SPARKS « Angst In My Pants »
Voici 41 ans dans BEST GBD renouait avec de vieilles connaissances : les Sparks. Cet été 82 en effet Ron et Russell publiaient le 11 ème épisode de leurs fulgurantes aventures soniques, et le bien nommé « Angst In My Pants » était encore à la hauteur de nos attentes sous son incroyable pochette militant pour un mariage gay qui était bien loin d’être inventé et son titre en forme de titre improbable pour un manifeste trotskiste :« La colère dans mon pantalon » ( sic !). Flashback…
Porté par son prodigieux « I Predict », je prédisais prophètiquement un avenir radieux à ce successeur de « Whomp That Sucker » que j’avais déjà chroniqué dans BEST. Et je ne m’étais pas trompé puisqu’avec ce single, pour la première fois depuis l’aube des 70’s les Sparks percutaient les charts Les Sparks m’avaient certes habitué à leurs fantasques ( Voir sur Gonzomusic LES SPARKS À PARIS ), cette fois à nouveau ils nous entrainaient dans un joyeux délire, la preuve par cet hallucinant « Moustache » où Russell vocalise « M-M-M-M-M Mustache/ M-M-M-M-M-M Mustache/ M-M-M-M-M-M Mustache A hundred hairs make a man » soit « M-M-M-M-M Moustache/ M-M-M-M-M-M Moustache/ M-M-M-M-M-M Moustache/ Cent cheveux font un homme »… et tout ça sans un seul cheveu sur la langue !
Publié dans le numéro 167 de BEST
La presse l’avait annoncé, j’avais du mal à y croire et pourtant l’évidence paraît cette fois imparable : Russell et Ron se sont enfin décidés, ils convolent aujourd’hui dans le plus parfait bonheur. Sur la pochette intérieure de « Angst In My Pants », le tout nouveau-né des Sparks, figure d’ailleurs la photo-souvenir de leur voyage de noces aux Niagara Falls. « Hi from the Rainbow Bridge » pourrait bien être la légende. Ron et Russell sont des ados attardés, ils adorent les petites filles et les yaourts aux fruits. Leur musique leur ressemble assez, elle est indissociable de leur personnalité B.D. Comme ils sont toujours liés à Giorgio Moroder, leur ex-producteur, les Sparks ont enregistré au Musicland de Munich, sous la direction de Mack (by appointments to Queen). « Whomp That Sucker » avait amorcé l’évolution des deux frères vers un Gulf Stream plus rock « Angst In My Pants » continue franchement dans la même direction. Sparks, aujourd’hui, est à nouveau un groupe, comme au bon vieux temps de « Kimono My House » ou d’« Indiscreet », sans pour autant choir dans le piège « oldies but goodies ». Vous aimez les « Lapalissades » ? « I Predict » sera votre mélodie de chevet et vous y verrez les occupants russes se faire bouter hors de France par le patron de chez Maxim’ s. Vocalement, Russell n’a rien à envier à personne et surtout pas à Brian May, par exemple, dans la région des aigus. Depuis le temps qu’on vous le répète, vous devez bien avoir fini par comprendre : les Sparks n’ont jamais cessé de se faire piller par les autres. « Sextown U.S.A. », c’est mieux que Pey-ton Place et Pigalle réunis, la ville torride du sexe qui sommeille en chaque Américain. Mes deux titres préférés sont pourtant « Sherlock Holmes » et « Instant Weight Loss ». Lorsque les Sparks parient sur la mélodie, c’est Dysneyworld et Kung Fu fightin’ où quelques explosions de missiles dans ma salle de bains : désirez-vous passer la nuit dans les bras de Sherlock ? La chanson me rappelle irrésistiblement « Never Turn Your Back On Mother Earth », mais c’est la porte ouverte à la fantaisie. Super, ce régime amincissant d’ « Instant Weight Loss » si vous avez quelques livres de surplus, faites selon la méthode Sparks et bouffez à vous éclater la panse. Cher Ron, cher Russell, je vous souhaite à tous deux beaucoup de bonheur dans votre nouvelle vie. Dans le cas d’un heureux événement, n’hésitez pas, brisez la glace, je serai toujours ravi d’être le parrain…
Publié dans le numéro 167 de BEST daté de juin 1982