HIGH MAINTENANCE

 

High Maintenance 

Pas facile de concevoir une série à la fois fun et crédible après les X excitantes et folles saisons de WEEDS. C’est pourtant le challenge auquel se sont attelés le couple Katja Blichfeld et surtout Ben Sinclair qui porte les deux casquettes de co-show-runner et de héros principal de HIGH MAINTENANCE. Avec un pitch plutôt très futé, celui d’un livreur de beu new-yorkais qui délivre le matos à domicile, aussi simplement que le livreur livre sa pizza, et son interaction avec ses différents clients. Sur le papier c’est super sexy, mais la réalité de ce premier épisode se décrypte avec une pointe notable de déception.

 

High MaintenanceCe type n’a pas de nom. Et, pourtant, il n’est pas Paul Personne (dont nous allons bientôt parler pour son nouvel album blues « Lost in Paris » 😉 ).   Incarné par Sinclair himself, on l’évoque uniquement anonymement, comme dans la chanson magique du Velvet Underground « Waiting For the Man » ». The man, c’est le dealer et on le suit à travers ses pérégrinations cyclistes, la plupart du temps à Brooklyn, parfois à Manhattan. L’originalité réside également dans le choix d’un format « protéiforme » à durée variable (5, 10voire 12 minutes) de plusieurs « épisodes » dans le même épisode. Bien entendu, HIGH MAINTENANCE que l’on peut traduire par « haute maintenance » mais en tenant compte du sens anglais alternatif de high : « défoncé ». Du coup cela devient « l’entretien de la défonce » et c‘est nettement plus fun. Enfin fun…Tout commence chez le coiffeur où un type se fait couper le chou. Installé sur le fauteuil, son téléphone se met soudain à sonner. Alors il décroche.  Le dialogue est aussi direct qu’éloquent : « Ça va ? » demande-t-il. « Non ça va pas. J’ai besoin de marie-jeanne, de la beu mec, ta fameuse amulette magique. » Aussitôt dit aussitôt fait, the Man enfourche sson vélo et livre son « produit » après un banal échange de dollars. On est dans WEEDS 2.0. Message reçu. On débarque au beau milieu d’une scène de ménage dans un dialogue quasi ésotérique : « Y’a du sativa et là tu as l’indica ! » souligne le dealer. L’autre s’en fiche, fait comme s’il n’entendait pas et lui parle de sa relation intime avec sa copine. On découvre très vite qu’une des variétés de beu porte le nom de « Frank Sinatra ». Mais c’est comme chez le psy, le client givré ne tarde guère à se saisir d’un sabre de samouraï pour mieux « souligner» son discours. The man appuie sur la touche « eject ».

Échapper au purgatoire promis aux séries défuntesHigh Maintenance

Autre lieu, lieu autre livraison, cette fois on est tombé dans le soap glissant d’un kripto-épisode de  FRIENDS. Quand je vous dis inégal…Le principal grief que l’on puisse faire à HIGH MAINTENANCE, c’est qu’on bavarde décidément beaucoup et que, en fait, on consomme très peu. Le ratio à mon high avis aurait du être inversé…ce qui lui aurait permis de survivre et d’échapper au purgatoire promis aux séries défuntes. En l’état, HIGH MAINTENANCE est diffusée sur la chaine HBO depuis le 16 septembre et compte 6 épisodes dont le dernier est programmé le 21 octobre prochain…si le Dieu de l’audimat lui prête une aussi longue vie. Pourtant, dans la presse, la show-runneuse de WEEDS, Jenji Kohan, semble l’avoir adopté. Moi perso je trouve cela bien trop bavard et surtout trop pompé sur le « Short Cut » de Robert Altman. Mais ce n’est que mon humble avis…

 

Diffusée sur HBO depuis le 16 septembre 2016

 

 

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