THE LAST MAN ON EARTH
Will Forte échappé de « Saturday Night Live » incarne Phil Miller, le dernier homme sur Terre après avoir vu l’entière population disparaître terrassée par un virus. Mais Phil est il vraiment…vraiment seul ? Pour une première « comédie catastrophe » décalée c’est réussi : jamais la fin du monde n’aura été aussi fun depuis « Hitchiker’s Guide to the Galaxy ».
On se souvient tous de ces films de SF où le dernier héros sur Terre doit combattre des hordes d’êtres malfaisants de toutes sortes comme « Le Survivant » ou son remake « The Omega Man », ou encore « 28 Days Later ». Cette fois pourtant, le dernier homme est un looser total. Et il ne manque pas de le prouver. Phil Miller va d’abord parcourir dans un Greyhound poussièreux les 48 Etats (Hawaï et l’Alaska » étant plus compliqué à rejoindre) des US à la recherche de survivants. Phil en profite pour récupérer quelques objets dont l’original de 1776 de la Constitution des Etats Unis et le tapis du bureau ovale du Président avec son fameux sigle où l’aigle tient entre ses griffes le rameau d’olivier et les flèches.
Seul au monde…ou presque !
Notre héros glane aussi dans les musées quelques toiles dont le fameux Washington traversant le Potomac. Il « sauve » aussi quelques Monet, Van Gogh et autres Rembrandt. De retour chez lui, Phil écrit sur un panneau à l’entrée de la ville « Je suis vivant à Tucson » avant de s’installer dans une magnifique demeure…qu’il ne tarde guère à ruiner, lançant un « Project X « à lui tout seul , la sublime bicoque devient très vite une décharge. Et comme il n’y a plus d’eau, une des piscines va servir de « pipi room » ( et le reste !). Il fait aussi une razzia de magazines cochons pour…occuper ses soirées ! Angoissé par sa solitude, notre héros va faire comme Tom Hanks dans « Seul au Monde » : il dessine une bouche et des yeux à des ballons. Il leur donne un prénom et se met à leur parler comme à de vieux potes. Mais plus que l’âme frère, ce qui pèse plus que tout à Phil Miller c’est l’absence d’âme sœur. Alors il boit pour oublier et se saoule inlassablement dans une piscine pour gosses, remplie à raz bord de Margarita.
A force de déprime, il décide finalement de mettre fin à ses jours en fonçant sur un énorme rocher avec son auto. Mais, au tout dernier moment, il freine : il a aperçu un panache de fumée dans le lointain. Il fonce. Dés son arrivée Phil remarque des sous vêtements féminins qui sèchent sur un fil. Le choc est si violent qu’il tombe immédiatement dans les pommes. Il se réveille dans les bras de…Carol. Elle avait vu son mot sur le panneau. Elle le cherchait. Mais hélas la dernière fille sur Terre n’est pas exactement à l’image des filles des magazines de charmes qu’il a entassé chez lui. Cette fille serait même plutôt « vieille fille » avant l’âge. Car Carol Pilbasian est quelque peu… conventionnelle. Elle l’oblige à s’arrêter à chaque signe « stop » en conduisant alors qu’il n’y a pas âme qui vive. Ou lui interdit les emplacements « handicapés » sur les parkings…vides ! Et pas question de coucher avant le mariage…même pour sauver l’espèce humaine. Révélé par Saturday Night Live comme tant et tant de très grands comiques Américains ( John Belushi, Dan Aykroyd, Chevy Chase, Bill Muray, Eddie Murphy, Adam Sandler, Will Ferrell etc…) Will Forte emprunte avec panache la piste de ses aînés. Son personnage de looser ressemble beaucoup à ceux incarnés par Seth Rosen : le pauvre type sympathique qui ne s’en sort que parce qu’il sait être touchant. Les deux producteurs, Phil Lord et son complice Christopher Miller, se sont déjà distingués au grand écran avec des films comme « 22 Jump Street » et surtout l’an passé « The Lego Movie ». De son coté,Will Forte s’est particulièrement investi dans cette aventure de « science-fiction-fun » co-produisant et surtout écrivant le script du premier épisode « Alive in Tucson » diffusé sur la Fox le 1er Mars dernier. Dans une interview, il explique que « le plus dur lorsque nous avons tourné, c’était d’obtenir un silence total autour de nous. ». Il est vrai que le dernier homme sur Terre peut difficilement être crédible s’il est noyé sous les klaxons ou les marteaux piqueurs. Le résultat est assez abouti. La série compte douze épisodes et on peut même parier sur une « saison 2 » car Forte, avec son humour attachant comme le sparadrap du Capitaine Haddock, ne trahit pas son patronyme…fortiche !