WET WET WET « Popped In Souled Out »
Voici 30 ans dans BEST, cornaqués par GBD, les Wet Wet Wet présentaient pour la toute première fois la soul cool aux yeux bleus de leur premier LP intitulé « Popped In Souled Out ». Dans la foulée de leurs ainés the Average White Band, puis de Hipsway, le groupe du charmant Marti Pellow perpétuait cette tradition écossaise de la blackitude agitée en y ajoutant leur petite dose sucrée de pop music, un cocktail qui faisait alors tourner la tête de bien des jeunes filles. Flashback…
Je les avais filmés quelques mois auparavant… par le plus grand hasard à Birmingham. TF1, où je collaborais étroitement à l’édition de 18h du JT, baptisé « Le Mini-Journal de Patrice Drevet » avait passé un deal d’exclusivité avec le promoteur des concerts de Lionel Richie pour sponsoriser la tournée Française. Par conséquent une « task force » sous la direction de Rémy Grumbach, qui réalisait alors les fameuses émissions de Michel Druker, avait été dépêchée à Birmingham avec armes, bagages, car régie, une armée de cadreurs, d’ingénieurs du son et d’assistants. Mais que diable venait faire GBD dans cette galère ? Fan des Commodores depuis toujours, j’appréciais également leur chanteur en solo. Et Motown m’avait assuré une interview avec Lionel Richie. Pour la tourner, je n’avais qu’à emprunter un des cameramen de l’équipe Grumbach puisque nous bossions pour la même chaine publique. Easy…comme la chanson, justement. Quant au live pour illustrer mon sujet, je n’avais qu’à puiser dans le multi-cames de Grumbach…a walk in the park ! Et c’est en lisant le « conducteur » du tournage que j’ai réalisé que les Wet Wet Wet assuraient la première partie de Richie. J’ai donc demandé au réalisateur de faire tourner ses équipes pour le groupe de Marti Pellow et j’ai à nouveau emprunté un cadreur et un « sondier » pour les interviewer. D’autre part, je me souviens également que le groupe de Glasgow avait un manager, Elliott qui terrorisait toute la promo de la maison de disques au point que ces derniers l’avaient surnommé Elliott le Dragon ! Hélas, après ce prodigieux premier 33 tours aux trois hits « Wishing i Was Lucky », « Sweet Little Mystery » et « Temptation » le groupe part enregistrer un album à Memphis, et poursuit sa carrière jusqu’à la moitié des 90’s, sans forcément renouer avec le succès de ce « Popped In Souled Out ». Si le groupe a officiellement poursuivi sa route jusqu’en 2017, à cette date Marti Pellow a décidé de quitter Wet Wet Wet pour se lancer finalement dans une carrière solo.
Publié dans le numéro 233 de BEST
Mouillé Mouillé Mouillé, pour un groupe de Glasgow, quoi de plus naturel. Mais l’humidité de WWW n’est pas due uniquement aux intempéries. Il faut également chercher dans la moiteur des clubs soul de Detroit, dans les albums de Stax ou de Philadelphia, entre les miches de Donna Summer ou sur le torse velu d’Isaac Hayes. Petits blancs écossais, les Wets pratiquent la soul cool, pop et chocolatée comme le nappage des profiteroles. Insouciance rythmée et bluesée face à la crise, les Écossais exorcisent le cancer économique par leur feeling et un incontestable savoir-faire. Avant eux il y avait Hipsway – aujourd’hui séparés-, le groovy Average White Band et quelques autres Scottish à la négritude ravageuse. Après avoir usé les Curiosity Killed The Cat, les petits anglais et surtout anglaises ont jeté leur dévolu sur le quatuor de Glasgow et en particulier sur le beau Marti Pellow. Soulmen de charme ,les Wets pratiquent aussi la soul de choc comme les grands Earth.Wind and Fire ou Kool and the Gang, carrément. Funk aux yeux bleus, les Wets vibrent aussi du côté des Commodores de Lionel Richie, pour s’en convaincre il suffit d’écouter « l Can Give You Everything ». ll faut aussi évoquer « Sweet Little Mystery » aux échos Four Tops ou « Wishing l Was Lucky » aux accents Spinners. Après une telle suée, plus question d’échapper à la douche écossaise.
Publié dans le numéro 233 de BEST daté de décembre 1987