THE GET DOWN

 

 The Get Down

Décidément cet été joli coup double pour Netflix qui mène déjà la danse TV avec STRANGER THINGS et qui diffuse l’AUTRE série dont tout le monde parle THE GET DOWN qui nous retourne vers le futur de la genèse du rap à NY. Mais hélas si STRANGER THINGS est une série phare qui a tout le potentiel pour pouvoir grandir avec ses fans à l’instar d’un Harry Potter, je serai bien plus circonspect quant à l’avenir de THE GET DOWN. Autopsie d’une vraie-bonne intention loupée.

 

The Get DownJe vais être direct, voire un peu brutal. Si on peut accorder un seul satisfecit à THE GET DOWN, c’est bien au niveau auditif. Peut-être la série aurait elle fait un bon feuilleton radio, mais depuis le « Guerre des Mondes » interprétée par un certain Orson Welles, ils sont hélas passés de mode. Pourtant, la seule indéniable réussite de THE GET DOWN réside dans le choix raccord, pointu et d’une aveuglante exactitude des musiques de l’époque fin des 70’s, transition brutale de la discoïtude à la rapattitude coté black, comme coté blanc lorsque le punk avait su réveiller le rock. Et dans ce pilote de la série de Baz Luhrmann- car C bien lui tout le problème, hélas- la seule incontestable réussite est la programmation musicale des chansons de l’époque. Comme l’insubmersible « Rubberband Man » des Spinners ou le génial et si emblématique « Wild in the Street » de l’immense Garland Jeffreys. Pour le reste, hélas, tout le reste est aussi indigeste que ces monumentales pâtisseries américaines d’où jaillissent parfois des pom pom girls. Trop. C’est trop. C’est comme donner un kilo de sucre à un diabétique. Certes, il est fort louable de vouloir retracer l’épopée héroïque des pionniers du rap. C’est une formidable histoire. Et je suis bien placé pour en parler pour avoir interviewé tous ces pionniers à l’aube des 80’s, les Grand Master Flash and the Furious Five comme les Afrika Bambaata et autres. Mais THE GET DOWN est à des années lumières de la réalité historique.

Le retour des amours des Tony et Maria de la blackitude agitée

The Get Down

Même si la violence de l’époque veut être suggérée, tout est trop beau, aseptisé, idéalisé, déformé par le prisme néo-hollywoodien rococo, cette vision presque obsessive des « Ziegfeld Follies » d’un certain Baz..qui nous refait ici son cocktail-mix de « Romeo + Juliette » et de « Moulin Rouge »…mais à la sauce rap, cette fois.  (Bon j’avoue j’ai aussi détesté son « cover » du « Great Gatsby »). Gasp ! c’est pourtant la cuisante réalité de THE GET DOWN où le jeune Zeke futur messie MC…mais non ? Mais si…est amoureux de la jolie Mylène, pure fille de pasteur qui se rêve en nouvelle diva disco sexy à la Donna Summer, au grand dam de son père …lequel la damne forcément . C’est la totale, Lurhmann nous refait même la scène de la disco danse de Travolta dans « Saturday Night Fever » …sur « Disco Inferno » si opportunément emprunté justement à  cette même « La fièvre du samedi soir ». Non? Si ! Certes, entre les chants et les tentatives de séduction de Zeke ce bon Baz nous a ménagé un peu d’action. Des buildings fantômes du Bronx comme à l’époque, des incendies volontaires/ arnaques à l’assurance et à la convoitise des promoteurs à futurs bobos, à un semblant d’intrigue politique sur fond de clientélisme maffieux en passant par quelques coups de feu sur fond de naissance du break et des graphes, tout y passe. Mais sans saveur, hélas. Sans cette tension raciale et politique, cette force intrépide et folle qui animait alors mes pionniers du rap. Baz aurait dû demander conseil à ceux qui savaient, tel Russell Simmons ou bien se confesser auprès du révérend Run DMC…I don’t know, mais contrairement à ce que laisse sous-entendre THE GET DOWN,  ce ne s’est pas passé comme cela, ce n’était pas du tout West Side Story à la sauce hip hop comme le retour des amours des Tony et Maria de la blackitude agitée.

 

Diffusée sur Netflix depuis le 12 aout 2016

 

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