ALPHA BLONDY « Revolution »

Alpha Blondy

 

Voici 30 ans dans BEST, GBD chroniquait l’album d’une déjà vieille connaissance : Alpha Blondy…rencontré un jour de 1983, lors de la toute première édition de mon show  radio sur RFI intitulé « Planète ». Cinq LP plus tard parait ce « Revolution », sans doute le meilleur disque de ce Bob Marley allumé de l’Afrique de l’Ouest capturé aux légendaires studios Pathé-Marconi de Boulogne où les Rolling Stones avaient alors leur rond de serviette. Cool running flash-back…

 

 

RevolutionJamais je n’oublierai que Christian Lebrun et Philippe Lacoche m’ont laissé un beau jour écrire des papiers sur les groupes africains dans la fameuse rubrique « Le rock d’ici ». C’est ainsi que j’ai commencé à publier sur les Touré Kunda ou le Xalam. Que j’ai aussi pu interviewer Fela ou Youssou. Et bien entendu cet allumé intégral d’Alpha Blondy. Certes, je n’étais pas sans ignorer que le rasta d’Abidjan avait déjà séjourné dans des hôpitaux psy après avoir pété les plombs. Un phénomène qui se reproduira jusqu’à son paroxysme : ce Zénith complet où tout était en place, sono, lumières, musiciens …et le public, pour un Alpha qui n’est jamais monté sur scène. Cependant, tout cela est désormais de l’histoire ancienne, Alpha s’est calmé sur la conso de beu et a vite repris sa carrière en main. Riche de 17 albums, sa discographie est assez bluffante. Tout comme sa longévité. Alpha a survécu à son alter ego sud Africain Lucky Dube, mort injustement et bien trop tot. Et il tient aussi le challenge face à Tiken Jah Fakoly. Back to 88, sous sa pochette de la conquête spatiale, « Revolution » recèle ce qui constitue sans doute l’un des deux plus grands hits d’Alpha, après son fameux « Brigadier Sabari », avec le bondissant  « Sweet Fanta Dialo » composée sur un amour de jeunesse, qui n’a pas pris l’ombre d’une ride. Désormais, Alpha a sa propre radio à Abidjan baptisée radio… Alpha Blondy en toute modestie ! Sacré Alpha ! Son dernier disque date de 2015 et porte le titre, forcément positif, de « Positive Energy ».On attend le prochain. d’oreille ferme 😉 

 

Publié dans le numéro 234 de BEST 

 ALPHA_BLONDY-Sweet_fanta_diallo

Alpha est plus allumé que jamais. Mise à feu des rétro-fusées et cap sur l’utopie reggae pour ce nouvel album du Kid d’Abidjan. «Jerusalem », le précédent était enregistré avec les Waillers, dans leur studio Tuff Gong de Kingston; cette fois Alpha a choisi Paris et le studio de Boulogne utilisé si souvent par les Stones. Touché par l’étincelle rock. notre rasta ivoirien joue à fond la fusion et le bon vieux rock and roll se mêle aux pulsions de son afro-reggae. Premier titre. Premier hit. « Sweet Fanta Diallo » est une love story aux frontières de la folie pulsée comme le « Funky Kingston de Toots. Beat chaloupé pour une fable africaine sur le vol à la tire. « Blesser » fidèle à la morale rasta, s’achève dans la fumée des pétards de sinsemilla. Alpha est aussi déchiré d’amour et de respect pour « son » président. « Jah Ouphouet Nous Parle » est au moins la deuxième chanson de sa carrière qu’il lui dédie, mais elle balance incontestablement. Leçon d’histoire ou curiosité funky reggae, ce discours d’Ouphouet, habillé par Alpha ne manque pas d’élégance. Notre rasta électrique se laisse encore emporter par la fièvre rock avec l’énergie brute de son « Rock and Roll Remedy » sur trame de pacifisme forcené. Alpha dénonce aussi la corruption et les magouilles du jeu électoral avec « Election Koutcha », un joli slow reggae moqueur. Seule ombre au tableau ensoleillé « Miri », un duo ramolo avec Aicha Kone. Mais dans l’ensemble la révolution d’Alpha Blondy tient ses promesses. Prince charmeur de l’afro/reggae, cet Alpha Roméo-là n’a pas fini de nous transporter.

 

Publié dans le numéro 234 de BEST daté de janvier 1988

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