MICK FLEETWOOD « The Visitor »
Voici 40 ans dans BEST, GBD se dorait joyeusement la pilule au surprenant son fusion Afrifornien – entre l’Afrique et la Californie- d’un très Big Mac… mister Mick Fleetwood himself pour son tout premier LP solo hors des frontières de son Fleetwood Mac. Subtil mélange de compositions, de reprises et de titres inédits ghanéens « The Visitor » tenait alors toutes ses promesses ensoleillées pour réchauffer de ses grooves multicolores cet été 1981 trop pluvieux pour être honnête. Flashback…
Je n’ai jamais aimé l’hôtel Meurice et pourtant ni son service ni son confort ne pouvaient être mis en cause. Juste, malgré son élégance, il me donne un peu la gerbe. En effet, quatre ans durant de 40 à 44, il sert de QG au commandement militaire allemand et sert le logement de fonction au général Von Choltiz. Malgré son luxe ses rénovations successives, il flotte dans l’air quelque de déplaisant. Cependant, ce jour d’été 1981, même si j’y rentre à reculons, je finis par oublier même où je suis tant je suis heureux de tendre mon micro à un de mes héros dans la musique : Mick Fleetwood, le fondateur, celui qui a donné son nom à Fleetwood Mac qui incarnait alors à mes yeux- et donc forcément à mes oreilles- LA quintessence du rock de LA aux cotés des Eagles, Jackson Browne et autres America. Car en juillet 1975 après une dizaine d’albums au blues impeccable, Fleetwood Mac publie cet LP éponyme qui va tout changer. Emportée par ses hits à répétition, la formation avec Mick Fleetwood, Christine McVie, Stevie Nicks et Lindsey Buckingham percute la légende. Suivront « Rumours » en 77 puis « Tusk » achève cette trilogie dorée en 79. C’est dire si j’étais particulièrement heureux de rencontrer ce Big Mac d’1,95 m pour évoquer ses nouvelles aventures au Ghana, où il retrouve aussi son vieux complice le guitariste Peter Green. Cependant avant de lui serrer la pince, j’avais d’abord chroniqué son « The Visitor »… pour lire l’interview de Mick Fleetwood, il vous faudra patienter jusqu’à la fin de la semaine…. C U soon…
Publié dans le numéro 157 de BEST sous le titre :
BIG MAC BIEN CUIT
La brochure publicitaire ne pouvait pas se tromper : 6 semaines de soleil et d’Afrique vous remontent un bonhomme aussi vite qu’un téléphérique… Car il était un peu pâlot, Mick Fleetwood lorsque ses sandales ont foulé pour la première fois le sol bétonné de l’aéroport international d’Accra (Ghana) : il faisait si chaud qu’on aurait pu y cuire un œuf sur le plat !Lui, il a préféré mitonner son premier LP solo depuis la formation du Mac ( 1967) et pour cela, il a choisi l’Afrique. Son premier voyage en Zambie datait d’il y a dix ans et, depuis lors, une idee fixe lestait le crâne du long Mick : faire un disque au pays où sa batterie fait office d’organe de communication. Voilà quelques décennies, les Européens ne craignaient pas d’utiliser le clocher de leur église en guise de petit télégraphe: en Afrique, le tam-tam des villages est une voix qui traverse la jungle et qui fascine notre batteur. À l’origine, Mick Fleetwood, George Hawkins (bassiste de Kenny Loggins), Todd Sharp (guitariste de Bob Welch) et Richard Dashut, le producteur, devaient trimbaler une console 24 pistes et son groupe électrogène (pour l’alimenter) aux quatre coins du pays, mais l’opération s’est avérée impossible. Et au lieu d’aller à la rencontre des musiciens du Ghana, ce sont eux qui sont venus, à plus de deux cents, dans un vieux studio de cinéma de location de la capitale. Avec « The Visitor », Mick Fleetwood a su éviter le piège tentaculaire de la facilité intello-carte-postallo-chiante : son disque est un compromis entre le Californien bon teint et l’Africain évasion. C’est la grande chance de ces dix titres: contre les citadelles de xénophobie que sont les charts US de ces dernières années. Et, si « The Visitor » accroche les Ricains, c’est sûr ils en voudront toujours plus, et bonsoir en direct du concert de Fêla. Live from the Hollywood Bowl, si vous voyez ce que je veux dire ! Quant aux compositions, la moitié d’entre elles sont signées d’artistes ghanéens inconnus : » O’Niamali » et ses enfants des villages, le Adjo Group, dont deux éléments posent au dos de la pochette sur un lit de fruits de Cacao. « Super Brains » qui porte le nom du groupe qui l’a enregistré avec Peter Green en prime et qui me rappelle un peu le « Survival » d’Osibisa. Sans oublier « The Visitor » et surtout « Cassiopeia Surrender », la composition du bassiste Hawkins, parce qu’elle forme véritablement la synthèse de ces horizons musicaux patchworkés. Parlons un peu des apports anglo-saxons et d’abord le « Rattlesnake Shake » joué et chanté par Peter Green, la reprise du « Walk a Thin Line » de Lindsey et, surtout celle du vieux standard de Buddy Holly, « Not Fade Away » dont les droits d’édition vont aller gonfler les caisses de MPL Inc, alias Paul McCartney. propriétaire du plus grand catalogue d’édition au monde. « The Visitor » est un disque que je n’arrête pas d’écouter, parce que la seule parade que j’ai trouvée contre cet été pourri, c’est un Big Mac et ce disque superbement ensoleillé…d’un très grand Mac 🤪
Publié dans le numéro 157 de BEST daté d’aout 1981