VOODOO LOUNGE UNCUT

Mick & RonLe plus important dans ce « Voodoo Lounge Uncut », c’est qu’il illustre la toute première tournée sans Bill Wyman, remplacé par Daryl Jones, toujours tenant du titre de bassiste des Stones à ce jour. Filmé le 25 novembre 1994 au Joe Robbie Stadium de Miami, c’est un très long track-listing de 32  chansons, marqué par la présence de quelques guests tels Sheryl Crow, Robert Cray ou le légendaire Bo Diddley. Seule ombre au tableau…bien trop de titres du CD « Voodoo Lounge » dans ce « Voodoo Lounge Uncut ». Comme on dit trop de vaudou tue le vaudou 😉

Rolling-Stones-Voodoo-uncutSeule sur scène, face aux 56.000 spectateurs du Joe Robbie Stadium, c’est Woopi Goldberg qui s’y colle. « Bonsoir Miami…bonsoir le monde…soyez les bienvenus….je suis ici ce soir pour une chose et une seule : je suis là pour présenter LE groupe qui a su nous apporter LA musique. Une musique dont nos parents nous avaient pourtant bien dit que nous ne devrions pas l’écouter. Et, pourtant ce soir, tous nos parents sont parmi nous. Beaucoup ont tenté d’imiter ce groupe, mais nul n’y est jamais parvenu. Il n’y en a qu’un. Je suis donc à la fois honorée, fière et reconnaissante d’avoir à vous présenter le plus grand de tous les groupes de rock du monde…les Rolling Stones… »

Et c’est parti pour le grand cirque. Mick en manteau rouge pour un « Not Fade Away », forcément vénéneux. Première réaction : voici 24 ans qu’est-ce qu’ils faisaient jeune malgré leur cinquantaine. Ils vont sillonner 44 villes nord-américaines entre aout et janvier. 64 dates en 5 mois. Moi j’avais eu le privilège d’assister au concert de l’Olympia le 3 juillet 1995, incroyable show où de l’autre coté du balcon à 10 mètres de moi, Jack Nicholson debout sur son siège bondissait aux rythmes de « Jumping Jack Flash ». Quel kiff de voir ce groupe légendaire dans une salle à dimension humaine. Bon, pour revenir à nos moutons Voodoo, il faut se souvenir que tout n’était pas rose dans la famille Stones. Certes, on était sorti de la période glaciaire « Steel Wheel » où, durant le bien nommé « Seel Wheel Tour », Keith et Mick faisaient absolument tout ce qu’ils pouvaient pour avoir à se croiser le moins possible. Sur « Voodoo Lounge », on va dire qu’on en est au début du dégel entre nos deux glimmer twins. Mais, comme c’est toujours dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes, forcément avec le catalogue béton des compositions des Stones, dur de trouver une classique qui nous laisse indifférents. Alors, forcément, on ne résiste pas à un vibrant « Tumbling Dice ». Mick salue son public : « Bonsoir Miami, on va vous faire un truc qui s’appelle « You Got me Rocking » ». Service obligatoire, on fait le single du nouvel album. Bon, on ne  peut pas leur en vouloir d’essayer. Mais, quand même. Puis, on revient enfin aux fondamentaux, avec ce bon vieux « Rocks Off » de « Exile On Main Street ». Cool. Puis, notre diva tombe la redingote rouge, pour se mettre en chemise blanche sur T shirt noir. Puis, again, on se tape un petit coup du Voodoo SAV  avec la faible « Sparks Will Fly ». Et c’est hélas encore pire que « You Got me Rocking ». Mick présente Sheryl Crow pour une version en duo torride de « Lives With Me ». Suivie de l’ inoxydable « Satisfaction »  mais en version remix ultra-rallongée. C’est l’époque ou Mick faisait tous ces kilomètres à courir sur des passerelles et des échafaudages d’un bout à l’autre de la scène. Entre temps, il a également tombé la chemise pour finir en T shirt black. Super solo de super Keith. Puis, Mick enfile une chemise verte pour un joyeux « Beast of Burden » et on se dit qu’un concert des Stones c’est aussi un défilé de mode avec Brenda toujours en vedette.

Mick and Keith« Angie » troublante et cool, assez slow motion.  Mélancolique « Dead Flowers » perle cachée de « Sticky Fingers ». « Sweet Virginia » intime avec à l’  harmonica suivi d’un petit message à son public :  « vous m’avez manqué ! » Plein d’attention, on découvre « Heartbreaker » avec un mignon logo de cœur transpercé par un sabre.  Rock and Roll. Avant un joyeux « Stop Breaking Down » avec Robert Cray. Et pour poursuivre cette série “blues” Mick fait monter sur scène un nouvel invité pour “Who Do You Love”. Et l’on se dit :  c’est sûr  qu’il est  vraiment beau Diddley. Guitare rectangulaire chapeau de feutre, lunettes format mega pour une séance de magnétisme entre deux géants aux guitares juste infernales. Mimiques et danse de Jagger, coolitude infinie de Keith, nervosité de Ron Wood…cocktail explosif et voudou vraiment lounge. Après un pauvre et trop long « I Go Wild », on respire avec un « Miss You » bien funky, sauf qu’on est pas vraiment dans les années #metoo, puisque le boss plote allègrement le « tuchès » de Lisa Fischer, sa choriste black, devant tous ces spectateurs. Bon, il la fait aussi chanter et leur version de « Miss You » est funky en diable… Autre temps, autres mœurs, et en version remix largement étendue, pulsé à coups de wooo wooo wooo… Suit un nouveau flirt avec Lisa Fischer et cette fois carrément, il y a  échange de langue en gros plan, avant que le boss ne présente Bernard Fowler, Bobby Keys et les musiciens. Avec « Honky Tonk Woman », on plonge dans le grand spectacle à la Las Vegas, avec un incroyable light show. Du coup, pour bien illustrer le théme de la chanson, on a droit aux gros plans sur quelques vieilles groupies édentées aux gros seins (humour !). Bravo le réale ! Comme à chaque concert, Keith se retrouve enfin aux commandes avec « Before They Make Me Run”, défoncé et faux, mais tellement attachant et empreint de pureté rock. On se reset Jagger d’un cou, avec un diabolique Mick, travesti en Baron Vendredi, portant redingote, haut de forme et lunette de soleil rondes. Voodoo un jour voodoo toujours sur un « Sympathy For the Devil » comme dans James Bond “Live and Let Die ». « Please to meet you…. » sussure-t’il dans la lumière rouge infernale, avant de tirer sa révérence à la fin.

Et la tension repart à nouveau, avec l’espiègle « Monkey Man », super morceau sauvage et enfiévré. Nouvel épisode de flirt en public avec sa choriste black, en torride pelotage live pour chant en duo « je te touche… tu me touches » tout en échangeant des regards sauvages incendiaires et forcément  monkeys…

Avant d’enchainer la puissante « Street Fighting Man ».  Seul et unique problème : chacun des Stones,à l’exception de Charlie, s’observe un peu dans son coin en chien de faïence. Mick et Keith s’évitent scrupuleusement, comme deux grands fauves en cage. On ne peut pas dire que cette période 94/95 ait été la plus chaleureuse entre les deux Stones majeurs. Mais, le groupe reste une super machine qui tourne parfaitement. Même si un peu d’union fait parfois plus de force. Jagger s’illustre en lapin Duracell qui ne cesse jamais de courir d’une extrémité à l’autre de l’immense scène..

Comme son titre l’indique si bien… « It s Only Rock and Roll”,  et Mick étreint Ron Wood mais bien évidemment pas Keith…  c’est un peu dingue comme constat. Enfin, Mick va serrer les pinces dans le public. Et tout s’achève en beauté avec un petit « Brown Sugar », suivi d’un vaillant « Jumping Jack Flash » en bouquet final. Mais pas si vite… « Voodoo Lounge Uncut » nous révèle son bonus, soit cinq titres live supplémentaires, capturés non pas en Floride comme ce concert, mais filmés au Giants Stadium de New York entre le 12 et le 17 aout 1994. « Shattered », « Out Of Tears » « All Down the Line », « I Can’t Get Next To You” et “Happy” complètent le track listing. Incontestablement indispensable pour tout aficionado de la bande de Jagger, ce “Voodoo Lounge Uncut » se révèle néanmoins dispensable pour les autres. Mais qu’attendent- ils pour sortir ENFIN le mythique « Les Stones aux abattoirs » de 76 ? Damned !

 

 

 

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1 réponse

  1. Zak Alister dit :

    Le truc dingue c’est que Ronnie a écrit It’s Only Rock’n’Roll. Un soir, Mick passe chez lui et lui demande: « T’as pas une chanson là,.. à nous filer? »..
    Et toc. Royalties for Woody? I don’t know…

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