THE MIGHTY LEMON DROPS « Happy Head »
Voici 30 ans, dans BEST, GBD fondait comme la rondelle de citron dans le thé sur le rock acidulé psyché de ce tout premier LP des Mighty Lemon Drops. Hélas, cinq albums plus tard, en 92, la formation de Wolverhampton dans les West Midlands se sépare. Trois décennies plus tard, l’écho de leur souvenir résonne pourtant toujours inexorablement dans ma mémoire de rock-critic.
Certes, ce tout premier 33 tours de The Migty Lemon Drops avait été publié fin 86 en Angleterre, mais en ce temps-là il y avait un sacré long way to Tipperary entre les sorties anglaises et européennes, ce qui explique que cette chronique ne sorte dans BEST que dans ce numéro daté de mars sorti le 20 février 87. D’emblée, j’avais craqué sur le groupe de Paul Marsh qui évoquait tout ce que j’aimais du psychédélisme revisité des bands de Liverpool, tels Echo and the Bunnymen ou encore Teardrop Explodes. Mais pas seulement. 30 ans plus tard, en réécoutant cet « Happy Head », on se sent empreint d’une inexorable nostalgie pour cette période bénie et insouciante. Flash-back….
Publié dans le numéro 224 de BEST
Cet hiver 81 sur les platines destroyées de mon studio de radio pirate je bombardais la FM de deux groupes frais. Nouveaux, bandants, à très haute teneur en psychédélisme : Echo and the Bunnymen et The Teardrop Explodes. Cinq ans plus tard, Julian Cope l’ex-leader des Teardrop fait son come-back et l’on voit soudain émerger ces Mighty Lemon Drops. Similitude de feeling, de son et surtout de phrasé. Cope me rappelait irrésistiblement Jim Morrison. Paul March c’est le même combat. La déchirure acide de la dope, les moments d’égarement et soudain les débordements du speed. Les Lemon Drops savent aussi être brûlants. Copie conforme ? Non. On dit plutôt « inspiré par ». Et pourtant, lorsque j’écoute « Like an Angel » des Lemon Drops, je pense « Light My Fire » des Doors. Acidulés, ces « Lemon Drop» sont aussi atteints de la variante rock de lu maladie de Parkinson. Après les Feelies et les Woodentops, il faut ranger les Mighty Lemon Drops du côté de ces frénétiques-là. Rolling Stones période « Their Satanic Majestics » et le Velvet tendance « White Light White Heat » complètent le (joli) tableau. À ce stade, il faut choisir. La bonne conscience de ma rock culture me hurle dans mon for intérieur : « arnaque », « pompage », ignominie – mais je n’en ai que faire ! Le rock des Mighty Lemon Drops me donne une irrésistible envie de battre mon kangourou domestique au saut en hauteur. Alors tant pis si leur « On My Mind » n’est qu’un brillant re-make de « Sunday Morning…qui saurait s’en plaindre ?