STING « 3.0 Live »

Sting et Gims

Sting et Gims

Cette fois c’est sûr et certain, il est bien parti en sucette avec la publication de ce « 3.0 Live », pauvre Sting !  L’image angelico-diabolique de Ace Face dans « Quadrophénia » en prend un sacré coup dans la tronche ! C’est pire que de chanter en duo avec Gims, car pour un musicien, devenir l’ombre de soi-même c’est sans doute être un écho de soi et c’est hélas ce qui advient ici. Car le bilan de ce disque en public de trop se révèle juste pathétique, comparable « aux cris déchirants du dindon qu’on castre » dixit notre Ramon Pipin national !

StingPar Ramon PIPIN

Il a fait partie d’un des plus grands groupes de ces 50 dernières années. Peroxydé à l’époque jusqu’au sommet du crâne, il nous offre aujourd’hui le spectacle pitoyable du mec qui cherche sa teinture d’époque mais ça ne se fait plus chez son coiffeur.  Sting vient donc de commettre à mes oreilles l’un de ces « albums qui font peine à entendre » — une série à creuser…

Entouré du guitariste Dominic Miller qui s’évertue à reproduire note à note les géniales parties de guitare créées par Andy Summers au sein de Police, et du batteur luxembourgeois (?) Chris Maas qui lui, fait vraiment pâle figure derrière le si formidablement inventif Stewart Copeland, celui qui propulsait les titres à des hauteurs stratosphériques, les playbacks pachydermiques soutiennent le désormais glapissant Sting. A l’écoute de « Roxanne », (8′!) extrait de cet album live « Sting 3.0 live », j’ai pensé aux cris déchirants du dindon qu’on castre…

StingOui je sais, on va m’accuser de tous les maux, — mais pour qui je me prends ? non mais tu t’es regardé etc. — mais je n’en ai cure, — comme dit Robert Smith. Qui aime bien châtie bien et j’ai aimé ce groupe. J’étais déjà addict auparavant mais l’album « Synchronicity » figure dans mon Top 50 et lorsqu’en 1983, à L.A. pour l’enregistrement de l’album « Morgane de toi » avec Renaud, « Every Breath You Take » a envahi les ondes, je suis resté scotché par l’évidence de cette chanson, ces arpèges délicats incorporant cet intervalle de seconde affectionné par Summers, la batterie séche et implacable de Copeland avec ces soubresauts si uniques, cette improbable modulation centrale au demi-ton inférieur et ce texte sinistre et malaisant sur un homme qui épie sa femme à chaque instant, fou de jalousie. Autobiographique sans doute car c’est l’époque où il se sépare de son épouse Frances Tomelty. Oui, on est inspiré par la douleur…  Lorsque j’entends ça aujourd’hui, lors de ce concert, il n’y a plus aucune émotion, aucune magie, c’est parfaitement mécanique et désincarné — comme dit Marcel. Sting a encore de beaux restes et est un grand songmaker mais pourquoi tenter de faire revivre ces œuvres créées par 3 musiciens aussi exceptionnels, et avec tant de balourdise ?

A offrir à tous ceux qui ont aimé Police afin qu’ils voient que la vieillesse est souvent un naufrage. Et comme sur le Titanic, il n’y aura pas assez de bateaux de sauvetage pour tout le monde !

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