PAINKILLER

Painkiller-C’est encore et toujours la même éternelle histoire, qui pourrit l’humanité depuis la nuit des temps, celle de la cupidité où l’appât du gain conduit aux pires dérives, voire aux pires crimes. PAINKILLER c’est le combat d’une procureur fédérale entêtée contre une corporation sans foi ni loi, Purdue propriété de la famille Sackler qui a mis au point une terrible drogue l’Oxycondin CINQUANTE fois plus puissante que l’héroïne et CENT fois plus forte que la morphine, prescrite à tour de bras par des médecins aguichés par de jeunes représentantes sexy et motivées par de colossales primes au rendement. Le résultat est catastrophique: overdoses, violences, déchéances et morts se multiplient avant que la Justice ne tente d’endiguer ce maelstrom de la mort particulièrement bien dépeint par ce PAINKILLER au vitriol.

Painkiller-Certes, largement feuilletonisé et quelque peu romancée  PAINKILLER s’appuie pourtant sur une histoire aussi tristement vraie qu’elle est solide : celle de la crise des opioïdes qui secoue les USA un peu partout, au point que les patrouilles de Police se baladent désormais équipées d’une seringue d’adrénaline, seul contre-poison à cette super-mega boostée héroïne mutante qui tue chaque jour dans les rues de l’Amérique. Mais à la différence des précédentes crises comme celle de l’héro ou du crack, cette addiction-là s’est constituée au grand jour, des cabinets des médecins aux officines des pharmaciens. Imaginez une super-héroine délivrée sur ordonnance, prescrite pour une  simple épaule fracturée, un ligament croisé du genou, voire un pauvre lumbago chronique : grâce à une politique marketing aussi rodée que criminellement agressive, tous ces patients en souffrances sont sans doute soulagés… mais rendus immédiatement accros au produit. D’autant que le laboratoire Purdue, qui fabrique cet Oxycondin miracle, a mis au point une recette commerciale infaillible : des représentantes aussi jeunes et aguicheuses qu’agressives, des « incentives » en cadeaux tels montres de luxe, voyages et le plus souvent cash, via de prétendues conférences où les médecins sont grassement rémunérés, et tête de mort sur le gâteau : des rétro-commissions, non pas au nombres de boites prescrites, mais au total de dosages en ml  prescrits. En clair, plus le patricien augmente les doses, plus il se fait des cojones en or. Et fuck si le patient ne parvient plus à vaincre son addiction, car même sans ordonnances, un juteux marché parallèle permet de se procurer sans peine sa dope au coin de la rue. D’où ces images tragiques dans des villes de l’Amérique profonde où des parents font des OD devant leurs gosses, au volant de leur caisse ou dans les rayons des supermarchés, laissant leur progéniture totalement déboussolée.

Painkiller-Pour tenter de sa racheter une bonne conduite, les Sackler qui détiennent Purdue et qui se sont massivement enrichis avec une fortune estimée à plus de 11 milliards de dollars, investissent quelques miettes dans l’art, sponsorisant les musées les plus prestigieux à coups de millions… jusqu’ à ce que les morts par OD et la justice les rattrapent… enfin… presque ! Sous la forme d’une mini-série romancée, axée autour de quelques personnages centraux, PAINKILLER se révèle d’une précision quasi documentaire. Il y a d’abord la tenace Procureur adjoint Eddie Flowers ( Uzo Aduba) qui incarne, malgré tout son courage,  l’ abyssale impuissance du Department of Justice US face à un système capitaliste qui favorise avant tout les plus nantis. Autre personnage central, l’infâme et cynique Richard Sackler (magistralement campé par un Matthew Broderick méconnaissable), chef de famille cynique ultra capitaliste, boss de Purdue et promoteur de cette rentabilité à tout prix, sans aucun état d’âme sur la vie d’autrui, tant qu’il se remplit les poches. Enfin, il faut aussi compter avec la blonde et jolie ingénue Shannon Schaeffer (en fait West Duchovny, la propre fille de David Duchovny) jeune représentante aux dents longues, avide de réussite sociale, qui finit par encaisser le choc des ravages du poison qu’elle contribue à répandre. Réalisés par Peter Berg ( « The Kingdom » , « Battleship »  ou encore « Collateral » PAINKILLER, cette mini-série de six épisodes vous rendra forcément accros, même si elle est bien entendu garantie sans les terribles effets secondaires du produit qu’elle dénonce 🤓

Diffusée sur Netflix depuis le 10 aout 2023

https://www.youtube.com/watch?v=24-YonhNS0Y

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