HE TOOK US BY STORM
Mais quelle excellente idée que d’avoir réalisé cette compilation « He Took Us By Storm » dédiée à Dylan, dans la tempête du film « A Complete Unknown » qui réussit le tour de force de dénicher… je devrais plutôt dire exhumer même, 25 compositions par 25 artistes internationaux complètement unknown, dont je ne connais même pas la moitié, enregistrées entre 1962 et 1970 qui sonnent plus Zim que le Zim, et c’est carrément troublant. On reste totalement sous le charme de ce folk rock beatnik et c’est un vrai pari gagné par le producteur hexagonal Philippe Le Bras… un pari gagné qu’on peut même qualifier de main de maitre !
Dans leur troisième album-studio « Parsley, Sage, Rosemary and Thyme » le duo aux harmonies dorées Simon and Garfunkel décide de nous confectionner une parfaite parodie de Bob Dylan, ils composent donc en fans du Zim’ la plus Dylan que Dylan « A Simple Desultory Philippic (Or How I Was Robert McNamara’d Into Submission) » dont le texte contient le fameux jeu de mot : « He doesn’t dig poetry. He’s so unhip that / When you say Dylan, he thinks you’re talking about Dylan Thomas… » qui aurait largement mérité de figurer sur cette surprenante compilation. Problème de droits maybe ? Anyway, j’ai vraiment craqué sur ce « He Took Us By Storm » qui tombe à pic au milieu de toute cette Dylanmania ( Voir sur Gonzomusic TIMOTHÉE CHALAMET ROCK AND ROLL STAR , A COMPLETE UNKNOWN et aussi https://gonzomusic.fr/?s=Bob+Dylan ). Je ne vais pas vous faire un titre par titre, mais dès la première chanson de Dion « Two Two Feather », on est scotché par le parfait phrasé Dylanien. Et le festival continue avec le psyché « Honey » d’un certain Eric Andersen qui sonne honorablement « Subterranean Homesick Blues ». Bref, même combat avec la suivante « You’ve Got To Be Kidding » de Dick Campbell plus « Like A Rolling Stone » que l’originale. La manière de chanter, le phrasé, la guitare jusqu’à l’harmonica de même, P.F Sloan et son « Halloween Mary », ont endossé sérieusement la parfaite panoplie Zimmerman. Sans doute, la plus grosse surprise de l’album cette maquette de Lou Reed de 1965 de « Men Of Good Fortune », à des années-lumière de la chanson de « Berlin », interprétée folkeux, voix guitare acoustique, texte différent et fac-similé d’un Dylan genre au hasard « The Times They Are A-Changin ‘ » fidèle jusqu’à l’harmonica. Bref, c’est une cool playlist de 25 joyaux exhumés de leur gangue, de vrais faux Dylan en 73 minutes et 50 secondes, qui ne devrait laisser indifférent nul afficionado du Zim’ qui se respecte. Cependant, nul besoin d’avoir passé une licence de Dylan pour craquer sur un tel projet, les béotiens y trouveront aussi leur compte, ils peuvent en être rassurés..