ALAIN BASHUNG : « Live Tour 85 »
Voici trente piges, jamais Alain Bashung n’avait été aussi vivant. Et sauvage avec ce « Live Tour 85 » qui faisait déjà tourner bien des têtes. Dont la mienne, lorsque je l’avais chroniqué pour BEST. Trois décennies plus tard, ce live capturé en tournée paraît décidément…incontournable !
Mélange: costaud. Ticket: de métro. Papier: gominé. Les projos dévorent la scène, puissants; aveuglants. Le Bashung est un animal de planches. Petits cônes blancs, brûlez en paix. Substances de soutien actif aux diverses révolutions pakistanaise, népalaise ou cachemire, THCétisezvous pour défoncer plus fort que le Bashung VIVANT, car ce live-là va vous battre au poteau. Okay Cocker, quelques atomes de Waits, le cri de l’Iguane Pop, la hargne rauque du velours souterrain de Lou Reed, on peut multiplier les portraits de famille et pavoiser comme au 14 juillet pour bronzer au soleil noir des plages de ce « Live Tour 85 ». Le Bashung est un animal rock qui culmine à 4807 mètres. Gare au vertige de l’amour. Le blues acide est incisif, un titre comme « Bijou Bijou» laisse des impacts au cœur. Plus barbelé qu’une figure de pub pour rasoirs Bic,« Imbécile» arrache comme une barbe de trois jours. Haute tension pour lignes de,guitares électrifiées, le courant est si puissant! À chaque instant, on frôle le court-jus!
Si riche en émotions…
Le Bashung aboie si bien que la caravane ne passe plus. Patinée par le temps et la nicotine, sa voix n’a jamais été plus convaincante. Quand j’écoute cette version speedée de « Gaby», je pense « My Generation» en sortant mon pépin pour pluie de disques d’or. My Bashung is rich, au moins en émotions. Cannibales rockers, faites vous donc les dents sur le Bashung cru. « SOS Amor », « What’s in a Bird », « Toujours sur la ligne blanche », le gang de Bashung vit ce concert en équipée sauvage. En 85 c’est peut-être bien notre seule chance d’attraper la rage !