angeles, dont le tout premier album, le bien nommé « Growing Up » leur avait tout de même permis de décrocher la première partie du second concert des Rollings Stones au Sofi Stadium de LA ( Voir sur Gonzomusic THE ROLLING STONES AT THE SOFI STADIUM SECOND SHOW ). Avec leur patronyme inspiré d’un obscur film japonais « Linda Linda Linda », ces quatre filles incarnent ce qui constitue sans doute la plus belle déflagration d’énergie rock au féminin originaire du Golden State depuis bien des lustres. Et avec ce second album « No Obligation », nos Linda Lindas devraient massivement s’imposer sur notre planète rock. Produit par le père des deux sisters Luci et Mila, le Reel Big Fish et producteur d’une bordées de groupes qui vont de Wolf Alice à Tegan and Sara ( Voir sur Gonzomusic ) Carlos de la Garza, les douze titres de ce flamboyant CD filent à la vitesse de la lumière. Dès la chanson-titre « No Obligation », les filles assènent tout le speed de leur after-punkitude bien énervée en 2’07. Mais avec « All In My Head », les LL retrouvent bien vite le chemin de la mélodie, avec une composition que n’auraient certes pas reniée les Bangles.
Quant à « Lose Yourself », ses riffs de guitares littéralement mitraillées me rappellent carrément le style des Runaways de Joan Jett. Avec « Too Many Things » elles renouent avec un pop punk rock qui n’est pas sans évoquer celle des jumelles Tegan and Sara, alliant joyeusement énergie et harmonie. De même, avec l’insouciante « Once Upon a Time », les quatre filles prouvent que leur rage peut aussi se muer en charme et nous séduire par leur sens inné de la mélodie. Avec « Yo Me Estresso », en espagnol dans le texte, les Linda Lindas balancent coté néo-polka mexicaine bien enivrante lorsque « Cartographers » renoue avec la punk pop façon Gogo’s, avant la sans doute hit de l’album l’énergique « Don’t Think ». Retour à la pure énergie Ramonesque avec « Resolution / Revolution » puis la juste dingue « Excuse Me », et c’est avec la vaillante et urgente « Stop » que s’achève cet album qui file décidément d’un bout à l’autre à 200 à l’heure, preuve que coté nouveau rock west coast, il faudra désormais sérieusement compter avec ces pestes de Linda Lindas.