NEILYOUNG « Oceanside Countryside »
Neil-Young by Joel-Bernstein
Décidément chez Neil Young les albums fantômes finissent toujours à un moment ou à un autre par ressortir du placard, mais c’est pour la bonne cause, à l’instar de ce radieux et oxygène « Oceanside Countryside » que Warner et ses frères qui détenaient Reprise avaient refusé de sortir en 1977. Car nous sommes exactement en 1977, entre les LP « American Stars n’ Bars » et « Comes A Time » et notre Loner plonge en version acoustique entre le coté folky solo à Fort Lauderdale (oceanside) et le coté country à Nashville avec une bande de joyeux potes à sa suite (countryside) pour enregistrer cet album intimiste à la coolitude infinie où l’on retrouve néanmoins quelques vieilles connaissances sur son track-list. Sacré jeune Neil !
C’est sans doute l’album le plus délicat de Neil Young ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=Neil+Young ) depuis « Harvest » (1972) et c’est un album qui revient de loin. Essentiellement acoustique et ensoleillé cet « Oceanside Countryside », qu’on avait en partie découvert dans le coffret « Archives Vol III », est un petit diamant exhumé. Sans doute jugé trop prolifique, Neil Young avait dû ronger son frein et remiser ces chansons pour les ressortir plus tard, notamment sur le 33 tours « Hawks & Doves », qui sort trois ans plus tard en 1980. Mais revenons à cette année 1977… Young vient de publier l’énervé « American Stars n’ Bars », porté par son hit puissant « Like A Hurricane ». Mais notre Canadien retourne immédiatement en studio et enregistre cet « Oceanside Countryside » entre le Triad Studio de Fort Lauderdale et le Crazy’s Mama Studio de Nashville. Deux lieux, deux ambiances, une face Ocean et une face Country mais une même unité acoustique et cool. Il faut cependant noter que toutes les chansons de la face « Oceanside » sont interprétées en solo par Neil Young. Lorsque sur « Countryside », Neil Young est rejoint par un groupe de potes : Ben Keith (Steel Guitar), Rufus Thibodeaux (violon), Karl T. Himmel (batterie), Joe Osborne (basse). Sur « The Old Homestead », Tim Drummond assure la basse et le the Band Levon Helm la batterie. Il faut noter également que sur cette version de « Pocahontas » Young est aussi en solo.
Neil Young by Henry Diltz
Dés le premier titre, la tendre « Sail Away » il nous accroche avec sa guitare sèche et sa voix inimitable, pour nous entrainer dans son sillage. Puis on découvre « Lost In Space », dans cette version « brute », presque demo, donc forcément émotionnelle, qui porte le défaut de ses qualités, une simplicité et une naïveté qui a du rebuter les A&R du label à l’époque, même si la suivante « Captain Kennedy » n’est guère différente de sa future version « Hawks & Doves ». Quant à la superbe « Going Back », elle apparaitra sur l’album suivant « Comes A Time », mais là aussi on se laisse littéralement porter par la douceur de cette version intimiste forcément émotionnelle qui constitue un des moments-clé du disque. Enfin « Human Highway » qu’on retrouve à nouveau sur « Comes A Time » clôt cette folky face océane. Puis c’est porté par un violon de cow-boy que Neil Young nous téléporte dans la capitale de la country music avec la pure western « Field Of Opportunity ». Et le même violon lance la suivante « Dance Dance Dance » sorte de slow et mélancolique square-dance. Retour à la quiétude avec la nostalgique « The Old Homestead » et son inimitable saw player ( joueur de scie….absolument), puis balade d’un cow-boy triste avec « It Might Have Been » avant de retrouver un Loner véritablement solitaire pour un « Pocahontas » chair de poule voix : guitare acoustique qui clôt cet album que l’on peut juste qualifier de « miraculeux »… jusqu’au prochain tour de passe-passe discographique dont l’éternel jeune Neil est si friand…
