AVICII : « Stories »
Second CD du fameux DJ de Stockholm, « Stories » offre au jeune Avicii l’occasion d’explorer quelques plages neuves d’EDM et de se distinguer comme personne dans son pays glacé peut-être bien depuis… Abba.
Car avec Avicii, de son vrai nom Tim Bergling c’est un peu « Waterloo » tous les jours ou presque. D’ailleurs les ex-Abba Björn Ulvaeus et Benny Andersson ne s’y sont pas trompés en collaborant dés 2013 avec le jeune DJ pour composer le générique de l’Eurovision. Deux ans plus tard, cet autre DJ qui venait du froid, à l’instar de son « collègue » russe Zedd prouve avec ce « Stories » qu’il n’a besoin de personne pour mettre dans le mille. Sur les quinze titres qui composent l’album, on compte au moins sept hits déjà chartés ou potentiels. Avicii ouvre les hostilités avec « Waiting For Love » qui s’est déjà fait sa place au soleil avec son clip multi-diffusé et son beat pulsé. Sur cette jolie mélodie pop, notre DJ plaque sa séquence de synthés et le tour est joué. La fusion est incontestablement son truc et il en use avec habilité, inventant avec « Talk To Myself » et surtout avec « Touch Me » un mélange inédit de funk et d’électro que l’on qualifie désormais de « funktronica ». Pour moi Chic n’est surtout jamais loin des préoccupations d’Avicii.
Veni, vidi…avicii
Mais le suédois à bien d’autres mélanges à nous proposer comme sur « For a Better Day » où il mixe une pop quasi folky à ses vagues électroniques. Avec « Broken Arrows », il pousse même le bouchon jusqu’à la…country music qui se trouve ainsi galvanisée par cet apport de synthés et de drum machines, sans oublier ce sens mélodique omniprésent à la base de son succès. Hommage à Giorgio Moroder et sans doute aux Daft Punk, « City Lights » vocodérise joyeusement. Retour au funk avec « Pure Grinding » entre Funkadelic et N.E.R.D. le premier groupe de Pharrell avec Chad Hugo. Ce garçon sait vraiment tout faire et le prouve avec la balade néo…Red Hot Chili Peppers « Sweet Jesus », jolie mélodie californienne ensoleillée par son piano. Mais de tous les mélanges d’Avicii, le plus surprenant est sans conteste l’electro-acoustico…reggae « Can’t Catch Me » qui ressemble à du pur Marley jusqu’à l’arrivée des beats et du synthé. Enfin tout s’achève en beauté avec les deux derniers tubes de cet album prolixe la countrysante « The Days » et le néo folkypop 80’s « The Nights ». Bref, vous l’aurez compris à seulement 26 ans Avicii est un garçon plein de ressources et l’on peut mettre à son actif un réel talent de faiseur de hits. Veni, vidi…avincii, donc ! Coté passif, certains morceaux auraient pu être évités, constituant ainsi un album plus resserré et donc forcément plus punchy. Autre point noir chez Avicii : ses textes d’une vibrante naïveté, à l’image de la banalité du titre sélectionné. Mais bon, quand on danse, on n’a pas le temps d’y penser, pas vrai ?