YUSUF/ CAT STEVENS « King Of a Land »

Cat StevensCe n’est pas à 75 ans que Yusuf/ Cat Stevens va changer. Et pourquoi en serait-il ainsi puisque depuis près de 60 années il sait si bien toujours autant nous captiver par sa voix inchangée et ses ritournelles plus addictives que les sucres d’orge. Et ce  « King Of a Land », son 17ème album-studio constitué uniquement de compositions originales, contrairement aux CD précédents, le prouve à nouveau : on peut vraiment faire des miracles avec un peu d’amour et une simple guitare acoustique.

Cat StevensSix ans après « The Laughing Apple » ( Voir sur Gonzomusic YUSUF/CAT STEVENS : « The Laughing Apple »  ) et trois ans après son « Tea For the Tillerman 2 » ( Voir sur Gonzomusic CAT STEVENS “Tea For The Tillerman 2”  ) le chat stéphane nous revient et c’est toujours une fête… même si coté convictions religieuses elles virent un peu au patronage preuve que chez Cat Yusuf n’est jamais très loin. Heureusement, à se cotés se tient toujours à la prod l’infatigale Paul Samwell-Smith, le légendaire ex-bassiste des Yardbyrds orfèvre de ce son cristallin qui accompagne Cat Stevens depuis les 70’s. C’est ainsi que tout démarre avec « Train On a Hill » simple voix, guitare séche puis cuivres. On connaissait déjà son « Peace Train » sur son « Teaser and the Firecat » de 1971, cette fois la voix est peut-être un peu plus fatiguée, mais l’émotion est intacte, préservée et c’est particulièrement émouvant lorsque « King Of a Land »  la chanson-titre se révèle une classique Cat Stevens avec chœurs d’enfants et un style folk pop sucré qui aurait pu tout aussi bien figurer sur « Tea For the Tillerman »…  on dirait presque une comptine enfantine. Plus surprenante voici« Pagan Run » avec son intro qui rappelle étrangement celle de « Sweet Home Alabama » de Lynyrd Skynyrd… avant de se transformer, portées par des guitares offensives à la Joe Walsh, en épique cousin germain de son énergique « Killing Time » sur son « Izitso » de 77, sans doute l’un des hits les plus solides et cool de ce nouvel album. Et soudain, on vire vers un peu vers la très bondieuserie avec l’acoustique et mélancolique forcément divine « He Is Tru ». Puis le Cat reprend son souffle avec la joyeuse balade « All Nights All Days » et l’on se dit qu’il a non seulement conservé intacte son âme d’enfant, mais que de surcroit il parvient toujours autant à réveiller celle qui sommeille en chacun de nous. « Another Night In the Rain » évoque presque l’intro de « Everybody’s Want To Rule the World » de TFF pour une pop optimiste, simpliste mais forcément entêtante.« Things » marque un retour  au mode guitare sèche-voix  qui sied si bien à notre baladin chypriote feeling « Mona Bona Jackson » où l’on évoque forcément les enfants qui grandissent ( « Where do the children play » 😜 ).

Cat Stevens« Son of Mary » Jesus loves you more than you will know… chantait Paul Simon, mais là en l’occurrence notre Yusuf est bien plus précis car dès le tout début il cite « Mary don’t you weep » sans doute en référence au classique gospel vocalisé entre autre par Pete Seeger, Aretha Franklin… et même le Boss, Bruce Springsteen, avec une bose dose d’émotion même religieuse, mon tout forme néanmoins une jolie prière vocale œcuménique. Même combat pour « Highness »  où l’on s elaisse surprendre par les voix black des chœurs avant que soudain la voix du Cat ne  monte soudainement au front… ou peut être plus à l’autel car la foi n’est jamais bien loin. Mais franchement la voix est top et l’orchestration juste parfaite pour qu’on se laisse emporter par le parfait savoir-faire de ce bon vieux magicien sonique sans se poser plus de questions. Et avec un titre comme « Highness », Yusuf se retrouve parfaitement au sommet… de son art. Avec « The Boy Who Knew How to Climb Walls » il signe l’une des plus belles chansons de l’album sur un style pur Cat Stevens guitare voix, cette même guitare si familière que sur « Baby You’re Right », « Trouble » ou encore « Where Do the Children Play » et forcément le pouvoir des 70’s joue à fond pour faire battre nos cœurs juste un peu plus vite. Avec « How Good It Feels » il ajoute encore une comptine enfantine et naive à son palmarès où il vocalise « I know what it’s like to be young » comme si le fait de le répeter à chaque instant préservait sa jeunesse éternelle sur un mode qui évoque un peu le thème de la chanson d’ « Harold and Maud ».Enfin, « Take the World Apart » clôt  joyeusement l’album  sur cette entrainante balade up-tempo  digne d’un feu de camp où l’on fait griller en cercle des marshmallows. Certes, cela ne constitue pas incontestablement le meilleur disque de Cat Stevens, mais pourtant on ne peut s’empêcher de respirer à pleins poumons tout l’oxygène  qui émane de ces simples et belles petites chansons.

 

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