LES NRJ MUSIC AWARDS : LE CHOIX ENTRE LA PESTE, LE CHOLÉRA ET EBOLA
NRJ MA, vous savez comme les « Naze Ringard Jeanfoutre Music Awards » , une « cérémonie » qui se veut l’alter-ego camembert des MTV Video Music Awards, comme si la grenouille Renault Twingo pouvait se prendre pour un boeuf Cadillac Eldorado. Sans rire. Ce raout étronesque se déroulait hier soir à Cannes, au Palais des Festivals, Gonzomusic a donc parcouru pour vous, mais néanmoins d’un derrière distrait, comme le disait si bien Guy Bedos, son exaltant palmarès.
A ma gauche, l’emblématique trophée de chez MTV clin d’oeil aux premiers pas de l’homme sur la Lune. A ma droite, la récompense des NRJ Music Awards en hommage à l’homme qui a inventé…le fer à repasser ! Avec une diffusion sur TF1, la chaine spécialiste du « temps de cerveau disponible pour Coca Cola », il ne fallait certes pas s’attendre à des miracles intellectuels. Mais parvenir à atteindre un tel degré zéro d’intelligence mérite tout de même d’être salué. Normal, pour ce « grand moment de télévision » la chaine avait sélectionné un présentateur idoine : Nikos Aliagas himself, l’homme qui compte sur ses doigts lorsqu’il doit épeler un mot compliqué de notre belle langue Française, comme « intellectuel », par exemple. À l’aise dans ses baskets comme le têtard dans son marigot, le brave Nikos aura servi de passe-plat tout au long de cette « merveilleuse soirée ». Pourtant tout avait plutôt bien commencé avec Coldplay, qui interprétait en direct-live son nouveau single « Adventure of a Lifetime » marquant un surprenant tournant pop funky à la Maroon 5. Sublime scénographie, éclairages de ouf, ce soir-là à Cannes, on se serait cru au moins à Las Vegas. Hélas, trois fois hélas, toute cette belle harmonie allait être gâchée par le pire palmarès depuis le fils du retour du microsillon. Jugez-en par vous-mêmes…
Rappeur version maternelle ou rappeur version école primaire?
D’abord pour « l’artiste féminine de l’année » il fallait opter entre Christine and the Queens, vous savez celle qui essaye de danser comme Michael Jackson sur un rythme qui n’a rien à voir, tout en tentant vainement d’imiter Kate Bush, Cœur de Pirate, qui a autant de personnalité et de saveur qu’un fromage blanc à 0% et Shy’m, un OCNI ( Objet Chantant Non Identifié), qui est à Beyoncé ce qu’un potage Knorr lyophilisé est à une soupe primée chez « Masterchef ». Et vous savez quoi, rien de surprenant, c’est finalement la soupe qui a prévalu dans ce combat de Titans. Coté « Artiste Masculin de l’Année », le jeu était serré entre le rappeur version école maternelle Black M, le rappeur version école primaire Soprano, Kendji Girac, le gitan en emporte le vent et M Pokora-des villes ?-. Si je n’M pas du tout Pokora, j’M encore moins les trois autres et c’est finalement M Choléra qui l’a emporté. Yeah ! Suit la « Révélation Française de l’Année », où il fallait opter entre Lilian Renaud, sans doute pistonné, car ils ont mal orthographié le nom de Line Renaud, Marina Kaye qui s’évertue à chanter en anglais malgré son terrible accent british digne d’un bovidé ibérique, Nekfeu qui se rêve en Eminem à la Française et qui se réveille dans la peau de Vanilla Ice. Et c’est malgré tout l’insupportable Louane, ultra-médiatisée jusqu’à l’overdose, qui concilie tout le talent conjugué de Michèle Torr et de Sylvie Vartan, qui écrase de son poids certain tout le monde au poteau. Catégorie particulièrement originale avec « Groupe/Duo/ Troupe Français ». Déjà « Troupe Français » moi perso j’aurais accordé au féminin, considérant que troupe n’est, à priori, pas masculin, mais après tout on est à la fois sur NRJ ET TF1, on ne va tout de même pas leur demander de concourir à la « Dictée de Pivot » ! Là, il fallait opter entre le groupe Cats on Trees, qui massacre l’anglais comme des All Blacks sur un terrain de rugby, « la légende du roi Arthur » sans doute la « troupe Français » pré-citée, no comment, les parfaitement inconnus L.E.J qu’il me faut Google-iser pour découvrir qu’il s’agit-là « d’un trio chant percussion violoncelle de Saint-Denis, qui a commis un « pot pourri » (vraiment pourri, donc) de tubes de l’année posté sur Youtube et dont on attend encore de découvrir la première chanson originale » et, enfin, le duo Fréro Delavega qui font passer Bernardo, le serviteur muet de Don Diego, pour un lauréat du concours d’éloquence ou si vous préférez les Simon et Garfunkel du bassin d’Arcachon, comme si Brice de Nice avait un petite chance de battre Kelly Slater aux ISA World Surfing Games : on y croit, comme Giscard a cru aux avions renifleurs ! Et ce sont pourtant ces faux-frères de Fréro Delavéga, en bons rejetons de Christophe Maé et des frères Bogdanov, qui décrochent la queue du Mickey…o tempora o mores !
Qu’il est con ce Migo !
L’insupportable et anorexique tête à claques Taylor Swift est sacrée « Artiste Féminine Internationale de l’Année » devant Joni Mitchell, Debbie Harry et Chrissie Hynde…naooooonnn je rigole ! Le fade Ed Sheeran est élu « Artiste Masculin International de l’Année » devant Mick Jagger, Prince et James Brown….baaaaaaa je rigole toujours, même si là c’est jaune ! Enfin, deux trucs acceptables avec Maroon 5 en « groupe international de l’année » et Wiz Khalifa featuring ce castré de Charlie Puth pour la « Chanson internationale de l’année » avec le poignant hommage à Paul Walker dans « See You Again » extrait de la BO de « Fast and Furious 7». Enfin, pour que les NRJ MA, justifient leur acronyme de : « Naze Ringard Jeanfoutre Music Awards », et qu’ils ne faillissent pas non plus à leur réputation, le titre de « Chanson Française de l’Année » a été décerné au « suce-nommé » Kandji Girac, pour sa chanson « Conmigo ». Et là problémo amigo… j’ai beau éplucher toutes les pages du dictionnaire Français Robert, le petit, le grand et même le moyen, explorer l’intégralité du Larousse, je ne trouve nulle part la moindre trace de définition de ce mot « Français » qu’est « Conmigo ». Aussi, dois- je forcément faire preuve d’imagination… mais qui peut bien être ce Migo, tellement con ,qu’il mérite que Kendji lui fasse une chanson ? Si vous avez une quelconque précision à m’apporter sur ce con, écrivez-moi à mailto:gbd@gonzomusic.fr
Riche en cholestérol comme un sandwich grec
Last but not least, comme la cerise flétrie sur le gâteau moisi, nous avons également eu droit au spectacle
avilisant d’un couple contre nature, un duo cauchemar regroupant le retour de la fille de Vilaine Fermière- cela ne peut être que sa fille car, selon les estimations données par Wikipédia, Mylène Farmer –la-vraie a au moins déjà 54 balais au compteur, lorsque cette créature à la télé n’avait pas l’ombre d’une ride, tant son visage était lisse comme le cul d’un bébé- et le chanteur de « Roxane » et de « Walking on the Moon »- j’ai tellement honte pour lui, que je n’ose même pas écrire son nom !- qui nous revient avec une horrible barbe de vari-faux hipster trentenaire. Seul moment de grâce de ce cauchemar télévisuel : la présence radieuse d’Adèle et de son imparable hit « Hello ». Résumé des courses : TROIS bonnes chansons en trois heures de télé- oui il y a beaucoup de pub pour tous ces cerveaux disponibles sur TF1- et une programmation qui ferait passer celle de Taratata pour la première édition du Festival de Woodstock…encore bravo aux NRJ Music Awards et à son fringant présentateur, aussi riche en cholestérol qu’un sandwich grec, particulièrement busy à se selfier en direct et en compagnie de ce merveilleux palmarès, qui est à l’élégance Française tout ce que le sac de jute est aux patates, nous offrant là un choix Cornélien définitif entre la peste, le choléra et ebola !