SAXON « Hell, Fire and Damnation »
Dans les 70’s et les 80°’s, aux côtés des Iron Maiden, Judas Priest, Motörhead, Def Leppard, Saxon fut le fer de lance de la nouvelle vague du British heavy metal, grâce à leur fameux « Red Noise », un son clair et puissant identifiable dès les premières mesures. Après une période d’euphorie dans les années 1980, le groupe était progressivement retourné dans l’ombre, avant d’entamer une seconde vie, et de retrouver une notable respectabilité au sein de la communauté des hardeux à la fin des 90’s. Et lorsque le quintet est désormais de retour avec son 24eme album studio en pure ode au heavy metal des 80’s, JCM se sent forcément et totalement get up get on up… like a Saxon machine !
Par Jean-Christophe MARY
C’est donc avec un plaisir extrême que l’on goûte à ce fameux retour. Retour d’autant plus satisfaisant qu’on on reprend l’histoire là où on l’avait laissé, autrement dit après leur excellent album de reprises « More Inspirations » (2022). D’entrée, ces nouvelles compostions s’annoncent comme une véritable bombe sonore. Plusieurs raisons à cela. Porté par la voix dynamique de Biff Byford les guitares enflammées de Doug Scarratt et du nouveau guitariste Brian Tatler (leader de Diamond Head), le quintet apporte une énergie fraîche et enflammée aux dix titres de « Hell, Fire and Damnation ». Le tandem rythmique Nigel Glockler (batterie) et Nibbs Carter (basse) conforte une base solide au son global de l’album. Inspirés par des événements historiques les textes de Biff Byford nous fait voyager du moyen-âge à la révolution française en passant par les extra-terrestres de la base de Roswell ou le procès des sorcières de Salem. Chaque titre a ses temps forts, qu’il s’agisse d’un solo de guitare impressionnant, ici d’un riff, ou là d’une belle envolée lyrique. L’album s’ouvre sur « The Prophecy » avec une intro mystérieuse au synthétiseur qui annonce les 42 minutes qui vont suivre. « Hell, Fire And Damnation » qui donne son nom à l’album, possède une assise lourde, oscille entre moments intenses avec ces guitares mordantes, ces solos très mélodiques qui mettent en valeur le style heavy metal caractéristique du groupe.
« Madame Guillotine » au mid-tempo sombre apporte lui une touche bluesy avec une lente montée en puissance, qui rappelle les ambiances grunge 90’s, on pense aussi à « Load » de Metallica. Impossible de passer à côté de cette progression harmonique, de ces guitares à la tierce qui cisaillent comme une lame entrecoupée de breaks pour relancer un refrain catchy. « Fire And Steel » est un morceau massif, joué pied au plancher où le chant rempli tout l’espace, le tout renforcé de solos très mélodiques, ce qui en fait certainement le titre à la signature la plus heavy metal de l’album. L’atmosphère sombre de » There’s Something in Roswell » nous plonge dans l’histoire du crash de Roswell et de ses supposés aliens (1947) avec un riff rappelant le Metallica des 80’s. La fascination du chanteur pour les grands événements de l’histoire se retrouve sur notamment sur « Kubla Khan And The Merchant Of Venice » ou ce « 1066 » qui fait référence à la Bataille d’Hastings entre Guillaume, duc de Normandie, contre les forces armées d’Harold Godwinson, le dernier roi anglo-saxon. Deux compos majeures clôturent cet opus. ‘Witches Of Salem » et ses hurlements stridents capturent l’essence de l’époque de la chasse aux sorcières en 1692-1693, qui entraîna la mort de 20 innocents accusés de sorcellerie. Refrain accrocheur, rythmique plombée, guitares inventives, ce titre se démarque, ce qui en fait l’un des autres points forts du disque. Le bien nommé « Super Charger » mets en avant tout le savoir-faire de Saxon acquis au cours de ses cinquante ans dernières années. Une excellente nouvelle que ce retour aux sources avec des chansons musclées à la taille de leur légende. Autre bonne nouvelle, le quintet sera au Zénith de Paris le 8 avril 2024 en ouverture de Judas Priest. Qu’on se le dise !