WARREN  ZEVON « The Envoy »

Warren ZevonVoici 42 ans dans BEST GBD se plongeait dans la folie de Warren Zevon, juste halluciné par l’étourdissante guest-list de ses invités Don Henley, Lindsey Buckingham, Steve Lukather , Danny «  Kooch »  Kortchmar, JD Souther, Graham Nash, Russ Kunkel sans oublier  sur la majorité des titres Waddy Wachtel, Leland Sklar et Jeff Porcaro, de ce « The Envoy », sixième LP du singer songwriter originaire de Chicago qui prendra son envol dans la Cité des Anges. Flashback…

Warren ZevonLinda Ronstadt, les Eagles, Fleetwood Mac… on peut dire que dès le milieu des 70’s, Warren Zevon a su intégrer avec art cette scène de LA version Laurel Canyon qui dominait alors le rock US dans la foulée de Woodstock. Fils d’émigrés feujs d’Ukraine, le jeune Zyvotofky ne tarde guère à se muer en Warren Zevon lorsqu’il décide de vouer sa vie à la folk music. Après quelques succés sur la côte est, dont une contribution à la superbe BO de « Midnight Cowboy », c’est en Californie que décolle véritablement sa carrière, lorsqu’il signe sur Asylum records. Son second LP, l’éponyme « Warren Zevon » compte déjà une galaxie de stars de la West Coast, une formule à succès qui lui sourira jusqu’aux 90’s. Jusqu’à la fin de sa vie, Zevon continuera à publier des albums. Hélas en 2003 le singer song-writer est terrassé par un cancer. Il s’éteint à seulement 53 ans à Los Angeles, cette ville qu’il aimait à la folie… et en matière de folie, Warren Zevon n’avait de leçon à recevoir de personne.

 

Publié dans le numéro 172 de BEST

 

Warren Zevon n’est pas a proprement parler un chanceux. Comme Elliott Murphy, il est assez maso pour vivre là où il ne se sent pas tout fait bien. C’est la création par réaction : manifestement, Zevon est fIippé, dérangé, torturé. Derrière ses verres épais, lorsqu’il se laisse porter par son auto sur les avenues de L.A., es idées doivent tourbillonner dans sa tête. Des idées noires et amères qui contrastent avec les couleurs et la facilité de la vie Californienne. Zevon est à l’opposé de l’optimisme à la Jackson Browne. Et quand on vit aux States, quoi de plus déprimant qu’un cocktail NBC-CB S-ABC-News. Zevon écrit ses chansons en regardant le monde qui défile sur ses couleurs en PAL. « The Envoy », le plénipotentiaire, c’est le syndrome Philip Habib, comme « Charlie’s Medecine » celui de la rubrique des faits divers.

Jackson Browne Warren Zevon John Belushi

Jackson Browne Warren Zevon John Belushi

Chez Zevon, on meurt et on flippe, on se dope à la douleur. On se fait tirer sa petite amie par des marlous polynésiens : les Hula Hula Boys. La déprime aidant, Warren peut plonger aussi grave que son confrère Tom Waits. Sa voix juste un peu chevrotante est celle d’un animal blessé par les coups de la société. Parfois, elle se rapproche de celle de Byrne : « Ain’ Tthat Pretty At All » replacé dans un contexte musical West Coast a des relents du punch Talking Heads, Up and down… Up and down : Zevon passe du cafard le plus sombre à l’espoir. « Looking For the Next Best Thing », c’est la trouée dans les nuages du smog cérébral de Zevon, comme ce « Never Too Late For Love » qui me rappelle le « Too Late For the Sky » de Jackson. Normal, Warren, Jackson, Kootch, Don Henley et tous ces musicos forment une véritable tribu : on a l’habitude de retrouver les uns sur les albums des autres et vice-versa. « The Envoy » n’échappe pas à cette formule club : les crédits ressemblent à une liste d’invités pour une sacrée party à Laurel Canyon. « The Envoy » est un nouveau volet des chroniques de la vie de Zevon, un quotidien violent et torturé qui l’entraine doucement vers la pente de la folie.

 

Publié dans le numéro 172 de BEST daté de novembre 1982BEST 172

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