DANIEL DARC: L’ange déchu

Daniel Darc regard triste

Si Daniel Darc nous a quitté depuis un an déjà, cette année 2014 aura néanmoins brillé grâce à son album posthume « Chapelle Sixteen », fulgurant choc frontal entre le « Sweet Little Sixteen » de Chuck Berry et la fameuse chapelle romaine. Ange déchu, à l’instar d’un Gene Vincent, notre « man in black » rejoint le Panthéon de ses héros du rock, côtoyant Elvis et Gainsbourg, Joey Ramone et Lou Reed. 

 

Le chanteur de Taxi Girl nous a quitté le 28 février 2013 à seulement 51 ans. De ses origines juives russes, il avait conservé cette éternelle mélancolie et ce sens exacerbé de la poésie où ombre et lumière s’affrontaient en éternel combat singulier. Darc (Dark !) a toujours affronté ses démons, succombant parfois à l’autodestruction pour mieux se reconstruire et nous éblouir jusqu’à ce triste jour de Février 2013.

Flash back…lorsque Taxi Girl apparaît au tournant des 80’s, tout les oppose au mouvement punk naissant : leur apparence en noir et rouge révolutionnaires, le son de leurs synthétiseurs pop et minimalistes inspirés par Kraftwerk. Too much, too soon le groupe s’auto-détruit et Daniel entame alors une longue traversée du désert qui le mènera jusqu’au fulgurant « Crêvecoeur » qui le ramène enfin dans la lumière.

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Pierre Mikaïloff, auteur de « A la recherche de Daniel Darc » raconte :

« J’ai découvert un personnage d’une richesse que je soupçonnais un peu mais qui m’a étonné tant sa culture était vaste. J’étais désarmé par sa simplicité, sa gentillesse, la facilité d’accès que tu avais à lui. Dans la dernière période de sa vie il y avait le coté « rachat ». Il regrettait, toute sa période junkie où il avait fait des choses qu’il désavouait et qui n’étaient pas toujours très belles. Pour bien le comprendre, il faut tenir compte de ce trou noir entre 86 la fin de Taxi Girl et 2004 le retour avec « Crêve-cœur », il y a presque vingt ans de galères avec quelques albums qui sortent mais qui ne marchent jamais. Pourtant il est bien vivant, mais complétement sorti de la vie publique. Il tourne en rond, déclassé au sens Bizot du terme, dans une époque qui n’est pas faite pour lui. Il est paumé dans les années 90, lui l’enfant du punk et il faut vraiment attendre le début du siécle pour voir les gens s’intéresser à nouveau à lui. »

Sur son CD posthume, Daniel entonne ces mots prophétiques « je sais que pour nous il reste un peu de place au paradis. » « Il disait qu’il avait foiré son coup » poursuit le biographe, « car il n’était pas mort à 27 ans comme les autres (Morrison, Hendrix, Brian Jones…) et que quitte à vieillir, il l’assumait vraiment. Il avait accepté de vivre et il voulait continuer jusqu’à 80 ans comme Dylan, à tourner et à faire des albums sans jamais s’arrêter. » Daniel était toujours en quête de l’album parfait. C’était son moteur. Le plus triste sans doute c’est qu’il n’a jamais réalisé qu’il nous l’avait déjà offert.

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Daniel Darc : « Chapelle Sixteen » (Sony Music)

« V2 sur mes souvenirs : à la recherche de Daniel Darc par Pierre Mikaïloff (Le castor astral éditions)

(Article publié dans l’Encyclopédie du Rock Français 2014            

Edition Le moi et le reste/Iéna éditions)

 

 

 

 

 

 

 

 

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