ROY ORBISON L’ULTIME INTERVIEW

Traveling WilburysVoici 30 ans dans BEST, BB avait le privilège de rencontrer le mythique Roy Orbison, qui revenait non seulement avec un nouvel album, le premier depuis 10 ans, mais également au sein du plus incroyable collectif rock, les Traveling Wilburys aux cotés de Bob Dylan, George Harrison, Tom Petty, et de Jeff Lynne pour leur légendaire « Vol 1 ». Hélas, 5 jours seulement après cet entretien exclusif, le Big « O » était terrassé par une crise cardiaque à seulement 52 ans. Flashback…

Roy Orbison BestParfois, hélas, le hasard fait bien tristement les choses. Lorsque Bruno Blum a tendu son micro à Roy Orbison, dans son hôtel, le Méridien Porte Maillot, cet hiver 1988, il ne pouvait se douter un seul instant que, moins d’une semaine plus tard, son « client » décéderait à seulement 52 ans, d’un imprévisible infarctus. Bruno n’a jamais oublié cet homme aussi cool que simple et si adorable. Il est d’ailleurs resté en contact avec sa femme Barbara, qui était là ce jour-là. Il lui a même envoyé une copie de la cassette de l’interview ! Trente ans sont passés, même s’il ne compte plus les stars du rock rencontrées de Jagger à Marley, cet entretien avec son héros, Roy Orbison, contemporain d’Elvis Presley- avec lequel il a partagé le label Sun records- et des Beatles, l’aura profondément marqué. Car si le « Traveling Wilburys Vol 1 » est publié en octobre 1988, Bruno rencontre Orbison le 30 novembre ou le 1er décembre et cinq jours plus tard, il est terrassé par une crise cardiaque et décède le 6 décembre alors qu’il rendait visite à sa mère à Hendersonville, NC. Et, triste cerise sur le gâteau rock, « Mystery Girl » l’album solo enregistré par Roy Orbison, et achevé tout juste un mois avant sa mort est publié de manière posthume début 1989, laissant à ses nombreux aficionados un immense sentiment de tristesse et de frustration. C’est dire combien peut être précieux cet entretien exclusif… combien peut être précieux cet entretien exclusif…

Publié dans le numéro 247 de BEST sous le titre :

 

O REVOIR

 

« Traveling Wilburys, nouvel album épaulé par de célébrissimes disciples, Roy Orbison, le Big « O » redonnait de sa suprême voix mieux que depuis une éternité ; mais son cœur l’a lâché. La dernière interview d’un rocker de légende et d’un grand joaillier du disque par Bruno BLUM. »

Christian LEBRUN

 

Roy-Orbison-Personne n’a jamais chanté comme Roy Orbison, mais beaucoup ont essayé. Et Bruce Springsteen n’est pas le seul à l’avoir fait et proclamé. Influence importante sur les Beatles ou Phil Spector, contemporain d’Elvis, le Big O ne faisait plus parler de lui depuis la fin des années 60, après une vingtaine de somptueux tubes, entrés les uns après les autres dans le top l0 américain (« Only The Lovely”), (“ Running Scared », « Dream Baby», “ Oh Pretty Woman » etc…) faisant de lui le seul rocker (avec Spector) capable de chefs-d’oeuvre en utilisant un orchestre de musiciens classiques. Le rocker romantique, le Caruso du rock s’en tenait aux concerts depuis quinze ans, à l’exception de deux albums (pas terribles):  « Regeneration » en 77, et « Laminar Flow » en 79. Mais son come-back, en gestation depuis 87 (après « Wild Hearts» sur ZTT, bande originale du film « lnsignificance », puis celle du fantastique « Blue Velvet », sans oublier une vidéo home-movie d’un concert où il est accompagné par Springsteen, Jackson Browne, Costello. Tom Waits. Bonnie Raitt etc…) avait vraiment démarréavec la sortie de ses grands tubes introuvables (« In Dreams: Greatest Hits ») réenregistrés, et après l’épisode des Traveling Wilburys (avec Dylan, Harrison, Jeff Lynne et Tom Petty), un superbe nouvel album (enfin) va sortir ces jours-ci. Mais Roy Orbison n’enregistrera jamais plus. La tournée française qu’on attendait depuis les années soixante n’aura pas lieu et le hasard a voulu que cette interview soit sa toute dernière, cinq jours avant une crise cardiaque aussi inattendue qu’exaspérante. Une crème d’homme. Doux, fragile, talentueux, gentil et généreux. On l’a raté de peu.

« On a l’intention de venir jouer en France plus souvent, maintenant !

 Avec qui? Des musiciens que je risque de connaître ?

Je ne crois pas. Mon percussionniste est avec moi depuis des années, les autres depuis quatre ou cinq ans. Le batteur, un an. Ils ne sont pas connus, mais ils sont bons…

Qu’est devenu Johnny « Peanut » Wilson ? (son guitariste en 1956, avec qui il obtint son premier hit « Ooby Dooby » sur Sun !)

Je ne sais pas trop. Aucun de ces types-la ne sont dans le groupe ! Je crois que Johnny est le seul qui joue encore de la musique et peut-être aussi Jack, le bassiste, de temps en temps.

Et quelles chansons jouez-vous ? Vos disques sont impossibles à trouver même vos grands tubes des sixties.

J’ai tout re-enregistré, parce que les disques Monument ont fait faillite vers 1980, et maintenant, on les trouve. Je vais sans doute faire un disque live, avec les anciens et les nouveaux morceaux. La nouvelle tournée devrait passer par la plupart des grandes villes d’Europe et d’Amérique. Je jouerai la plus grande partie du nouveau 33, mais dans certains endroits, il y a des chansons que je dois chanter, on me demande pourquoi je ne fais pas  « Blue Angel »; ou «  Crying », alors je le fais, et les concerts durent prés de  deux heures.

Vous faites « Pretty Woman » ?

Yeah. En général, je commence avec « Only The Lonely ». Et puis je joue tous les hits.

Tous ?

La plupart. Enfin… beaucoup. Et Roy-Orbison-au milieu du concert je fais quelques morceaux de l’époque Sun. Moi je suis d’accord pour chanter toutes les chansons Sun qui en valent la peine. Par exemple « Lana » a été un hit en Angleterre, en Australie, je ne suis pas sûr que ça ait marché dans le reste de l’Europe, mais ce n’est pas sorti en Amérique. Alors quand je joue en Europe, le j’ajoute à mon set. C’est fun de faire ces vieux trucs, j’aime bien ça. Mais j’aime les nouveaux, c’est fun aussi.

J’écoutais quelques-unes de ces nouvelles chansons il y a cinq minutes. J’ai été surpris d’apprendre que Bono Vox, de U2, en a co-signé une.

Et avec les Wilburys, c’est co-signé aussi?

Avec Tom Petty et Jeff Lynne, mais j’en ai écrit deux tout seul aussi.

Je ne pensais pas que Roy Orbison avait besoin d’aide pour écrire !

Orbison & Harrison 1963

Orbison & Harrison 1963

Ah ! Ah ! Well, en général,  j’ai un coauteur. Au moins un. On a commencé l’album avec une chanson d’Elvis Costello. On a fait une émission de télé, la « Black and White Night” avec Bruce Springsteen, Elvis Costello. Tom Waits, Jackson Browne, J.D. Souther, K.D. Lang, Jennifer Warnes, et la section rythmique d’Elvis Presley, le TCB band, et T-Bone Burnett, qui menait le tout. Et T-Bone a dirigé les séances des deux premières chansons de l’album , l’une est signée Costelio. et l’autre Billy Burnette, qui est le fils de Dorsey Burnette. Dorsey a eu deux fils et les a appelés Rocky et Billy… Rock-A-Billy… c’est super… et donc Billy a écrit un titre up-tempo très bon. Et puis Jeff Lynne et Tom Petty se sont mis avec moi pour écrire deux morceaux. J’en ai fait une avec Jeff, et en mai, la moitié de l’album était faite. Et puis George Harrison est venu me voir, et il m’a demandé de faire une chanson avec lui, il lui manquait un 45 tours a sortir en Europe. ll a dit: « allons faire ça chez Bob ». Bob Dylan. Et en y allant, il est passé chercher sa guitare chez Tom Petty, et Tom est venu aussi. Et puis on s’est tous réunis et on a fait le 45.

C’était quoi  ?

« Handle With Gare ». On le trouve sur le 33 des Wilburys. Et puis George a dit: « c’est trop bon pour ce que je voulais en faire, recommençons à travailler ensemble ». Et, sans demander de permission à quiconque, on a fait l’album des « Wilburys » en plein milieu des séances de mon album ! J’avais cinq chansons, et on en a fait dix pour les Wilburys. Et puis on s’est remis a mon disque. J’avais rencontré Bono en Angleterre il y a un an ou deux, dans des loges, je ne le connaissais pas encore et il m’a dit qu’il écrivait une chanson pour moi. On s’est revus en janvier a la remise des Grammy Awards à New York, on a travaillé un peu ensemble, puis il est venu chez moi à Malibu, et on a continué. C’est lui qui a produit le morceau, il joue de la guitare dessus et il a tout dirigé. Ce n’est pas tant que j’avais besoin de toute cette aide, quoique si, au fond, mais Bono y a vraiment mis son cœur, et Jeff, Tom aussi. On a travaillé très dur, c’était fun, et puis on se sent moins seul quand quelqu’un est là. Et tu sais. Bruno, c’est aussi une façon d’apprendre. Je crois qu’on n’arrête jamais d’apprendre. Et je me souviens que Bono m’a dit plus tard: « Je crois que maintenant, je suis un meilleur chanteur. J’ai plus de savoir- faire depuis qu’on a fait ça. J’en sais plus long sur la production aussi .». Et même Bruce (Springsteen) a écrit une chanson pour moi. Et puis il a dit, non, ce n’est pas bon, et il en a commencé une autre. Je crois que ce sont eux qui voulaient m’aider. Et j’étais heureux qu’ils m’apportent cette aide. Je crois qu’on y a tous appris. Avec le recul, je crois qu’au fond j’avais besoin de cette aide. En tout cas, c’était un plaisir !

Moi aussi. je veux apprendre. Comment travaillez-vous ? Comment fait-on pour vous aider? Comment ça se passe ? Vous commencez par quoi ? Qui apporte quoi ?Wilburys

OK ! OK ! Jeff Lynne (Electric Light Orchestra) qui est un grand auteur-compositeur et un grand producteur a un petit clavier, tout petit, qui ne produit que quelques sons, et Tom et moi on s’occupait des guitares. Sur  « California Blue », par exemple, j’avais l’idée du titre, j’ai trouvé la clé où je suis le plus à l’aise pour chanter, et j’ai commencé à gratter. Et voilà ce qui se passe généralement: il y en a un qui trouve un rythme, et tout le monde le rejoint. Comme chacun joue différemment, si on est en La, certains vont enchaîner avec un Fa dièse mineur directement, un autre ira sur Sol, Ré, La, en tout cas un truc qu’ils entendent, qu’ils sentent. Et on combine la première chose que l’on trouve intéressante avec ce qu’on a déjà. Et dès qu’on a quelques mots, et ça a toujours été le cas avec moi, dès que j’ai quelques mots ou un bout de mélodie que j’aime, les mots suivent, et vice versa. Ils tombent à leur place. Et dès qu’on a quelques mots, ça aide pour la mélodie. Qui aide à trouver d’autres mots. Qui aide la suite de la mélodie, et ça continue comme ça. On n’écrit rien, ce n’est pas comme dans un film où tu vois le gars siffloter un truc et le noter sur un bout de papier. Nous on s’en souvient. Et puis on enregistre illico sur une petite cassette, dès qu’il y a un bon feeling. C’est bien d’écrire avec un partenaire, quand j’en arrive au point où plus rien ne sort, où je n’ai plus d’idée. C’est là que l’autre trouve la suite.

Pourquoi les Traveling Wilburys ont-ils si bien fonctionné ?

Well, on a laissé notre orgueil au

Jeff Lynne &  Roy Orbison

Jeff Lynne & Roy Orbison

vestiaire. En réalité, on allait dans le salon chez Dave Stewart(Eurythmics) et on écrivait une chanson ensemble. Et si un type avait une idée au cours de la séance, on le laissait jouer, et on l’aidait. Et puis, une fois la chanson bien avancée, on avait plusieurs paroles, plusieurs versions, différents refrains. Et là on allait au studio, on enregistrait une guitare rythmique sur une boite à rythmes, puis on enregistrait la vraie batterie. Et régulièrement. je levais le nez de mon manche. et je voyais… Bob Dylan en train de jouer… et à côté de lui, George Harrison. Et là, tu secoues un peu la tête, et tu continues à jouer. Mais sinon, on était surtout là pour travailler, et communiquer notre énergie les uns aux autres. il y avait beaucoup d’amour dans ce projet. Beaucoup de respect. Bob avait déjà fait beaucoup de concerts avec Tom, ils avaient déjà travaillé ensemble. Moi j’avais travaillé avec George Harrison en 63, quand il était dans les Beatles. Donc, on se connaissait tous assez bien, et on a dit. OK, on est là, on va le faire. Et je suis content que ça soit bien sorti. Une chose en particulier me plaît, c’est que tout a été joué à la main, il n’y a pas de synthétiseurs, et ça donne un vrai feeling, un vrai quelque chose au projet. Jeff et George ont fait beaucoup de post-production chez George. Oui. je pense que c’est un des meilleurs travaux de Bob, et de Tom, aussi, en fait, tout le monde a fait du bon boulot. On ne peut rien prévoir. Je crois que si on avait été voir une maison de disques en leur disant qu’on préparait cet album, tous les managers et les avocats auraient surgi… on s’est juste dit, on y va, on le fait, et on l’a fait sans qu’ils soient prévenus. Et puis on y a été en disant « écoutez ça » ! Et là, lis ont dit « O.K. » Ah ! Ah ! Ah !

Sur votre album solo, y a-t-il des Wilburys ?

Roy Orbison & Bob Dylan

Roy Orbison & Bob Dylan

Tom Petty, Jeff Lynne et moi-même, avons donc écrit deux chansons, plus une de Jeff et moi. et je me souviens que sur « Californie Blue », il y a moi, Tom Petty, George Harrison et Jeff Lynne plus Mike Campbell aux guitares. Sur d’autres chansons, il y a beaucoup d’autres membres des Heartbreakers de Tom Petty. Donc j’ai été aidé largement, même pour l’enregistrement en tant que tel. Ça aussi c’était super… Parce que si c’était préparé, si tu te dis je vais faire un album et faire venir tous ces gens pour m’aider, pfff… Là, ça s’est fait tout seul.

Vos disques ont souvent un grand orchestre, qui vous donne ce son à la Spector si spécial, qui colle a votre voix très soul. Mais sur scène c’est différent ‘?

On a un batteur, bien sûr, et un percussionniste. Deux chanteuses, basse, guitare. Je joue de la guitare électrique. Rythmique surtout. Je fais des solos sur les morceaux de l’époque Sun. On a aussi un clavier, qui joue du synthétiseur, et tout le monde chante les parties qui sont sur les disques, et ça rend à peu près pareil. Enfin, ça y ressemble. Pour les nouveaux morceaux, je ne sais pas si ça va marcher, il faudra sans doute que je prenne un guitariste en plus, ne serait-ce que pour le morceau de Billy Burnette, qui a besoin de deux guitares.

Quelle guitare utilisez-vous ?

Une Gibson 335. Je l’ai choisie parce qu’elle est plus légère. Avant, je jouais surtout de la Gibson Les Paul noire jusqu’aux Fender. Mais la caisse creuse de la 335 est légère, elle est très bonne en rythmique, et pas mal du tout en solo, surtout en utilisant un ampli Fender Twin. Mais c’est comme un compromis; en Amérique, si tu as une grosse voiture, et une Corvette en plus, il te faut les deux ! L’une ne fait pas ce que fait l’autre! La 335 est un bon compromis.

Vous travaillez sur des maquettes avant d’enregistrer ?

Pour l’album… Diane Warren et Roy Orbison  Mystery GirlAlbert Hammond ont écrit une chanson avec moi, « Careless Heart ». Diane écrit pour… tout le monde. Elle a eu 12 numéros un cette année. Albert a écrit “ The Air That I Breathe » joué par les Hollies, mais bref, on a écrit une chanson et deux jours après on a fait une maquette, qui était très bonne. Et puis plus tard, en studio, on ne voulait pas refaire exactement ce qui est sur la maquette. On voulait être plus dans le contexte de l’album. Enfin , je dis tout ça parce que si tu fais une maquette et qu’elle est super, il est difficile de refaire la même chose en studio. C’est pour ça que quand je fais une maquette, j’en fais une bonne, mais pas une super-bonne. Donne-leur juste une bonne idée de ce que tu veux. Comme ça, quand tu fais le disque, tu peux vraiment frapper fort. Une maquette doit rester très crue et tu te retrouves avec un truc qui swingue vraiment, et après en studio, si c’est u peu trop bien, quelque chose ne va pas. Faire une maquette nous apprend ce qu’il faut faire en studio.

C’est un peu toujours le même problème dans la vie. Que ce soit en dessinant, en dessinant…des avions, par exemple ou en écrivant un film, quand c’est court, simple, ça fonctionne et si tu fais le film, ça ne marche jamais.

Oui c’est toujours le même problème de création. il se trouve que mon violon d’Ingres c’est justement de dessiner et de construire des avions miniatures, contrôlés par téléguidage. Et c’est pareil. Ça n’a rien à voir avec la musique, sinon que si tu respectes les proportions exactes, ça vole à 250 km/h, ça ressemble parfaitement à un vrai avion. Ça demande beaucoup de temps, de minutie, de plans, de peinture, de mécanique. Ça occupe l’esprit, ça me pousse à être bien réveillé et la musique est encore meilleure quand j’y reviens.

Et pour le chant, je suppose que c’est ultra-répète ?

Non, pas du tout. En général, je fredonne l’air, comme ça, dans le micro, le temps que l’orchestre ait bien pigé le morceau. Quand ils sont prêts, on enregistre direct, et je chante vraiment à ce moment-là. Et il faut rarement plus de deux ou trois prises. De cette façon, c’est vraiment moi, c’est un instant de ma vie, du mieux que je peux, certains font des dizaines de prises, moi je préfère capter un instant, j’y mets tout ce que j’ai et ça reste plus vrai.

Propos recueillis par Bruno BLUM

Publié dans le numéro 247 de BEST daté de février 1989

 

 

 

 

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1 réponse

  1. DENIS GARNIER dit :

    tiens maintenant tu te nommes BB …………

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