UNBURYING THE GEMS : WENDY & LISA

Wendy & Lisa & Prince by Getty images

Pour avoir interviewé (presque) toutes les filles de Prince, de Vanity à Jill Jones, en passant par Apollonia, Sheila E, Taja Sevelle et j’en oublie ( Voir sur Gonzomusic  DANS LE HAREM DE PRINCE ), je n’ai jamais eu l’occasion de tendre mon micro à Wendy & Lisa. Et je le regrette encore aujourd’hui, c’est sans doute pour cela que j’aime autant me faire sonner les cloches par le tovarich Ramon Pipin qui nous extraie de sa mine secrète des joyaux méconnus du rock rappelle l’existence de ce diamant brut dans sa gangue que représente ce « Girl Bros » de 1998, du duo de ces brillantes spadassines  du rock – C fun au féminin, non ?- du Kid de Minneapolis tout au long de sa période… révolution… naire !

Par Ramon PIPIN

Prince Roger Nelson ( Voir sur Gonzomusic   ) reste incontestablement l’un des plus grands artistes de ces 50 dernières années. Donc il n’a rien à faire dans cette série. Mais en revanche je voudrais aujourd’hui m’attacher à Wendy Melvoin et Lisa Coleman, qui, après la dissolution de son groupe « The Revolution » en 86 dont elles étaient les piliers, entamèrent une palpitante carrière solo. Leur apport à la musique du Purple One, est je crois, très minimisé et cependant majeur. Les voicings des accords de « Purple Rain » sont, d’après ce que j’en sais, la création de Wendy comme elle l’explique d’ailleurs dans une video. Elles contribuèrent massivement à son œuvre de 80 à 86, surtout dans le LP « Around the World In a Day » et « Parade » et le manque de reconnaissance dont elles furent l’objet fut d’ailleurs la source de tensions qui aboutirent à la séparation et leur départ.

Elle sortirent 3 albums de grande qualité, funk mâtiné de pop aux rythmiques redoutables et aux mélodies itou où affleurent des envolées psyché : « Wendy and Lisa », « Fruit At the Bottom » et « Eroica » mais ne rencontrèrent qu’un succès d’estime. Puis, après un enregistrement jamais sorti produit par Trevor Horn (que j’aimerais bien écouter !), parut en 1998 l’album « Girl Bros » et c’est pour moi un disque majeur et magistral, écrit en hommage au frère de Wendy, Jonathan, à l’époque clavier des Smashing Pumpkins et mort d’une OD en 96.

Enregistré par Tchad Blake, qui en duo avec Mitchell Froom ( l’ex-mari de Suzanne Vega qui avait réalisé l’incroyable « Swordfishtrombone », l’un des meilleurs 33 tours de Tom Waits : NDREC)  produisit quelques-uns des albums les plus cruciaux des années 90-2000 (Los Lobos, Richard Thompson, Crowded House, Elvis Costelle, Suzanne Vega, la liste est longue…), les chansons, plutôt sombres et downtempo, regorgent de richesses harmoniques et mélodiques et surtout d’une émotion à fleur de peau qui vous secoue la moelle et vous dresse le poil, surtout dans la chanson « Jonathan ». Cet album rare est vraiment une perle que j’écoute régulièrement et que je recommande vivement à ceux qui me font confiance et me remercient parfois pour leur avoir fait découvrir des « Unburied Gems ».