THÉRAPIE TAXI « Hit Sale »
Funky puissant, pop, délicatement électro, provoc, décalé et allumé, le trio parisien Thérapie Taxi publie son tout premier album au titre trublion de « Hit Sale » et c’est une petite réussite sonique dont il serait carrément stupide de se priver. Certes, au-delà de l’analogie Thérapie taxi…girl, on peut décrypter bien des influences, entre les séquences synthétiques de ces 14 pistes, qu’on n’avait sans doute pas entendues depuis…les 80’s, lorsque la nouvelle pop hexagonale écrivait ses plus belles lettres de noblesse. Sans compter tout ce côté à la fois impudique et drôle dans l’écriture des textes. Bref, il y a un incontestable et puissant potentiel dans cette musique-là. Welcome TT !
C’est « Hit sale » qui ouvre la route et ce n’est pas un hasard : à la fois funky, hip-pop et délicatement électro, le titre est aussi une parodie des textes de rap les plus triviaux et ce cocktail-là est joyeusement explosif. Avec « J’en ai marre » on conserve le coté cynique, mais Adé la chanteuse se métamorphose en mix de Elli (et Jacno), Muriel (Niagara), Lio parfois aussi et pourquoi pas Vali (Chagrin d’amour) sur quelques séquences synthétiques où Raph lui répond pour intégrer toutes ces influences aussi pop qu’inspirées. De même, « Cadence », aussi entêtante que séduisante, est portée par cette même insouciance funky qui irradiaient les compositions à succès d’un certain…Daniel Chenevez. Second degré of course, comme un « Tchiki Boum » sous MDMA. Attention, je ne prétends pas que Thérapie Taxi cultive la nostalgie à tout prix, mais il y a dans ce groupe, sans doute un retour à une fraicheur pop que l’on n’avait pas entendue depuis longtemps. Autre ingrédient indispensable, l’humour et le cynisme que l’on retrouve dans la pulsée et tubesque « Coma Idyllique » ou de l’irrésistible, sur son mode techno-funk, « Crystal Memphis », pour évoquer un des trucs aussi gravissimes que la mort par overdose d’alcool ou l’absorption d’une drogue synthétique au potentiel à peu près aussi destructeur que le crack. Joyeuse balade sado-maso avec « PVP », sur ses deux voix mec/nana, comme un dialogue d’amour, certes, mais de sourds, à l’instar des deux faces male/femelle de la piquante « Salop(e) », un des titres les plus irrésistibles de ce premier album malgrè son côté « Parental advisory », étiquette que les yankees ne manqueraient pas d’apposer avec tout l’argot que contient cette chanson. Again, on est toujours en plein second degré et c’est ce qui fait également tout le charme de cette thérapie en taxi.
Si on les rebaptisait les « Sado Maso Fun » ou les « Je t’aime moi non plus », tout en continuant bien entendu à les aimer d’amour 😉
Couleur délicate krypto New Order/ et Pet Shop Boys pour «Superstar», avec TT on reste décidément dans les années 80 mais qui s’en plaindrait ? Pas moi en tout cas. Surtout avec un titre aussi fun sur la drague et la gloire. Version légère latine avec la sexy « Cri des loups » en Santa Esmeralda du 21 éme siècle ou balade nostalgique néo Stephan Eicher (« Two People In a Room ») avec « Zarba », Thérapie Taxi a décidément pas mal de cordes à son arc sonique. Enfin, ce fracassant premier CD s’achève sur l’aller-ego de « Hit Sale » intitulé… « Anti hit sale ». Bref, la boucle est bouclée et, en résumé, la zique est au top, les textes sont imparables et fun, l’alchimie du trio est irrésistible et les tubes sont au rendez-vous, on peut donc parler d’un sans- faute…à l’exception peut-être du patronyme du groupe, lorsqu’on se souvient que les Jamaïcains Sly and Robbie intitulaient tous leurs trucs « taxi quelque chose »…et que l’influence rasta se révèle ici absolument indécelable. Alors, si on les rebaptisait les « Sado Maso Fun » ou les « Je t’aime moi non plus », tout en continuant bien entendu à les aimer d’amour 😉