BOB SEGER AND THE SILVER BULLET BAND « Nine Tonight »

Bob SegerVoici 41 ans dans BEST GBD se laissait transporter par le blues-rock puissant de Bob Seger et de son Silver Bullet Band jusqu’à sa bonne ville de Detroit où ce live, vibrant successeur du fameux « Live Bullet » de 76, nous entraine sur un rythme d’enfer. Trois inédits et une set-list en forme de « Best of… », « Nine Tonight » porté par ses cuivres dorés et la fameuse voix éraillée de Seger n’a rien perdu de sa puissante énergie funky. Flashback…

Bob SegerPublié dans le numéro 160 de BEST :

 

Pour  une  fois,  faites  un  peu  bouger  vos  cellules. Allez,  n’ayez  pas  peur  de  faire  déborder  le  bouil­lon  pour  répondre.  Dites-moi  donc,  tout  de  go  et entre les deux oreilles,  comment vous avez décou­vert Bob Seger ? Certainement pas dans les pages jaunes  de  l’annuaire,  au  rayon  «  machines-outils  »,  ni  au  cours  d’un  débat  sur  l’Energie  au  Club de  la  Presse.  Facile,  me  lance  le  computer,  aux chips  gonflés  à  bloc  de  la  grande  encyclopédie cybemético-rock,  c’était  en  76.  Cette  année-là, aux  States,  c’est  la  fête  de  l’après  Watergate.  Pour ses  deux  cents  ans.  Miss  Liberty  se  tape  un  lifting. Avec  l’élection  de  Carter  et  les  grandes  réunions populaires  de  la  campagne.  l’Amérique  se  branche à  fond  sur  le  concept  de  masse.  Les  maisons  de disques  en  profitent  et  balancent  des  live  LP comme  des  frisbees,  sur  le  marché.  «  Live  Bullet  » et  «  Frampton  Cornes  Alive  ».  deux  double-al­bums.  projettent  Seger  et  Frampton  sur  le  devant des scènes  et des  rangées de  bacs à  disques. Cinq années  plus  tard.  Bobby  est  encore  sur  la  route. Trois  disques  de  plus  s’ajoutent  à  sa  déjà  longue discographie  ;  normal.  Mais  le  phénomène  Seger se  capture  avant  tout  sur  les  planches  d’une  scène d’un grand stade surchauffé : live ! Si Bobby n’a de cesse  de  tourner,  il  ne  peut  être  partout  à  la  fois  : «  Nine  Tonight  »  est  une  carte  postale  qui  porte  le cachet  de  la  Poste  Centrale  de  Detroit.  Elle ressemble furieusement  à  «  Live  Bullet  »,  la  précédente,  parce qu’elle  est  rédigée  de  la  même  manière. 

Bob SegerC’est  une sorte de  « Best  of… »  en quatre  faces, des  hits très américains  de  Mister  Seger.  Ses  chansons  ressemblent  aux  highways  qu’il  parcourt  à  longueur d’années,  un  rock  grandes  plaines,  puissant  et presqu’imposant,  à  l’image  de  Detroit,  sa  ville d’origine,  où  ce  «  Nine  Tonight  »  a  été  mis  en boite.  Ecoutez  les  cris  sur  «  Night  Moves  »  ou «  Hollywood  Nights  »  :  le  public  de  Seger  est  un ingrédient  indispensable,  un  instrument  où  il  puise toute la recette de son énergie funky. Si on avait collé un compteur  kilométrique  sur  les  jambes  de  Seger,  il indiquerait  au  moins  25  fois  les  44  000  kilomètres de  circonférence  de  la  Terre.  En  tout  cas.  c’est  ce qui  explique  que  son  show  soit  aussi  au  point.  Sur disque,  c’est  un  peu  frustrant,  mais  il  suffit  parfois de  fermer  les  yeux,  de  pousser à fond le potard de l’ampli  hi-fi,  pour  laisser  le  Silver  Bullet  Band,  son public  et  ses  kilowatts  envahir  votre  chambrette. Menu  SVP…  Quoi  de  neuf  ce  soir?  «Nine Tonight  »  avait  été  composé  pour  la  BO  de «  Urban  Cowboy  »,  avec  «  Tryin’  to  Live  My Life Without  You  »,  un  standard  de  Memphis,  et  «  Let It  Rock  »  ;  ce  sont  les  seules  surprises  de  ce double-album. Pour  le reste,  Seger a  puisé dans  les tubes  de  ses  trois  derniers  LPs  :  «  Night  Mo­ ves  »,  «  Stranger  in  Town  »  et  «  Against  the Wind ». Si vous ne  possédez aucun de  ces disques, vous  pouvez  toujours  vous  laissez  tenter  par  ce joyeux «  Nine  Tonight  ».  Seger  ressemble  à  ces  camions Mack géants  qui  sillonnent  les  routes  de  l’Amérique  :  il fonce  et.  de  temps  à  autre,  décide  de  s’arrêter. Cette fois, c’est chez vous… la chance !

Publié dans le numéro 160 de BEST  daté de novembre 1981

 

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