DON QUICHOTTE ENCORE A L’OPÉRA
Remember ? En mars dernier Don Quichotte était déjà à l’affiche de l’Opera de Paris. Mais pas chochotte pour un sou sachez qu’un Don Quichotte peut en cacher un autre… la preuve par ce Don Quichotte de Jules Massenet, la toute nouvelle création de Damiano Michieletto qui enchante désormais l’Opéra Bastille !
Par Jean-Christophe MARY
Après Don Quichotte à l’Opera Garnier le ballet 5Voir sur Gonzomusic DON QUICHOTTE À L’OPÉRA ), voici désormais Don Quichotte à la Bastille, version opéra, preuve qu’après Cendrillon, la musique de Jules Massenet est de nouveau à l’honneur avec Don Quichotte, son dernier opus, créé en 1910 pour la basse russe Chaliapine, une œuvre musicalement sublime qui n’avait plus été donné sur la scène de Bastille depuis plus de 20 ans.
Du roman foisonnant de Cervantès, le compositeur n’a gardé que quelques épisodes emblématiques : l’amour de Don Quichotte pour Dulcinée, son esprit chevaleresque qui le conduit à poursuivre des brigands pour récupérer le collier de la belle, son combat contre les moulins à vent et sa mort auprès de son serviteur Sancho Pança. Se glissant dans cette musique raffinée et émouvante, la nouvelle production du metteur en scène Damiano Michieletto s’attache à révéler la poésie de Don Quichotte, mais aussi sa souffrance. Celle d’un homme profondément seul, hanté par ses souvenirs.
Don Quichotte On est extrêmement heureux de retrouver l’œuvre de Jules Massenet dans une mise en scène de Damiano Michieletto qui a déjà signé pour l’Opéra national de Paris, le bouillonnant Barbier de Séville (2014), Samson et Dalila (2016) et Don Pasquale (2018). Plaisir d’autant plus satisfaisant que la nouvelle distribution s’annonce très haut de gamme. Le rôle de Dulcinée nécessite une grande chanteuse, capable de jouer une courtisanne ensorcelante à la fois mutine et sentimentale, capable d’une très grande aisance scénique et d’un chant parfait. Ce que devrait être Gaëlle Arquez, l’une des mezzo-soprano les plus douées de sa génération, artiste lyrique que l’on a vu triomphé à l’Opéra de Paris dans Falstaff (2013), Les Contes d’Offmann (2020), Alcina (2021), Don Giovanni et Carmen (2022). En alternance avec Gábor Bretz qui fait lui ses débuts à l’Opéra national de Paris, on retrouvera dans le rôle de Don Quichotte, Christian Van Horn et sa voix de basse très expressive doté d’un beau timbre solaire. Côté pointure, on a hâte de retrouver le baryton canadien Etienne Dupuis qui a triomphé sur sur la scène de Bastille dans Don Giovanni (2019), l’Élixir d’Amour (2018), Carmen et Le Trouvère (2023) et tout récemment dans Simon Boccanegra (2024), la mezzo soprano Marine Chagnon (dans le rôle de Garcias) et la soprano Emy Gazeilles (dans le rôle de Pedro). Si on ajoute à cela les décors étonnants de Paolo Fantin (on ne va pas spoiler pour vous laisser la surprise !), les costumes chatoyants fin des 50’s d’Agostino Cavalca, les sublimes lumières d’Alessandro Carlettin, la vidéo de Roland Horvath et une direction d’orchestre confiée à Patrick Fournillier, cette nouvelle création raisonne déjà aux airs de triomphe. Dépêchez-vous de réserver !
Opéra Bastille du 10 mai au 11 juin 2024
Durée : 2h25 avec 1 entracte Langue : Français Surtitrage : Français / Anglais
Musique (1842 – 1912) : Jules Massenet
Livret : Henri Cain
Direction musicale : Patrick Fournillier
Cheffe des Chœurs
Mise en scène : Damiano Michieletto
Décors : Paolo Fantin
Costumes : Agostino Cavalca
Lumières : Alessandro Carletti
Vidéo: Roland Horvath / rocafilm
Chorégraphie : Thomas Wilhelm
Distribution
La Belle Dulcinée : Gaëlle Arquez
Don Quichotte : Christian Van Horn 10, 14, 17, 21, 23, 26, 29 mai
Don Quichotte : Gábor Bretz 1, 5, 8, 11 juin
Sancho Pança : Étienne Dupuis
Pedro : Emy Gazeilles
Garcias : Marine Chagnon
Rodriguez : Samy Camps
Juan : Nicholas Jones
Deux serviteurs : Young-Woo Kim et Hyunsik Zee