DRAKE AND 21 SAVAGE « Her Loss »

Drake and 21 SavageOn se souvient tous du décevant « Best Of Both World » qui réunissait alors Jay-Z et un R.Kelly, qui n’était pas encore le paria violenteur de nymphettes que nous connaissons tous hélas aujourd’hui ? Cette fois c’est Drake et 21 Savage qui unissent leurs forces pour cet « Her Loss » … et sans mauvais jeu de mots, il aurait pu tout aussi bien s’intituler « Hair Loss » tant on a envie de s’arracher les cheveux de déception, preuve que l’union ne fait pas toujours obligatoirement la force… malgré le buzz de leur fausse couve de Vogue.

Drake and 21 SavageÀ ma gauche, le héros de Toronto, Drake. A ma droite le fameux rapper d‘Atlanta. Sur le papier, l’addition de ces deux géants de la blackitude agitée a tout pour séduire et convaincre. Sur le papier hélas… c’est une autre histoire ! Car à l’usage, cet « Her Loss », se révèle majoritairement décevant. Pas mauvais, juste décevant au vu du poids des deux protagonistes. Tout commence par « Rich Flex » sur son patchwork de samples variés ( Charles Bernstein, Megan Thee Stalion ou encore TI) matraqué  de part et d’autre mais hélas sans grande cohésion, comme un collage entre deux éléments disparates. Plus cool soul et mélodique « Major Distribution » offre aux deux rappers l’occasion de se retrouver sur ce titre plus lent et plus sensuel sur un thème forcément showbizien, martellé sur un sample aussi simpliste que répétitif. Par contre, le suivant « On a BS », parait terne et ennuyeux malgré son étrange monologue « in Paris » . Heureusement le projet regagne en intérêt avec « BackOutsideBoyz » par Drake en version solo et un flow aussi nerveux que saccadé.  Puis, porté par son échantillon des soulmen Isley Brothers, « Ballad For the Fallen Soldier », pourrait briller s’il n’était asséné sans trop de conviction , un peu comme un match de tennis où aucune balle de match ne viendrait jamais départager les protagonistes.

Drake and 21 SavagePeut-être la plus émotionnelle des pistes où la paire se retrouve « Spin Bout U » fait couler son R&B feel-good et gorgé de soul comme le chocolat chaud coule lentement sur les profiteroles. Tout comme la suivante « Hours in Silence », qui évoque étrangement son fameux « God’s Plan » à succès de 2018.  De même, coté hit il ne faut pas se gêner c’est ainsi que Drake scande « The french say c’est la vie… » avant de s’approprier carrément le mythique « One More Time » de Daft Punk, en le ralentissant un poil sur « Circo Loco » et malgré son coté mutant de prime abord, on va dire que ça fonctionne. Special guest de marque, Travis Scott partage le micro de Drake et de 21 Savage sur le climatique cool « Pussy & Millions », une des rares réussites du projet. Retour à Drake solo pour ce « Middle of the Ocean » porté par un sample des O’Jays. Mention spéciale à la mélancolique « 3AM in Glenwood » vocalisée par 21 Savage en solitaire. L’album s’achève sur la banale « i Guess It’s Fuck Me » et l’on se dit que décidément ce qui aurait pu donner un EP juste explosif devient ici hélas un album poussif. Mais on se console en se disant qu’une telle baisse de régime demeure heureusement fort rare de la part de notre ami de Toronto… ouf… on respire !

 

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