COGNAC BLUES PASSIONS 2019 Épisode 1
Après le lancement de cette 26éme édition à Jarnac, dans le cadre idéal en ces temps de canicule de l’île Madame, la Charente s’écoulant tout autour en petite clim naturelle, Thomas Dutronc et sa bande manouche ont ravi les festivaliers. Mais c’est incontestablement hier soir que Denis Garnier a succombé à la toute puissance cuivrée du funk légendaire des Tower of Power…et quand on vous dit power, il n’y a pas tromperie sur la marchandise.
Par Denis GARNIER
Toujours sous un ciel intensément Blues azuréen, marquant 37° au compteur, prenons la direction de Cognac et son Théâtre de Verdure pour cette seconde soirée avec Louis Bertignac qui remplace Macy Gray au pied levé. Et aussi, hélas, l’annulation de JS Ondara, faute de passeport, pourtant une des découvertes de cette programmation……..un espoir pour 2020 ?
L’éternelle Rickie Lee Jones monte ensuite sur la scène « Experience Cognac » pour l’ivresse d’un show acoustique et intimiste. Hélas, la sono fonctionne à sous-régime, manquant sacrément de tonus. Il est donc difficile de rentrer dans la sensibilité de la Lady…surtout dans le brouhaha incessant d’un public qui tchatche beaucoup ? Trop ?
La nuit s’est avancée, pour le début du concert de Tower of Power, retour sur la scène Blues Paradise. Dès les premières notes, le ton est donné, le festival passe la surmultiplié d’un puissant funk aussi groooooovy que jazzy et TOP fait mouche. Ce melting pot de musiciens noirs, blancs et métis est uni à l’extrême, tous requins de studio blanchis sous le harnais, pour les plus anciens, et ensemble depuis 1968 …soit 51 ans au compteur ! La cohésion est totale, le concert tourne comme un V8 made in Detroit Motor-Town lancé sur la route 66. L’harmonie est rythmique , orgue Hammond et guitare définissent le socle du groove Titan de TOP. Ils sont juchés au niveau supérieur de la scène, à l’instar de leur funky drummer, pour mieux laisser place à la méga horn section composée de pas moins de cinq souffleurs, de deux trompettistes, d’un sax baryton et deux sax ténors, le tout nappé par Marcus Scott leur nouveau lead vocal qui apporte au show puissance, chaleur et sensualité. On est transporté direct dans le monde de Maceo Parker, de Fred Wesley, de Pee Wee Elis et il n’est donc pas surprenant que durant le concert on rende un hommage appuyé pendant à Mister Dynamite, l’immense et regretté James Brown.
Durant tout le concert, pas une seule seconde de temps mort, et, en permanence, cette furie cuivrée qui nous entraine. C’est comme un feu d’artifice sonique où rythmes et solos s’entrecroisent, sans jamais perdre le sens du groove. Cette vibrante section de cuivres nous promène d’un big band façon Duke Ellington à Quincy Jones en revisitant le bréviaire de l’âge d’or de la funk music des 60’s et 70’s. Depuis la venue au Cognac Blues Passions du Funkadelic de George Clinton, on n’avait pas mesuré la puissance d’un tel séisme pour les tympans. Mais lorsqu’on s’appelle Tower of Power, on n’est forcément pas avare côté kilowatts générés. 😉
Mais au Cognac Blues Passion, l’excitation ne risque pas de retomber avec ce soir la performance particulièrement attendue de Garbage, la formation de la volcanique Shirley Manson que je vous raconte dés demain…