ÇA 2

20 ans après le monstrueux téléfilm IT et trois ans après le chapitre 1 de « Ça », le clown terrifiant dévoreur de « petits nenfants », né dans l’imagination fertile du « maitre » Stephen King, remet le couvert pour un terrifiant « Ça-Chapitre deux » réalisé par Andy Muschietti lorsque « le club des losers » en version adultes s’apprête à jouer un sanglant match retour contre l’affreux « Grippe-Sou »… comme le disait la pub, Ça revient pour 135 minutes de claquage de dents intensif en version DVD 🥶

Par Jean Christophe MARY

Rappelez-vous. En 1989, Grippe-Sou, le sinistre Clown semait la terreur parmi les enfants dans la petite bourgade de Derry. Trente après, les membres du « Club des losers » sont devenus adultes et ont tous quitté la ville pour faire leur vie. Cependant, lorsqu’on signale de nouvelles disparitions d’enfants, Mike, le seul du groupe à être resté vivre sur place, demande aux autres de le rejoindre. Traumatisés par leur expérience du passé, ils vont devoir maîtriser leurs peurs pour anéantir Grippe-Sou une bonne fois pour toutes. Mais comment s’y prendre pour affronter ce Clown, devenu plus dangereux que jamais…

Le film démarre sur une scène glaçante. Deux garçons s’embrassent. Des adolescents les observent et se mettent à les insulter, à les poursuivre et à les agresser. Ils finissent par jeter l’un des deux amoureux (interprété par Xavier Dolan) par-dessus un pont et le laissent se noyer. Dans ce nouveau chapitre, on retrouve les ingrédients qui ont fait le succès du blockbuster dont le premier volet avait rapporté plus de 701 millions de dollars de recettes mondiales aux studios Warner : une course poursuite infernale entre l’affreux Grippe-Sou/Ça a et les membres du « Club des losers » au complet. À coups d’effets spéciaux surprenants, le réalisateur Andy Muschietti a particulièrement peaufiné la mise en scène pour maintenir le spectateur en haleine. Comme si vous étiez à bord d’un train fantôme. Conçu de manière originale, le scénario adapté du roman de Stephen King est découpé en trois parties : la première se concentre sur les retrouvailles des enfants devenus adultes à Derry, la seconde faite de flashback renvoie au film d’origine pour assurer une continuité esthétique entre les deux épisodes et la troisième qui retourne au présent portée par scène particulièrement mélancolique. On salue également cet habile développement, au niveau des personnages, tous plus attachants les uns que les autres.

Dans ce conte macabre, entre film d’horreur et comédie fantastique, nombre de scènes sont mémorables. Au mieux, elles vous flanqueront une sacrée frousse, au pire elles vous feront frissonner de plaisir. À commencer par ce passage où le clown dévore Adrien le petit garçon dans le Palais des glaces, celui où Ça emporte la petite fille sous les gradins du stade de base-ball. Côté gore, là aussi vous allez être servi : par ces créatures abjectes qui sortent de de petits biscuits chinois ou encore par ce plan où la tête de Beverly prend feu. Les attaques vicieuses de Ça dans la maison de la rue Nebolt, cette noyade dans un bain de sang (clin d’oeil appuyé au « Shining » de Stanley Kubrick avec ses 17.000 litres de faux sang) ou encore cette scène terrifiants, où la vieille dame Mme Kersh se métamorphose en créature maléfique, tous ces plans scotchent carrément le spectateur à son fauteuil du début à la fin. La photographie entre le bleu nuit et le gris noir est particulièrement soignée. Mention spéciale aux comédiens tous excellents dans leur rôle, surtout Jessica Chastain et James McAvoy. Si on ajoute à cela une bande-son parfaite pour illustrer l’atmosphère inquiétante des scènes, ce Chapitre 2 vous emporte dans un monde surnaturel, totalement effrayant. Le charme opère et le suspens vous tient en haleine de bout en bout tout au long des 169 min. Âmes sensibles et sujets aux accidents cardiaques s’abstenir. Vous voilà prévenus.