GANG OF FOUR : « Live …In The Moment »

 

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C’est le premier live du groupe de Leeds…depuis 32 ans ! Décidément, Gang of Four ne fait jamais rien comme personne. Huit albums studio seulement en quatre décennies, et une crédibilité rock à toute épreuve, la formation du guitariste Andy Gill semble toujours aussi inoxydable. Et si l’on pouvait en douter, Gang of Four le prouve à nouveau avec les 14 titres de ce double CD/DVD en public où l’énergie brute n’a de pair que le spleen abyssal de leur apocalyptique post-punkitude manifestement invétérée.

 

 

gang-of-four-live-in-the-momentDès les premières mesures, c’est un total retour vers le futur. Normal, avec un catalogue de plus de trente ans scrupuleusement revisité par le légendaire Gang of Four. En octobre 1979, journaliste novice, au cours d’un nouveau séjour au légendaire Tropicana Motel sur Santa Monica Blvd à West Holywood, là où j’avais déjà croisé Tom Waits, les Runaways et les Ramones, en échangeant quelque spliffs et autre whiskys canadiens autour de la fameuse piscine, dont le fond était peint en noir, cette fois j’étais tombé sur les Gang of Four qui y résidaient avant leur concert au Whisky A Gogo, un peu plus haut sur Sunset Boulevard. Réservés, mais chaleureux dès que la glace était brisée, les GOF étaient aussi  simples que modestes, insurgés comme des étudiants attardés. Et si leurs compositions avaient ce côté ténébreux que l’on retrouvera plus tard chez des formations telles que Joy Division ou les Stranglers, puis encore plus tard chez les Psychedelic Furs ou XTC, les Gang of Four étaient des putains de précurseurs. De l’autre coté du miroir du XXIéme siècle, ils n’ont rien perdu de leur sombre puissance au pouvoir subjuguant.

Harmonies vénéneuses sur riffs hypnotiquesgangoffourvf100211-article_x4

Avec des compositions qui embrassent le spectre de leur extensive carrière, la formation d’Andy Gill distille avec art ses harmonies vénéneuses sur ses riffs hypnotiques. Comment résister à l’imparable « Love Like Anthrax » ou au teigneux « At Home He’s A Tourist » ? À l’écoute de ces rocks aussi puissants que ténébreux, on en peut s’empêcher de e souvenir de l’origine du patronyme du groupe, cette fameuse « bande des quatre »- dont l’ex-femme de Mao, Jiang Quing- de la Chine communiste, tombée en disgrâce et condamnée au crépuscule de la révolution culturelle. Alors incontestablement, il reste indemne et préservé un puissant côté révolutionnaire que l’on retrouve dans les compositions de Gang of Four. Leur funk cryogènisé est un peu à l’Angleterre ce que les Talking Heads ont pu être à l’Amérique. Des rockers iconoclastes et transgressifs, une attitude que n’a jamais renié Gang of Four jusqu’à aujourd‘hui et qu’il nous apporte cette preuve magistrale par ce live débordant d’énergie pure, capturé entre l’Irving Plaza de New York et l’Islington Assembly Hall de Londres pour notre plus grand plaisir transatlantique.

 

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