RAMON PIPIN BAND AU CAFE DE LA DANSE
C’était lundi dernier, dans un Café de la Danse chauffé à blanc, où se donnait à guichets fermés le show Zelektrik du Ramon Pipin Band, avec un final historique et forcément apothéose, où un procureur en sinistre robe noire requérait et obtenait d’un jury populaire unanime, la condamnation à la peine capitale par électrocution du trublion Pipin, pour ses multiples et répétées turpitudes musicales. Bref, un show dans le show qui n’a pu laisser quiconque indifférent.
On ne ressort jamais totalement indemne d’un concert de Ramon Pipin (Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=Ramon+Pipin ) et le spectacle donné au Café de la Danse n’échappe pas à la règle. Indubitablement rock et largement aussi provoc, à sa manière frenchie, qu’un set des Sex Pistols, ces 26 titres exécutés par des spadassins virtuoses a su nous scotcher à nos sièges. Pince sans rire, humour noir, irrévérence chronique, délire sonique, joyeux bordel… les qualificatifs ne manquent pas pour décrire ces 90 minutes rétrospectives mais intenses qui embrassent goulûment le demi-siècle de carrière de l’ex-lider maximo d’ABDD, d’Odeurs et des Excellents. Et c’est l’énigmatique « De quoi ? » qui ouvre le bal, avant un festival éclectique de ses hits à travers le temps, comme l’irrésistible « Comment éclairer votre intérieur ? », l’anti-prophétique «Bye Bye Vinyl », l’emblématique « Je suis mou » d’Odeurs ou encore le ragoutant rétro « Viandox ». La grande force de Pipin c’est aussi de s’adapter à l’actualité. Ainsi « Mon ami guitariste » s’est métamorphosé en « Mon ami socialiste ». De même, on a adoré les coups de griffes portés à l’infâme Benjamin Biolay et à l’insupportable Clara Luciani.
On a apprécié à sa juste valeur le clin d’œil au « Walking the Dog » de Rufus Thomas « Je promène le chien », tout comme le hit speedé habituellement interprété par sa compagne Clarabelle « Que c’est bon », interprété exceptionnellement ce soir-là par Pipin himself, tout comme la kripto-hippie cynique en final « Nous sommes tous frères ». Mais le clou du spectacle, il faut l’avouer, c’est lorsque qu’un vrai/faux procureur de la République monté sur scène, énonce ses conclusions, démontrant ainsi la culpabilité du sieur Pipin qui sera unanimement et à main levée condamné à mort par l’ensemble du public Le concert s’achève ainsi sur l’exécution de Pipin par électrocution sur la chaise électrique où on l’a sanglé. Dura lex sed lex… la loi est dure, mais c’est la loi et, après tout, il l’avait bien cherché. Cependant, tel Lazarus réincarné, il nous revient d’entre les morts, pour nous saluer aux cotés de ses musiciens, nous son cher public, laissant ainsi une porte largement ouverte à un Xième come-back de ce précieux animal rock hexagonal. En route vers de nouvelles aventures… Pipin valant toujours mieux que deux tu l’auras…