KALIFAT

KalifatEntre Stockholm et Raqqa version Daech, dans KALIFAT, trois femmes, musulmanes vont croiser leurs existences sur fond de lavage de cerveaux djihadistes, de radicalisation d’une part mais aussi d’émancipation et de libération. Fatima, la Clarice Starling de la Säpo, Pervin la mère courage piégée à Raqqa et Suleika, l’ado naïve qui se laisse embrigader par un habile recruteur de l’EI. En tout huit épisodes haletants pour ce thriller nordique hors du commun qui déconstruit avec intelligence et sensibilité tous les mécanismes de la dialectique islamiste.

KalifatC’est sans doute la série suédoise la plus populaire du monde, et après l’avoir visionnée on comprend aisément pourquoi KALIFAT a un tel impact : elle est tout simplement universelle. Cette histoire pourrait aussi bien se dérouler à Paris, Rome, Berlin ou Madrid. D’ailleurs, elle s’inspire de faits réels, le Betnal Green trio, soit Amira Abase, Shamima Begum et Kadiza Sultana, trois jeunes filles britanniques élèves à la Bethnal Green Academy de Londres, recrutées sur internet et convaincues de quitter leur famille et leur pays en février 2015 pour rejoindre l’État islamique, à l’instar des quelque 550 femmes et filles de pays occidentaux qui ont traversé la frontière turque pour rejoindre Daech. On songe aussi à l’attentat raté aux bouteilles de gaz devant la cathédrale Notre Dama à Paris  lorsque durant la nuit du 3 au 4 septembre 2016, Inès Madani, âgée de 19 ans, et une autre djihadiste ado, Ornella Gilligmann, avaient garé une voiture contenant six bonbonnes de gaz devant la terrasse bondée d’un restaurant près de Notre-Dame de Paris, et avaient essayé de l’incendier avec du gasoil. Seul ce mauvais choix de ce carburant, difficilement inflammable, avait pu éviter un carnage.

Kalifat

Le pitch de KALIFAT est simple : nom de code « le voyageur »,  Ibrahim Haddad, surnommé Ibbe, un islamiste infiltré en Suède qui pratique la taqiya ( la dissimulation de ses convictions), sous l’identité d’un intervenant scolaire dans un lycée, recrute des adolescentes en vue de commettre un attentat au nom de l’EI. Une flic du contre-espionnage de la Säpo, Fatima Zukić d’origine kossovar va tenter de déjouer, ses plans malgré l’opposition de sa hiérarchie. Elle est aidée par une source, Pervin El Kaddouri, une suédoise qui a rejoint l’EI pour vivre à Raqqa et qui de désillusion en désillusion accepte de collaborer avec les autorités pour rentrer dans son pays avec son nouveau-né. Les renseignements glanés par Pervin seront-ils suffisants pour déjouer les attentats qui se préparent ? Pendant ce temps Ibbe poursuit son recrutement, avec deux jeunes hommes bas du front, les frères Johannisson convertis à l’islam et radicalisés en prison et Miryam, née à Bagdad, qui travaille au duty-free de l’aéroport d’Arlanda. Car effectivement, comme à Paris ou à Bruxelles, plusieurs attentats doivent être commis simultanément par « le voyageur ». Filmé à Stockholm et Aman en Jordanie, KALIFAT me fait songer aux meilleurs séries du genre, comme FAUDA ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=FAUDA+ ) SLEEPER CELL ou notre BUREAU DES LEGENDES. Seul regret, diffusée début 2020, il ne semble pas qu’une seconde saison pointe à l’horizon télévisuel… hélas !

Diffusée sur Netflix

 

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