SANTANA « Blessings and Miracles »
Yes il a beau nous sortir un disque comme on pond des bébés, soit un tous les neuf mois 🤣, avec « Blessings and Miracles » soit son 26 éme album en un peu plus de 50 années d’exercice impeccable du rock, l’immense Carlos Santana, cette fois épaulé de quelques guests précieux ( Stevie Winwood, Chris Stapleton, Rob Thomas ( Matchbox 20), Ally Brook ( 5th Harmony), Corey Glover ( Living Colour) et Kirk Hammett ( Metallica), nous offre à nouveau un superbe album avec cette nouvelle collection de rock- latineries aussi énergiques que caliente pour réchauffer notre Automne-Hiver.
Carlos Santana, dans Gonzomusic, on adore ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=santana ). Normal, en 71 pour la sortie du 3ème album, Santana à l’Olympia était LE tout premier concert de ma vie, une expérience qu’on n’oublie jamais. Un demi-siècle plus tard, le jeune Jean-Christophe Mary ne tarit pas d’éloges sur ce nouveau CD et nul ne pourra l’en blâmer.
Par Jean-Christophe MARY
Le légendaire guitariste entre dans l’histoire du rock quand il se produit à Woodstock le 16 août 1969 avec son mythique « Soul sacrifice » et son batteur prodige de 16 piges. La suite, vous la connaissez : une carrière qui s’étale sur cinq décennies avec plus de cent millions de disques vendus. De son fief de San Francisco, il aura inventé une fusion de rock, de musiques afro, latines et de blues innovant, créant ainsi un style et un son qui n’appartiennent qu’à lui. Fort de multiples récompenses (10 Grammy Awards, 3 Latin Grammys, Kennedy Center Honors Award, Billboard Latin Music, Billboard Century Award) Carlos Santana est tout simplement l’un des meilleurs instrumentistes rock de tous les temps. Il le prouve à nouveau avec ce « Blessings and Miracles » qui est comme son nom l’indique une vraie bénédiction.
Car l’album s’inscrit dans la droite lignée de ce style expressif et intemporel bâti au fil du temps et des albums. A commencer par « Santana Celebration » l’instrumental qui ouvre ces 15 titres. Pulsé par Cindy Blackman (batterie), ce titre fait directement référence au rock psychédélique et latino de la fin des 60’s. Le jeu de guitare est identifiable dès les premières mesures. « Joy » enregistré avec le chanteur country Chris Stapleton raisonne lui aussi d’une étonnante musicalité. La guitare de Santana et la voix de Stapleton est une sorte d’association mystique qui emporte l’auditeur sur les rives chaloupées d’un reggae ensoleillé. « Move » enregistré avec le chanteur de Matchbox 20, Rob Thomas, est un tube imparable comme le fût « Smooth » (1999). Construit autour de couplets afro latino et d’un refrain catchy, ce titre a tous les ingrédients pour devenir lui aussi un succès international. Ici chaque titre possède un univers propre, sa sonorité bien particulière, le tout étant relié en fil rouge par la guitare du maestro. Sur le classique de Procol Harum « A Whiter Shade of Pale », la voix émouvante de Steve Winwood impose sa marque de fabrique tandis que les percussions latines en fond donnent un nouveau souffle au hit de 1967. Le ton se durcit sur « Peace Power ». Carlos Santana y est particulièrement « électrique », mettant sa guitare psychédélique sous haute tension tandis que la voix rugissante de Corey Glover (Living Color) happe littéralement l’auditeur. La tension monte d’un cran supplémentaire sur le pamphlet très politisé « America For Sale »quand il croise le fer avec Kirk Hammett (Metallica). Porté par la voix aux intonations hendrixiennes de Marc Osegueda (Death Angel) ce titre aux fortes consonances métal psychédélique est une grande première et montre que Santana peut encore nous étonner. Sur le brûlant « Mother Yes » la guitare vrille dans tous les sens tandis que derrière, la section basse batterie s’en donne à cœur joie. On se jurerait être de retour à la fin des 60’s. Sans oublier cette ensorcelante balade « Song For Cindy ». Essayez de fermer les yeux. Vous allez visualiser les doigts glisser sur les cordes et laisser des sons lancinants vous envahir au plus profond de vous. Après 26 albums, le sorcier Carlos Santana n’a rien perdu de son énergie ni de son talent d’écriture. « Blessings and Miracles » en est une nouvelle fois la preuve.