BURNEL STRANGLER IN THE LIGHT

Jean Jacques BurnelDepuis 1974, Jean-Jacques Burnel perpétue la légende des Stranglers, singulier groupe rock britannique qui en cinquante ans d’existence aura su allier la provocation au raffinement, au-delà des clichés « sex, drugs and rock’n’roll ». Ce « Strangler in the light » retrace l’incroyable histoire du bassiste, compositeur et chanteur des mythiques Étrangleurs. 

Jean Jacques BurnelPar Jean-Christophe MARY 

Véritable icône du rock britannique des 70’s et 80’s, mélodiste, bassiste et producteur reconnu, Jean-Jacques Burnel aura signé de sa frappe légendaire une vingtaine d’albums dotés de riffs imparables aux basses lourdes et profondes, des basses parfois si lourdes qu’elles vous en écraseraient le plexus. Grand observateur social, Jean Jacques Burnel a su peindre le quotidien de ses contemporains avec une rage et une ironie mordante. Cette autobiographie raconte son parcours au travers des Stranglers mais surtout permet de mieux cerner la personnalité de cette anti-rock-star. Dans ces entretiens avec Anthony Boile, le musicien témoigne pour la première fois des influences de ses membres sur la scène punk britannique, de leur rapport au public et aux médias, ou encore des recompositions du groupe après le départ de Hugh Cornwell en 1990, signes d’une vitalité et d’une longévité peu communes. Douze chapitres, et autant de thèmes, où « JJ » Burnel dévoile sa personnalité, dont il puise en partie la complexité dans sa double identité. « Le plus français des Anglais et le plus anglais des Français » y évoque son passé turbulent mais aussi son idéal européen exprimé dès 1979 avec son album « Euroman Cometh ». Anthony Boyle rapporte les propos de Jean-Jacques Burnel à travers un récit exhaustif et des détails très complets.

Jean Jacques BurnelL’auteur nous entraine dans l’ascension étonnante de ce musicien en herbe devenu bassiste malgré lui, et plus tard chanteur par là encore par la force des choses. Au fil des chapitres, Jean-Jacques Burnel dévoile le sens profond que revêtent pour lui la musique et la gloire. L’ouvrage évoque également ses diverses collaborations avec Taxi Girl ou encore Polyphonic Size et son projet parallèle, Purple Helmets en compagnie de Dave Greenfield, John Ellis, Manny Elias, batteur de Tears for Fears et le saxophoniste Alex Gifford. Jean Jacques Burnel revient sur des faits divers marquants, histoires tragiques ou amusantes qui lui auront inspirées plusieurs chansons, notamment sur les femmes dont le point de vue varie suivant sa propre situation amoureuse du moment (de « Nice in Nice » à « In the End »). Songwriter à l’écriture parfois acide, il aborde des thèmes plus difficiles tels que les ravages des drogues (« Don’t Bring Harry »), la guerre (« Northwinds », « Anything Can Happen »), le meurtre (« La Folie »), le suicide (« Ice »), la vengeance (« 5 Minutes », « I Hate You »). Ici aucun détail scandaleux sur sa célébrité, sa vie de rock star, on y parle vraiment musique mais aussi pratique des arts martiaux et de la moto, l’évolution de son rapport aux femmes et à l’amour, son divorce, sans oublier son attachement à la France, où il vit désormais. La lecture sera d’autant plus captivante si vous mettez en fond sonore les titres évoqués dans cette biographie. Cela vous permettra d’entendre des choses dans la musique des Stranglers que vous n’aviez peut-être pas remarqué. Un bel éclairage qui ravira les fans.

JEAN JACQUES BURNEL – Strangler In The Light-Conversations

Editions Le Mot et le reste

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