LES AVIONS « Loin »
Voici 30 ans dans BEST, GBD propulsait au décollage le 3ème épisode des aventures des Avions, le bien nommé « Loin », capturé entre Espagne, France et USA. Hélas, deux ans après son tonitruant « Fanfare », et malgré cet album ambitieux, le fameux trio parisien du 15ème arrondissement aura bien du mal à rafler la mise. Flashback….
Ce n’est certes pas la première fois que les colonnes de Gonzomusic s’ouvrent à Jean-Pierre Morgan et à sa sémillante formation les Avions (Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/les-avions-noctambules-sauvages.html , https://gonzomusic.fr/les-avions-en-fanfare.html , https://gonzomusic.fr/et-si-comme-moi-vous-produisiez-le-prochain-album-du-chanteur-des-avions.html et aussi https://gonzomusic.fr/jean-pierre-morgand-lhomme-qui-passe-apres-le-canard.html ) mais ce troisième album de l’allumé groupe parisien marquait un tournant crucial pour le trio Jean-Pierre ( chant) Jean (guitare) et Jerome (batterie) qui s’aventurait encore plus loin (sic !) aux sources de cette musique noire qui irradiait leur french pop-music depuis leurs débuts, à l’aube des années 80. Hélas, cet album ne sera pas le porte-avions attendu par le fameux trio 😢 pour décoller !
Publié dans le numéro 256 de BEST
Après les sidérantes expérimentations rock-ados de leur premier LP en 82, les Avions ont laissé les années murir leur binaire espiègle avant de nous balancer toute !’affaire d’un collier de la Reine tubesque ou les titres tels que « Nuit Sauvage », « Tu changes» ou « Be Pop » avaient le doux brillant du succès. Troisième volée-clé ?- de la décade pour les Avions, « Loin » nous entraine à tire d’ailes de Paris à New York via Barcelone et Toulouse, quatre villes étapes ou les Zaves se sont façonnés leur fuselage tout neuf dans un alliage léger de pop et de rhythm and blues. Cocorifunk, l’album attaque dans la blackitude chaux vive de « Toutes ces années-là », un titre résolument optimiste dans ce monde qui l’est beaucoup moins. Pulsations cuivrées et guitares en avant, Jean-Pierre Morgan, Jérôme Lambert et Jean Nakache jouent les nègres blancs pour unir les deux Brown: Jaaaames et Bobby. Avec son chorus incisif en soul soft, « Trop tard » permet aux Avions de jouer au « Superfly » sur quelques remontées acides de Curtis Mayfield. Du slow braguette « Tous Ces Visages » aux références Doors (remember « When The Music’s Over) de « Désordre » en passant par les clins d’œil au Velvet et aux Beatles de « Vertige », le trio parigot revendique sa filiation d’enfants des 70’s au tournant des 90’ s Comme le « Loin d’ici » mélancolique qui donne son titre à l’album, « Loin », sans crever le mur du son, nous entraine sur quelques plages ensoleillées. Dommage, plus d’audace, plus de folie, dans les textes, par exemple, auraient pu faire de « Loin » un indispensable disque de chevet.
Publié dans le numéro 256 de BEST daté de novembre 1989