JUDITH OWEN : « Somebody’s Child »
C’est son 11éme album en un peu plus de vingt as d’une carrière radieuse, la « Carole King » Galloise Judith Owen revient avec ce « Somebody’s Child », un « enfant » qui nous donne à tous envie de l’adopter. Toujours entourée par la crème de la crème des musiciens californiens, les fameux Leland Sklar (bass), Russ Kunkel (drums) et Waddy Wachtel(guitar) qui accompagnent –entre autres- depuis toujours Jackson Browne, la rousse au feeling illimité sera sur la scène de la barge le Flow à Paris, le 7 novembre prochain, une date à ne manquer sous aucun prétexte.
Qu’est-ce qui fait courir Judith Owen ? Sans doute le désir de porter l’émotion à son paroxysme. Chacune de ses compositions au piano est un hymne à l’amour de l’humain, comme ses reprises triées sur le volet. Cette fois Judith Owen réadapte deux titres qui ont su l’inspirer. Tout d’abord le puissant « More Than This , qui ouvrait « Avalon », l’album du chant du cygne de Roxy Music en 1982. Drastiquement ralentie, encore plus sensuelle que l’originale, la chanteuse a poussé la précision jusqu’à utiliser le propre studio de Bryan Ferry pour l’enregistrer et faire ainsi revivre cette perle rock. Quant au second « cover » de ce puissant CD, il nous téléporte jusqu’au « flower power » de « Hair » avec la reprise façon jazz cool léger d’« Aquarius » , l’autre hit de cette comédie musicale hippie avec « Let the Sunshine In ». Judith Owen aurait-elle été guidée dans son choix par la série TV homonyme avec David Duchovny ou c’est simplement la nostalgie qui l’anime ? That’s the question. L’album, qui porte surtout 11 compositions originales à fleur de peau, s’ouvre sur la délicate chanson-titre « Somebody’s Child » portée par son piano. Sans doute, on ne peut s’empêcher de songer alors à ses « collègues » Carole King, Joni Mitchell ou Rickie Lee Jones, ces femmes puissantes et belles qui ont su marquer durablement cette légende du rock californien qui a su tant l’inspirer. À des années-lumière de son pays de Galles, c’est un soleil radieux qui irradie les chansons de Judith Owen, à l’instar de la touchante « Mystery » ou de « Tell Your Children » au groove insouciant entre Michael McDonald et Michael Franks. Plus jazz cool, plus proche de ses influences west-coast féminines, « We Give In » pulse comme un cœur qui bat la chamade. De même, qui saurait rester insensible à l’écoute de ce mélancolique « No More Goodbyes » dédié à son père chanteur d’Opéra disparu ? Judith Owen sait maitriser également l’art du swing et le prouve de manière cinglante avec la jazzée évanescente « That’s Why I Love My baby » qui évoque quelque peu la fameuse « What I’d Say » de Ray Charles. Enfin, ce superbe CD s’achève glorieusement par la climatique « The Rain Is Gonna Fall ». Décidément, Judith Owen n’a pas fini de nous tourner la tête, dans le sens le plus positif du terme.
JUDITH OWEN sera en concert le 7 novembre 2016 sur la barge le Flow, 4 port des Invalides 75007 Paris