BESIDE BOWIE THE MICK RONSON STORY

 

Bowie et Mick Ronson 

John pouvait toujours compter sur Paul, comme Mick a toujours pu s’appuyer sur Keith. L’histoire de tant de super-groupes est si souvent une histoire de binômes et celle des Spiders from Mars n’y échappe pas. The Spiders from Mars ? Oui, la formation de Bowie de « Ziggy Stardust », avec en alter ego le génial Mick Ronson. Recelant une cascade d’archives et de documents incroyables, avec des interviews de ceux qui ont vécu à leurs côtés cette époque dorée, le film BESIDE BOWIE THE MICK RONSON STORY réhabilite le rôle crucial du génial, mais hélas trop méconnu, guitariste de Hull aux riffs si caractéristiques.

 

The Mick Ronson StoryDans le film de Jon Brewer, on trouve tout ce qui manquait désespérément au pâle « Velvet Goldmine » : de véritables chansons de David Bowie avec le groupe extraordinaire qu’il avait su recruter. Et au premier chef, un guitariste aussi blondinet qu’inconnu, originaire du petit port de Hull qui officiait au sein d’un groupe local au patronyme désespérément a-charismatique : the Rats. Avec documents, interviews, flash-backs incroyables, Brewer réussit même un véritable prodige : réussir à faire commenter une partie de son documentaire par la voix de Bowie comme surgie d’outre-tombe. Mais pour Ronno, le surnom que lui avait donné Bowie, rien n’était impossible. Commentaire de la voix de David Bowie :

« Au tournant des 70’s, Tony Visconti et moi cherchions un guitariste pour enregistrer mes nouvelles chansons avec nous. Et c’est ainsi que notre batteur (Mick Woodmansey) a commencé à nous tanner pour que nous engagions un guitariste avec lequel il avait bossé auparavant : un certain Mick Ronson. Il est parti à Hull, dans le nord-est de l’Angleterre, le ramener avec lui jusqu’ à Londres. Et l’on découvre soudain de superbes images du Picadilly Circus du tournant des 70’s, exactement tel que je l’ai connu au cours de mes premiers trips à Londres, lorsque j’avais 14 ans. Et soudain retentissent les premières mesures de « Jean Genie », tandis que Bowie souligne combien le jeu de guitare de Ronson était encore plus sauvage en concert que ce qu’il pratiquait en studio.

Plus tard, le même Bowie sur scène « Je veux vous présenter le guitariste des Spiders from Mars, Mick Ronson ! ». Puis « All the Young Dudes » monte comme le mercure tandis que défilent de subîmes et nostalgiques images du swinging London. Entretien avec Mary Finnigan, une ex girl-friend de Bowie. Rencontre avec Angie Bowie qui tient un rôle crucial pour avoir largement contribué à forger l’image androgyne qui l’a fait exploser à l’aube des 70’s. Ronno raconte lui-même ses premiers gigs avec the Rats puis Tony Visconti se souvient du premier set avec Mick Ronson, pour enregistrer la fameuse émission de John Peel sur BBC radio. C’est troublant, sur les images, Bowie appelle encore Mick..Michael. Bowie et Angie l’invitent dans le manoir de Bakenham, qu’ils occupaient alors avec ses fameuses fenêtres cathédrales au milieu du bâtiment. C’est la naissance des Spiders from Mars… ou presque. Car si Ronno ne participe alors qu’à une des chansons de « Space Oddity », il était particulièrement présent au mix, se souvient Visconti. Mick raconte aussi son premier concert avec Bowie, au Roundhouse, lorsqu’il avait accepté de tirer deux taffes sur un joint et qu’il avait dû faire le show complètement délatté. Puis ils enchainent l’enregistrement de « The Man Who Sold the World » où Angie et Visconti soulignent combien Mick Ronson était avide d’apprendre : apprendre a coucher sur le papier les orchestrations d’une chanson, apprendre à utiliser la console du studio comme d’un instrument. Puis ils enchainent au Trident studio de Londres pour enregistrer « Hunky Dory », mais c’est vraiment avec « Ziggy Stardust » que l’alchimie Mick Ronson/Bowie touche à la grâce ultime. On découvre « Starman » l’émission TOTP (Top Of The Pops)  diffusée alors en direct et où se produit la fameuse guitare-fellation entre David et Mick. Bowie annonce sa bisexualité en direct live à la télé et cela fait naturellement scandale. D’autant que Bowie, sur les conseils d’Angie, portait souvent des robes à l’époque comme sur la pochette longtemps censurée de « The Man Who Sold The World) ! Mick raconte combien alors ils se faisaient insulter si souvent dans la rue. Il se souvient aussi d’avoir offert une Austin mini blanche à ses parents et que quelqu’un a volontairement balancé un seau de peinture noir dessus !

Ce sera leur tout dernier show à jamaisThe Mick Ronson Story

On assiste avec Mott the Hoople à la naissance du prodigieux « All the Young Dudes ». Le chanteur Ian Hunter n’a jamais oublié Ronson et sa guitare cruciale, sur ce hit vertigineux enregistré en seulement deux nuits, où Mick a assuré tous les arrangements. C’est super émouvant de le voir expliquer son son de guitare si perso, nous livrer son « secret » puisque ce son était créé avec une simple pedale wah wah bloquée à mi- course. Il avoue également que son style a largement été influencé par Muddy Waters et John Lee Hooker. Puis BESIDE BOWIE nous révèle que durant l’enregistrement de l’album « Transformer » Lou et Mick avaient du mal à se comprendre à cause de leurs accents respectifs ! Là aussi, on découvre que Mick a énormément apporté à l’album « Cet album était comme la floraison de Mick Ronson », se souvient Angie. Puis arrive « Aladdin Sane » et l’Amérique où la Bowiemania commence à se répandre, après une tournée de deux mois. Mais le 3 juillet 1973, au Hammersmith Odeon, sans prévenir personne et surtout aucun membre des Spiders from Mars, soudain Bowie annonce au public que ce sera leur tout dernier show à jamais….pour Mick Ronson, c’était comme quand les Beatles se sont séparés…le guitariste légendaire ne s’en remettra jamais. Son tout premier LP solo, « Slaughter on 10th Avenue » de 74, ne remporte pas le succès attendu. Ronno rentre dans sa bonne ville de Hull, publie un second album, puis plus rien pendant vingt ans. Il décédera en 93 à seulement 46 ans. Un 3éme solo posthume au titre ironique d’« Heaven and Hull » sort un an après sa mort. Au-delà de la nostalgie, la force de BESIDE BOWIE THE MICK RONSON est de remettre enfin dans la lumière le fabuleux guitariste que fut Mick Ronson, aveuglante araignée martienne.

 

BESIDE BOWIE THE MICK RONSON STORY

chez Eagle Vision

 

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