FRASER ANDERSON : « Under the Cover of Lightness »

Fraser Anderson

 On connait tous le « Undercover of the Night » des Stones, il faudra désormais compter avec le brillant et néanmoins très ambitieux « Under the Cover of Lightness » de Fraser Anderson, le baladin écossais qui avait choisi de planter ses pénates au cœur de l’Hexagone, avant de repartir à Bristol, pour réaliser l’album de ses rêves…et bien plus encore. Ambitieuse collection de 11 compositions en clair-obscur portées par une émotion à fleur de peau, « Under the Cover of Lightness» est sans doute l’une des plus belles surprises soniques de cet automne.

 

 Fraser Anderson Under the Cover of HighnessD’abord, il y a ce timbre de voix qui évoque irrésistiblement celui d’un autre chanteur-guitariste d’origine écossaise, un certain John Martyn. Ce folk-singer atypique, signé sur Island dés 67, aura su s’entourer des plus grands, tels Clapton, Gilmour ou Collins, qui le considéraient comme leur pair, jusqu’à son décès prématuré terrassé par une pneumonie à seulement 60 ans. Fort heureusement, nulle menace ne plane sur la tête de Fraser Anderson, si ce n’est cette comparaison avec le magicien de « Grace and Danger ». Car il y a incontestablement de la grâce comme du danger dans les chansons de ce flamboyant « Under the Cover of Lightness ». Dès le premier titre-intro, « Simple Guidance » on tombe sous le charme : violons aériens, basse pulsante, claviers chaleureux et cette voix qui ne doit laisser quiconque indifférent. Intimiste et pure, la love-story étrange « Beautiful Eyes » semble embrumée par un rideau de larmes mélancoliques. « Go On Wide (Part 1) », sur ses séquences électrochoquées, constitue l’un des moments de bravoure de ce projet. La voix d’Anderson devient une lancinante complainte, comme un cross-over de John Martyn…et de Depeche Mode. Tandis que la « Part 2 » s’envole irrésistiblement aux confins de la délicatesse planante d’un David Gilmour.

On songe aux regrettés Leonard Cohen et Jeff Buckley

Fraser Anderson

Dépouillée à l’extrême, simple voix-guitare « Please let This Go » se révèle diablement efficace, preuve que small reste décidément parfois toujours aussi beautiful. On songe alors aux regrettés Leonard Cohen et au météorite Jeff Buckley. Contrebasse jazzée en avant, avec « Feel » Fraser Anderson s’aventure sur les sentiers marécageux d’un Doctor John ou d’un Aaron Neville. Quasi rap blanc, « With You All » nous hypnotise en hip-hop aussi cool que majeur. Mélancolique comme la lueur blanchâtre d’un jour d’hiver, « Five Days » réveille également de manière irrésistible la mélancolie de John Martyn. Enfin, ce quatrième et lumineux album s’achève en beauté sur la nostalgique « Rising Sons », une balade puissante et incisive dont la tristesse n’a d’égal que la beauté de ses envolées climatiques. 5 années après son « Little Glass Box », Fraser Anderson prouve de manière cinglante que son déracinement dans nos provinces profondes n’aura pas été vain. « Under the Cover of Lighthness », « sous le couvert de la lumière» que trouve-t-on sinon l’émotion à l’état brut ?

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