LEGION
Première série aussi visuellement psychédélique que bluffante, LEGION nous fait traverser les angoisses, cauchemars et autres délires de David Haller, le fils mutant caché de Charles Francis Xavier alias Professeur X des X Men…from Marvel. Eh oui, il s‘agit là encore d’une progéniture légitime du génial Stan Lee. À mi-chemin entre HEROES et « Vol au-dessus d’un nid de coucou » avec une touche du PRISONNIER, LEGION se révèle une série particulièrement addictive par ses vertigineux effets spéciaux et ses choix musicaux qui sentent si bon la légende du rock.
Dés les premières images de LEGION, résonne l’emblématique et classique « Happy Jack » de The Who, signe que cette série se place volontairement sous le signe du rock. Pour avoir tenté de mettre fin à ses jours, David Haller est interné depuis l’adolescence dans un hôpital psy. Mais David est-il vraiment malade ? Interprété magistralement par Dan Stevens (DOWNTON ABBEY, La belle et la Bête) notre héros va tomber éperdument amoureux d’une blonde fraichement débarquée dans l’institut : Sydney « Syd » Barrett, campée par la troublante Rachel Keller (FARGO). On remarque au passage le clin d’œil rock and roll appuyé au chanteur fondateur de Pink Floyd, dont la folie est évoquée par ses anciens collègues dans le légendaire « The Dark Side of the Moon » (le fameux « the lunatic » de l’album c’est lui !). Normal, le show-runner Noah Hawley (FARGO) est un fan inconditionnel du groupe anglais. « Tu es ici, car quelqu’un a jugé que tu n’étais pas normal…mais la normalité est relative, n’est-ce pas ? » lance Syd à David, lequel, absolument subjugué, lui répond : « Veux-tu devenir ma petite amie ? ». « Okay » rétorque Syd, ajoutant illico, « mais, à condition que tu ne me touches pas ? ». C’est bien parti ! Mais, il faut aussi comprendre Syd : dès qu’elle touche quelqu’un, les super-pouvoirs enfouis en elle font qu’elle échange immédiatement son corps avec celui de l’autre personne. Effectivement pas top pour se faire des câlins. Et retentit alors le classique « She’s A Rainbow » des Rolling Stones, illustrant un véritable vidéo-clip à la gloire de notre blonde Syd Barrett.
Je suis vrai David. Tout cela est vrai !
Cependant, c’est à cet instant que tout va s’accélérer pour David. Syd a disparu et le bon docteur Kissinger- clin d’œil au ministre des Affaires étrangères de Nixon-, le psy ne fait qu’insister lourdement sur la schizophrénie paranoïaque dont il souffrirait. Ce type prétend qu’il serait un danger pour lui-même, comme un danger pour les autres. Suit une séquence de pur délire sur « Pauvre Lola » de Serge Gaisbourg- ce qu’aurait adoré Serge !- comme un rêve, on assiste à un véritable ballet psyché dans l’hôpital , comme une scène échappée d’un épisode du PRISONNIER. Sevré de ses médicaments, David semble retrouver ses puissants pouvoirs télépathiques et prouve qu’il lui suffit de fermer les yeux pour littéralement atomiser tout ce qui se trouve autour de lui… et s’échapper. Pourtant, notre héros croit toujours qu’il est malade et que tout cela ne se déroule que dans sa tête.
« Sydney j’ai besoin de savoir tout cela est-il vrai où suis-je toujours enfermé à l’hôpital ?
Je suis vrai David. Tout cela est vrai. Je suis revenue pour toi. ».Aussi visuellement grandiose par ses incroyables effets spéciaux que par son scénario ultra futé, décalée un peu comme MISTER ROBOT, LEGION repousse drastiquement les frontières de l’imagination télévisuelle. Diffusée sur la chaine FX ( AMERICAN HORROR STORY, SONS OF ANARCHY, FARGO, TYRANT…), cette première série tournée à Vancouver compte 8 épisodes. Boostée par ses excellentes audiences, une seconde bordée de 10 épisodes de la série a déjà été commandée par la chaine, mais cette fois le tournage sera re-localisé à Hollywood. Jusqu’au moindre détail, LEGION se révèle une série hautement addictive : ainsi dans le générique, sur le graphisme du mot LEGION, la lettre O intègre un X…celui des X Men… Ce sont ces petits riens qui font les grandes séries. Tout simplement brillant !
Diffusée depuis le 8 février 2017 sur FX