So long PPA my rock and roll bro’
Il y a des news comme celle-ci qui peuvent largement vous gâcher votre journée ensoleillée, des jours où l’on a la sensation de s’être ramassé une douche froide, des jours comme aujourd’hui lorsque j’apprends la disparition de Philippe Pierre Adolphe. Auteur, rock critic, réalisateur, patron de label, disquaire… derrière ses yeux bleus perçants, mon pote comptait de bien nombreuses casquettes. Hélas, l’ami PPA a fini par rendre les armes la semaine dernière face au cancer qui le dévorait, il s’est éteint durant son sommeil, une bien triste nouvelle pour le rock et la culture.
C’est sur que pour courir dans les coursives de Cognaq-Jay, il fallait ne pas perdre de temps. À la « Télévision Française », comme on disait alors, c’était un peu comme dans un sous marin. L’immeuble chic des années trente sis dans le 7ème arrondissement n’avait pas du tout été conçu pour abriter une chaine de télé, TF1 en l’occurrence, c’était un dédale de coursives, de passerelles et de couloirs sur plusieurs niveaux et pour aller de la salle de montage au plateau du direct c’était souvent… compliqué. Un peu partout des interphones étaient installés et lorsque le rédac chef de l’édition de 18 :00 du Journal télévisé, Patrice Drevet, avait besoin de notre sujet, de son lancement ou tout simplement de nous, on entendait nos noms crachés dans la petite bote métallique. Et comme on devait speeder, du coup JLB, GBD ou PPA ça allait beaucoup plus vite que José Louis Bocquet, Gérard Bar-David ou Phillipe Pierre Adolphe. Près de 40 ans plus tard, ces diminutifs par initiales nous sont restés, mais aujourd’hui je pleure la disparition à 61 ans de notre frère d’armes Philppe Pierre Adolphe alias PPA. Au tout début de Gonzomusic ( Voir sur Gonzomusic LE MAQUIS MEGASTORE de PPA ) j’avais publié un long article consacré à mon pote PPA qui venait d’ouvrir au cœur de Paris rue Saint Denis, sa boutique-label, le Maquis Magastore à la fois boutique de vinyles prisé et petit label rock furieusement indépendant. Avant TF1, PPA et moi on a parcouru les mêmes circuits de Rock and Folk à Actuel en passant par BEST. PPA a aussi publié quelques bouquins dont le précurseur « Rap ta France », avant de se lancer avec courage dans son label au nom prédestiné : le Maquis !
Car c’était bien toute sa conception de la musique faite d’abnégation, de liberté et d’indépendance. Sa mission : remettre au gout du jour des artistes oubliés des années 80 tels Alan Vega, James Chance, A Certain Ratio, les Blow Monkeys et bien d’autres… Récemment, l’ami PPA avait rejoint la nouvelle formule de BEST version « mook » ( magazine+ book) en version trimestrielle, où je signe également. Pour le dernier numéro « Spécial rock belge » PPA était parti en Belgique interviewer les boss de PIAS et des Disques du Crépuscule, je me disais super : « s’il part en reportage, c’est qu’il va mieux », hélas comme bon nombre de ses amis, je me trompais lourdement. Philippe Pierre Adolphe était en rémission de son cancer qu’il combattait depuis de très longs mois et celui-ci a fini par le rattraper, bien trop vite, bien trop tôt. Et c’est avec douleur et stupéfaction que j’apprends son décès intervenu la semaine dernière seulement aujourd’hui. Bien entendu toutes mes pensées vont à sa compagne et à son fils à qui j’adresse mes plus fidèles et sincères condoléances. Une cérémonie se tiendra vendredi prochain à 14 : 30 à l’église des artistes Saint Roch au 296 rue du faubourg Saint Honoré pour rendre un dernier hommage à PPA. Et comme on disait durant le summer of love… be there or be square…