MEAT LOAF DISPARITION D’UN ÉNORME HEROS DU ROCK

Jim Steinman and Meatl LoafComme une chauve-souris échappée de l’enfer, il aura désormais rejoint le paradis. Meat Loaf, le héros de « Bat Out of Hell », révélé dans le film culte « Rocky Horror Picture Show » s’est éteint à l’âge de 74 ans. La cause du décès n’a pas été révélée. Je l’avais interviewé en 1986 pour BEST et re-publié cette interview le 18 janvier 2017 sur Gonzomusic. Immense tristesse et respect…

meat loafC’est sur la propre page Facebook de Meat Loaf que la nouvelle de la mort du rocker du Texas est tombée ce matin heure de Paris :

« Nous avons le cœur brisé d’annoncer que l’incomparable Meat Loaf est décédé ce soir, entouré de sa femme Deborah, de ses filles Pearl et Amanda et de ses amis proches. Son incroyable carrière s’est étendue sur six décennies et l’a vu vendre plus de 100 millions d’albums dans le monde et jouer dans plus de 65 films, dont « Fight Club », « Focus », « Rocky Horror Picture Show » et « Wayne’s World ». « Bat Out of Hell » reste l’un des dix albums les plus vendus de tous les temps. Nous savons à quel point il comptait pour beaucoup d’entre vous et nous apprécions vraiment tout l’amour et le soutien que vous nous témoignez alors que nous traversons cette période de deuil en perdant un artiste si inspirant et un homme si beau. Nous vous remercions de comprendre notre besoin d’intimité en ce moment.

De son cœur à vos âmes… n’arrêtez jamais de rocker ! »

9 mois après la disparition de Jim Steinman en avril 2021 ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/so-long-jim-steinman.html  ), Meat Loaf rejoint son ancien frère d’armes, celui qui lui avait offert ce succès colossal avec ce  » Bat Out Of Hell » inaugural.

 

Meat Loaf by JY Legras

Meat Loaf by JY Legras

 

En fait, je n’ai jamais su si c’était prémédité ou non, mais à la place de Meat Loaf…je me suis retrouvé à tendre mon micro à un certain Jim Steinman lequel, oh coïncidence, sortait son tout premier 33 tours solo intitulé « Bad For Good »…plus Meat loaf que Meat Loaf sous sa pochette épique et son rock grandiloquent. Et pas vraiment l’album du siècle, on va dire. Sachant que Steinman avait composé toutes les chansons du Meat, je me suis dit que décidément il n’y avait pas si loin entre l’arbre et l’écorce. Bon, Steinman était cool et son appart offrait une vue vraiment vertigineuse sur Central Park, la rançon forcément de la gloire récoltée avec « Bat Out Of Hell ». Mais cet hiver 81, je me suis néanmoins vengé, plutôt que de tourner en rond dans Manhattan, j’ai proposé à BEST un article intitulé « En attendant Meat Loaf » où j’en ai profité pour rencontrer les héros de mon adolescence : David Johanssen, l‘ex-vocaliste des New York Dolls, Elliott Murphy le troubadour rock magique d’« Aquashow » ou encore Todd Rundgren, dont je vénérais à la fois les prods et les albums avec ou sans Utopia…mais c’est une autre histoire.( Voir  sur Gonzomusic  https://gonzomusic.fr/all-my-new-york-1981-heroes.html  )

Quant à Meat Loaf, j’ai finalement fini par le croiser, mais deux ans plus tard, pour son 4éme 33 tours, « Midnight at the Lost and Found » et j’ai appris à apprécier ce personnage fantasque à l’humour décalé. C’est donc, nous allons dire, une vieille connaissance que je retrouvais cet hiver 1986 pour le mag de la rue d’Antin.

 

Publié dans le numéro 220 de BEST

 

Intoxiqué par un banal plateau-repas à bord de son vol transatlantique, Meat Loaf ressemble à s’y méprendre à un grizzli tiré de l’hibernation. Massif le Meat, et pourtant ! Depuis notre ultime meeting, la bête a fondu de 40 kilos, dans la foulée pugnace de « Blind Before I Stop », son petit dernier.

 » Ton nouvel album est étrangement  « danse orientée».

En 86, les blacks sonnent comme les blancs et vice versa. Tu peux  taxer mon LP de dance-music  ça ne me gène pas. Si les gens ont envie de danser sur mes chansons, tant mieux, mais c’est sans aucune préméditation. Mon rock n’a pas le côté force de la musique à danser.

« Blind Before I Stop » a été mis en boite à Francfort : comment vont les saucisses ?

À la fin des sessions, j’étais tellement écœuré que je ne mangeais plus que des légumes.

Comment t’es-tu retrouvé expédié en Allemagne?Meat Loaf

Je cherchais un producteur ( Pour remplacer Steinman, justement: NDR) et j’ai entendu ce cover incroyable de « Strairway To Heaven »  par Far Corporation, en fait un pseudo pour un dénommé Frank Farian. On a discuté. J’ai craqué sur ses sons de batterie, mais je voulais en plus une space invasion de guitares. Je fais des tas de trucs drôles sur cet album, des trucs subliminaux à lire entre les lignes. C’est un code secret entre les kids et moi, un code qui échappe totalement aux critiques-rock.

Où vit désormais Meat Loaf?

Je me suis installé à Westport dans le Connecticut.Là bas, je suis pote avec une bande de petits mecs de 14, 15 ans. En fait, j’étais avec eux dans une baraque qui domine l’océan. C’était un dimanche et la plage était aussi bondée que votre Cote d’Azur en plein mois d’aout. On a passé l’album non mixé à fond la caisse sur un ghetto-blaster. C’était du délire ; à la fin toute la plage s’est mise à applaudir, j’étais si embarrassé.

 Et ta carrière au cinéma ?Meat Loaf

Je tourne un thriller comédie intitulé « Slip Tracer » et j’ai vraiment un rôle de sale type. J’incarne Tightest, un personnage inquiétant à la Peter Lorre qui s’adonne au comique de situation en faisant, par exemple, exploser un méga-aquarium au cours d’une baston…avec un requin. Et le requin est devenu végétarien, comme moi, that’s rock and roll. C’est comme le titre de mon album « Blind Before I Stop ». Mon sens de l’humour consiste en des choses diamétralement opposées à ce que je pense, sinon Meat ne serait définitivement pas Meat ! »

 

Publié dans le numéro 220 de BEST de novembre 1986BEST 220

 

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